Chapitre 24

523 27 1
                                    


La pluie tombait inlassablement du ciel gris, une toile d'eau sombre qui enveloppait l'atmosphère funèbre. 

Mon corps était enveloppé de noir, une silhouette silencieuse parmi les pleurs et les soupirs de ceux qui étaient réunis pour l'enterrement. Face à moi se déroulait l'enterrement de ma famille, mais aussi le mien

Clive m'avait conseillé de passer pour morte. Il avait minutieusement organisé la mise en scène, veillant à ce que la police trouve un corps me ressemblant, calciné au point de rendre difficile toute identification précise. Ainsi, la police avait été contrainte de déclarer Mauraa Davis et le reste de sa famille décédés.

J'observais donc en retrait cette cérémonie funeste, dissimulant légèrement mon visage derrière une paire de lunettes. Mes yeux scrutaient avec précaution les visages des personnes présentes à l'enterrement, parmi lesquelles se trouvaient des habitants du village, des témoins de mon enfance et de ma croissance. 

La chevelure blanche caractéristique de Callie attira particulièrement mon attention, et mon cœur se serra lorsqu'elle déposa une rose sur ma tombe.

Un sentiment aigre-doux m'envahit alors que je me demandais comment se débrouillait la boutique depuis mon départ. 

Des questions tourbillonnaient dans mon esprit, témoignant de ma préoccupation sincère pour cette femme qui avait partagé tant de moments avec moi. 

Avait-elle trouvé quelqu'un pour me remplacer ? 

Comment se portait-elle, tant sur le plan professionnel que personnel ?

Les discours touchaient à leur fin, et le silence empreint de tristesse enveloppait le lieu. 

Les tombes commencèrent à descendre lentement, accentuant la gravité de l'adieu. Une larme solitaire coula sur mon visage, signifiant que c'était la dernière fois que je les voyais.

La réalité de leur absence pesait lourdement sur moi, et la descente des tombes semblait sceller définitivement cette douloureuse réalité.

Chaque pelletée de terre qui recouvrait leur repos éternel symbolisait la fin inéluctable de ces précieux moments partagés. Les souvenirs se transformaient en échos lointains, et la larme solitaire sur mon visage était le témoignage silencieux de la douleur qui émanait de mon cœur.

Les regards compatissants des autres endeuillés semblaient flotter autour de moi, mais la barrière invisible de ma fausse mort me séparait d'eux. La solitude de ma situation s'accentuait, alors que je me tenais là, impuissante face à la réalité implacable de la perte.

Une main se posa doucement sur mon épaule, glissant avec tendresse dans une tentative silencieuse de réconfort. 

Lorsque je croisai le regard d'Aace, une lueur de compassion et de tristesse brilla dans ses yeux. Son expression reflétait une sincérité profonde, une empathie vraie pour la douleur que je ressentais.

En jetant un coup d'œil à ma droite, je vis Clive, Danny et Tate, debout et stoïques, fixant avec détermination l'horizon devant eux. Leurs visages résolus démontraient un soutien indéfectible, une présence solide dans cette épreuve difficile.

Les gens commencèrent à quitter le cimetière, laissant derrière eux le calme solennel des tombes. Je me retrouvai seul avec Clive, Tate, Danny et Aace. 

Un regard échangé avec Clive me fit comprendre qu'il était temps de dire un dernier adieu.

Je m'avançai fébrilement vers les tombes, mes pas résonnant dans le silence pesant. Autour de moi, des fleurs étaient déposées, des mots d'adieu griffonnés sur des cartes, des photos de ma famille entière. Je saisis une photo, nous étions tous ensemble, riant, lors d'un barbecue. 

Au bord du videOù les histoires vivent. Découvrez maintenant