Chapitre 44

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Anja franchit le seuil de la pièce d'un pas assuré, arborant une tenue plus décontractée que d'habitude. Elle avait troqué ses costumes de scène flamboyants contre un legging et un sweat, signe d'une ambiance moins formelle. 

Son regard, d'ordinaire pétillant et plein de vie, trahit une surprise éphémère lorsqu'elle posa les yeux sur moi, assis à la place habituelle de Clive. Un léger flottement s'empara de la pièce alors qu'elle s'immobilisa, comme déconcertée par la scène qui s'offrait à elle. 

Cependant, elle reprit rapidement son aplomb naturel.

- Je suis étonnée de te voir... ici, déclara-t-elle d'une voix teintée de surprise

Je me redressai avec assurance, répondant à son regard étonné par une affirmation sans équivoque : 

- Clive est absent, c'est moi qui le remplace, dis-je d'une voix calme mais ferme.

Un sourcil d'Anja se leva légèrement, trahissant sa surprise. Elle prit place en face de moi, sa gestuelle trahissant une certaine agitation alors qu'elle passait sa langue sur ses lèvres. 

- Eh bien, je suis déçue que mon Clive ne m'ait rien dit,  répliqua-t-elle d'un ton faussement désinvolte, laissant entendre une pointe de déception dans ses paroles.

Observant ses gestes avec attention, je sentais qu'elle cherchait à sonder ma réaction, peut-être même à me mettre au défi. Son emploi du possessif "mon Clive" n'était pas passé inaperçu.

 Était-ce un simple trait de langage ou bien une allusion subtile à une relation plus profonde ? Les rumeurs qui circulaient sur leur lien me revinrent en mémoire, alimentant mes doutes et mes soupçons sur leur proximité.

- Qu'est-ce qui t'amène ici, Anja ? demandai-je, curieux de connaître la raison de sa visite impromptue.

Elle redressa la tête vers moi avec un intérêt soudain, croisant ses jambes avec assurance avant de me répondre : 

- Vois-tu, cela fait plusieurs jours qu'un de vos hommes vient harceler mes filles dans les clubs. Il en a agressé plusieurs, les touchant sans leur consentement. Je veux qu'il paie, déclara-t-elle avec détermination.

Un froncement de sourcil trahit ma perplexité. 

- Un de nos hommes ? interrogeai-je, surpris par cette révélation.

Anja hocha la tête avec un regard sérieux, ses yeux brillant d'une détermination inébranlable.

 - Oui, c'est un de vos mercenaires. Je me suis renseignée, il est arrivé il y a deux semaines. Je veux que tu lui coupes la queue, comme ça, il arrêtera de penser avec celle-ci, déclara-t-elle d'un ton sans appel.

Ses mots résonnaient dans l'air, pesants et chargés de colère. Pourtant, malgré son insistance, je ne pouvais souscrire à une telle extrémité. 

Lux ne m'avait jamais informé de ces incidents au club, peut-être pour éviter de m'inquiéter.

Je soupirai, sentant le poids de la responsabilité sur mes épaules. 

Puis, d'un ton décidé mais respectueux, je lui fis part de ma décision : 

- Je ne lui couperai pas la queue

Torturer un homme, même s'il avait fauté, n'était pas une action à laquelle je pouvais me résoudre.

Anja fronça les sourcils et poussa un soupir bruyant, marquant ainsi son exaspération. Se levant de son siège avec une emphase palpable, elle laissa échapper son accent latino dans un élan de détermination.

Au bord du videOù les histoires vivent. Découvrez maintenant