Chapitre 15

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Après l'exécution brutale, je trouvai refuge dans le salon du chalet, un endroit que je n'avais jamais exploré auparavant et qui semblait être rarement visité.

La pièce était dominée par une immense cheminée noire en verre, au centre de laquelle les flammes dansaient avec une lueur vacillante. Les murs sombres accentuaient le contraste, faisant ressortir les paysages à travers les grandes fenêtres qui offraient une vue à couper le souffle sur la forêt.

Épuisée et secouée par la brutalité de la scène que je venais de vivre, je m'allongeai sur l'un des canapés en cuir, laissant mes pensées se mêler au crépitement du feu. Cependant, l'image des têtes décapitées continuait de tourbillonner dans mon esprit, m'empêchant de trouver la paix intérieure.

Je me remémorais les paroles glaçantes de Clive. Il m'avait dit un jour que je n'étais pas une prisonnière, mais la réalité était tout autre. J'étais en fuite, recherchée pour meurtre, et je ne savais plus qui était mon allié. Roy était introuvable, mes parents devaient sûrement me considérer comme une criminelle, et Judy, la seule personne qui aurait pu m'aider, restait une incertitude.

Perdue dans mes pensées, je me rendais compte que je n'avais plus personne sur qui compter. La solitude pesait lourdement sur mes épaules, et je me retrouvais livrée à moi-même dans ce monde impitoyable.

Alors que mes pensées étaient empreintes d'une tension croissante, un raclement inattendu me fit sursauter.

Un cri retentit involontairement de mes lèvres, et dans la surprise, je me redressai vivement pour découvrir un homme armé à l'encadrement de la porte, son regard scrutateur fixé sur moi.

D'une voix impassible, il annonça

- Monsieur Wilkerson souhaite vous voir dans son bureau.

L'idée de rencontrer Clive dans son bureau engendra une nouvelle vague d'angoisse en moi.

Qu'est-ce qu'il me voulait ?

Malgré mes réserves, je me levai en silence, suivie par la garde silencieuse à travers les couloirs labyrinthiques du chalet. Notre parcours s'acheva devant une porte massive en bois. Le garde frappa trois fois, la porte s'ouvrit lentement, et il me laissa entrer seule.

L'intérieur du bureau était à l'image du personnage :

imposant.

Des étagères en bois sombre, chargées de livres et d'objets mystérieux, s'étendaient le long des murs. Un bureau massif en chêne trônait au centre de la pièce, derrière lequel se trouvait Clive, impassible comme toujours.

Clive m'observa attentivement entrer dans son bureau, me faisant signe de m'asseoir face à lui, ce que je fis avec hésitation. Mon regard descendit naturellement vers ses mains, les manches de sa chemise révélant une multitude de tatouages. Cependant, mon attention fut captée par le dossier qu'il tenait fermement entre ses doigts.

-Sais-tu comment cet endroit a été construit? me demanda-t-il de manière abrupte.

La question me prit au dépourvu. Je n'avais pas beaucoup d'informations sur cet endroit, et encore moins sur son histoire.

Mon silence en disait long, et Clive, lisant l'expression sur mon visage, prit la parole à ma place.

-Mon arrière-grand-père l'a construit. Il avait formé un groupe d'amis avec lesquels il avait créé un réseau consistant à traquer ou éliminer des personnes en échange d'argent. Ce réseau a commencé à s'agrandir, mais tu sais, quand on excelle dans un domaine, on se fait souvent des ennemis.

Au bord du videOù les histoires vivent. Découvrez maintenant