Chapitre 25

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Le temps semblait s'étirer, s'épaissir autour de moi, comme un voile sombre qui enveloppait chaque journée dans une torpeur insupportable. Une semaine, peut-être deux, avaient passé, mais pour moi, ces distinctions temporelles avaient perdu toute signification. 

Mon monde se réduisait désormais aux confins étroits de ma chambre, un refuge sombre où je me perdais dans un tourbillon de désespoir.

Mes journées se succédaient sans relief, empreintes d'une monotonie lancinante. Je passais des heures, des jours enfermée entre ces murs, me laissant engloutir par le néant de ma souffrance. Je participais rarement aux repas, préférant me nourrir en décalé, dans l'ombre silencieuse de la nuit.

Une sorte de dépression m'avait saisie, me volant toute volonté, toute énergie. 

J'avais cessé de prendre soin de moi, laissant mes cheveux emmêlés, mes vêtements froissés, témoins muets de ma détresse intérieure. 

Les rares fois où je quittais ma chambre, c'était pour satisfaire des besoins basiques, comme réclamer un paquet de cigarettes ou dérober une bouteille de vin, cherchant dans l'alcool un refuge éphémère pour noyer ma peine.

Personne ne venait perturber cette routine que j'avais établie, comme si tous étaient conscients de la douleur qui me consumait, comme s'ils portaient sur leurs épaules le poids des tragédies qui avaient frappé ma famille. 

Leur silence était assourdissant, leur évitement une manifestation muette de leur compassion et de leur culpabilité.

Lux, cependant, était une exception. 

Elle était la seule à briser le silence, à traverser le seuil de ma chambre et à me confronter à la réalité qui m'entourait. Elle me parlait de ses soirées au club de strip-tease, partageant avec moi les potins et les anecdotes croustillantes qui animaient ses nuits. Elle avait même eu la gentillesse de m'inviter à la rejoindre un soir, une invitation que j'avais poliment déclinée.

Sa présence apportait un éclat de lumière dans ma grisaille, une bouffée d'air frais dans l'étouffante obscurité de ma chambre. Ses récits m'offraient un échappatoire, une brève évasion de mes pensées sombres et oppressantes.

En vérité, ses visites me faisaient du bien. Elles étaient le rappel que la vie continuait au-delà de ma chambre, que le monde ne s'arrêtait pas à mes tourments. Car ces derniers jours, mes pensées s'étaient égarées, emportées par le tourbillon noir du désespoir, flirtant dangereusement avec l'idée du suicide.

J'avais terriblement maigri, mes vêtements pendaient sur ma silhouette amaigrie, témoin silencieux de la détresse qui me rongeait de l'intérieur. 

Les nuits étaient un cauchemar sans fin, un tourbillon d'angoisse et de terreur où je me débattais contre des démons invisibles. 

Chaque fois que je parvenais à m'endormir, je me réveillais en sursaut, en proie à des cris déchirants qui troublaient le silence de la nuit. Mais ces hurlements, aussi assourdissants soient-ils, tombaient dans le vide, sans oreilles pour les entendre, sans cœurs pour les apaiser.

Personne ne venait partager ma douleur, personne ne venait témoigner de ma souffrance nocturne. 

personne 

Cette solitude était comme un poids supplémentaire sur mes épaules déjà courbées par le fardeau de ma détresse. Par moments, l'absence de présence me déchirait l'âme.

 À l'exception de Lux, fidèle compagne de mes heures sombres, personne ne venait éclairer les ténèbres qui m'entouraient.

Clive, autrefois présent, avait disparu de ma vie. 

Au bord du videOù les histoires vivent. Découvrez maintenant