Chapitre 40

337 14 0
                                    

La brise légère caressait doucement mon visage alors que je me perdais dans les nuages qui dérivaient paresseusement dans le ciel. Les marguerites dansaient avec grâce autour de moi, leurs pétales blancs vibrant sous la lumière dorée du soleil.

Pourtant, même dans ce havre de tranquillité, l'absence de Clive pesait sur moi comme une lourdeur indésirable. 

Deux semaines s'étaient écoulées depuis son départ, deux semaines d'incertitude, de silence et de questions sans réponse. 

Pourquoi était-il parti ? Était-il en danger, ou pire encore, m'avait-il trahie ? 

Les paroles inquiétantes de Roy, me mettant en garde contre Clive, résonnaient encore dans ma tête, semant le doute et la méfiance.

- Tes cheveux sont vraiment longs. Moi aussi, quand je serai grande, j'aimerais avoir les mêmes cheveux que toi, dit la voix douce de la petite fille, teintée d'admiration.

La voix innocente de la petite fille à mes côtés interrompit le flux de mes pensées tourmentées, me ramenant à l'instant présent. Son admiration pour mes longs cheveux me tira un sourire, apportant un brin de légèreté à mon esprit assombri. Dans ses yeux pétillants, je trouvais un répit bienvenu, un moment de douceur dans le tumulte de mes préoccupations.

Pour un instant, je laissai son enthousiasme enfantin dissiper les nuages sombres qui obscurcissaient mon esprit, me permettant de savourer la simplicité et la beauté de ce moment partagé. C'était comme si ses paroles réchauffaient mon cœur et éloignaient les ombres qui menaçaient de l'envahir.

La vie au chalet avait retrouvé sa routine habituelle malgré l'absence de Clive. Yuri, prenant temporairement le relais des affaires en l'attendant, se chargeait des urgences et des décisions les plus pressantes. 

Ce matin-là, il était entré précipitamment dans ma chambre, m'informant qu'il devait s'occuper d'une situation délicate concernant une petite fille de huit ans. Il m'avait expliqué qu'il allait exécuter sa mère en public sur la place du village, sans fournir plus de détails.

Sans hésiter, je m'étais levée et j'avais suivi Yuri, prenant la jeune fille avec moi. Nous nous étions retirées du village, cherchant un endroit tranquille où nous pourrions nous reposer loin de l'agitation. Après avoir marché pendant un moment, nous avions trouvé un champ isolé où nous allonger.

Je me tournai vers elle, allongée à mes côtés, et la regardai avec tendresse. Ses cheveux cuivrés, baignés de lumière, semblaient refléter la chaleur du soleil. 

Un sourire spontané éclaira mon visage alors que je répondais doucement :

- Tu sais, tes cheveux sont déjà magnifiques tels qu'ils sont. Mais oui, plus tard, ils seront encore plus beaux, car ils seront le reflet de ta personnalité éclatante et de ta beauté intérieure.

Son rire enfantin résonna dans l'air, illuminant le moment de sa joie contagieuse. Les taches de rousseur parsemant son visage semblaient danser sous les rayons du soleil. 

Puis, sa voix douce et innocente emplit l'espace de sa naïveté touchante :

- Quand on rentrera, je demanderai à maman de ne plus me couper les cheveux, déclara-t-elle avec assurance.

À l'entente du mot "maman", une ombre passa sur mon visage. 

Dans cette atmosphère paisible du champ, baignée par les rayons chaleureux du soleil, la réalité brutale de la situation me frappa de plein fouet. Alors que nous étions là, à profiter de cet instant de tranquillité, la mère de cette enfant était peut-être déjà morte, et elle, innocente et insouciante, n'avait pas la moindre idée de ce qui se passait.

Au bord du videOù les histoires vivent. Découvrez maintenant