La Danse du Dragon et de l'Étoile

Altercation

- Hum hum.

Je me tourne en entendant quelqu'un se racler la gorge.

A la porte de la salle de conseil, dans laquelle je me trouve, se tient Enos, l'un des gardes des cachots.

- Entre. Qu'y a t'il ?

Il s'exécute et vient se mettre devant moi. Il passe une main dans sa nuque, un air gêné peint au visage.

- C'est Lysandra.

Je fronce les sourcils.

- Qu'est ce qu'il se passe ?

- Elle a essayé de me voler les clés pour rentrer dans les cachots. Elle y est allée pendant votre absence et elle a dû y retourner depuis.

Je serre les poings. Je n'ai vraiment pas le temps pour ça.

- Toi et Lenys n'êtes pas censés surveiller les cachots ?  demandais-je, sans cacher mon agacement.

- Si mais il nous arrive de faire autre chose, d'habitude personne n'y va.. m'avoue-t-il en baissant la tête.

J'apprécie son honnêteté. Et puis il est jeune, je ne peux lui reprocher de se changer les idées alors qu'il fait un travail surement très ennuyeux.

- Ça ne fait rien, de toute manière on ne peut pas changer le passé. Par contre à l'avenir essayez de garder un œil sur les cachots.

Il hoche la tête et me demande :

- Qu'est ce que vous allez faire pour Lysandra ?

- Je vais lui parler. Tu peux y aller.

Il s'en va et je pars vers la chambre de Lysandra.

Je traverse les couloirs blancs, décorés de plantes ou de vases et de tableaux représentants pour la plupart des scènes de vie du continent.

Enfin j'arrive devant la chambre de Lysandra. Il me semble l'entendre sangloter. Je toque doucement.

- Entrez !

J'ouvre la porte et la découvre assise sur son lit, les yeux rougis par les larmes. Une expression coupable se dessine sur son visage.

- Ils t'ont prévenu, c'est ça ?

J'acquiesce.

Je viens m'asseoir à côté d'elle sur le lit.

- Dis moi la vérité s'il te plaît. Pourquoi voulais-tu récupérer les clés des cachots ?

Elle a les yeux rivés sur ses mains qu'elle tord.

- J'ai rencontré Setho.

Mon cœur loupe un battement.

C'est la dernière chose dont j'ai besoin. Ça faisait des années qu'on ne m'avait plus parlé de lui. Mon père l'avait enfermé et m'avait interdit d'aller le voir ou de le libérer. Depuis, je me renseigne souvent auprès des gardes pour savoir comment il va. Mais les consignes sont claires : Que personne à part les gardes ne s'en approche.

- Comment ?

C'est ma première question.

- J'y suis allée un jour et depuis j'y suis retournée plusieurs fois, il est mon ami.

- Mais pourquoi es-tu allée là-bas ?

- Quand tu es partie j'y suis allée pour voir si nous avions des prisonniers et j'ai rencontré Setho, me répond-elle toujours sans me regarder.

- Ça ne répond pas à ma question. Pourquoi y être retournée ?  lui demandais-je.

- Je te l'ai déjà dit, il est mon ami.

- Donc tu vas me dire que le royaume entier est à tes pieds, que tout le monde se bat pour te fréquenter et que tu deviens amie avec un prisonnier ?

Je ne cache plus mon agacement, je perds patience.

- Il est gentil et nous nous comprenons. Il n'a rien fait de mal, il mérite de sortir, me répond-elle en levant les yeux vers moi.

- Mais on ne va pas chercher ses amis dans les cachots ! Je ne sais pas ce qu'il t'a raconté mais il mérite d'être enfermé, il est dangereux et il ne doit pas sortir.

 Elle secoue la tête de gauche à droite et s'exclame :

- Mais tu n'as pas le droit de le juger sans le connaître, il parle avec les Dieux, il pourrait nous aider !

Je me relève et me mets à faire des allées retours devant elle.

- C'est moi qui dois décider de ça, personne d'autre. Je t'interdis d'y retourner.

Cette fois c'est elle qui se lève. Je m'arrête et nous nous faisons face.

- Tu n'as pas le droit de m'interdire de voir quelqu'un avec qui je m'entends.

Ses yeux brillent de larmes, elle me regarde avec colère.

- J'ai tout les droits.

- Pas sur ma vie, j'y retournerais et je le ferai sortir.

Cette fois s'en est trop pour moi. Je la gifle.

Sa tête part sur la gauche sous la force de mon coup. Elle porte une main tremblante à sa joue et tourne la tête vers moi.

Des larmes coulent sur ses joues, mais son visage est tellement fermé que je ne la reconnais pas. Son regard brille d'une nouvelle lueur que je ne lui ai jamais vu.

Elle tourne les talons et je reste plantée là. Étouffée parles regrets.

-----

Bonjour, bonsoir !

Voici un nouveau chapitre, plus court que les autres. Je m'en excuse mais je suis obligée de faire une coupure entre celui-ci et le prochain. J'espère qu'il vous a quand même plus. Que pensez-vous de la réaction d'Yliana ?

Encore merci pour tout et à Lundi pour la suite !

Bonne fin de semaine, belle journée/soirée !

Léana