Chapitre 45

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Le peigne poursuivait sa lente traversée à travers mes cheveux, glissant entre les mèches blondes qui retombaient gracieusement sur mes épaules, caressant doucement le tissu rouge sombre de mon peignoir. 

C'était une journée de plus qui s'achevait, une journée passée dans l'atmosphère feutrée du bureau de Clive, à tenter de démêler les fils complexes des relations interpersonnelles et des intrigues qui animaient cet univers.

Mes pensées vagabondaient, alors que mes doigts continuaient machinalement à parcourir mes cheveux. Le téléphone, posé négligemment sur la coiffeuse, attirait mon regard, ses lumières tamisées dans la pénombre de la pièce évoquant un sentiment de solitude, même si j'étais loin d'être seule. 

L'heure tardive affichée - bien après vingt-trois heures - me rappelait combien ces journées étaient épuisantes, ponctuées de décisions difficiles et de tensions palpables.

Pourtant, malgré la fatigue qui commençait à peser sur mes épaules, une lueur d'appréhension persistait dans mes pensées. Je me demandais souvent si j'étais à la hauteur de cette tâche, si j'avais réellement ma place dans ce monde complexe et impitoyable. Et pourtant, chaque jour, je me retrouvais là, devant le miroir, à me préparer pour affronter les défis qui m'attendaient.

C'était dans ces moments-là que je remerciais Alexei d'être à mes côtés, de partager le fardeau de cette responsabilité. Il semblait comprendre les rouages de ce monde mieux que quiconque, et sa présence me procurait un semblant de réconfort dans l'incertitude qui régnait autour de moi.

L'atmosphère de la pièce sembla se figer lorsque j'aperçus la porte s'ouvrir silencieusement dans le reflet du miroir. Un frisson d'appréhension me parcourut alors que je me retournai brusquement, mes sourcils se fronçant instinctivement.

Clive.

Il était là, debout dans l'embrasure de la porte, une silhouette familière dans l'obscurité tamisée de la chambre. Un mélange contradictoire d'émotions s'empara de moi : la joie de le revoir après son absence, mais aussi la colère sourde qu'il ne m'ait pas prévenue de son départ.

Il avança d'un pas assuré dans la pièce, ses cheveux sombres encadrant toujours son visage avec une allure dominante. Rapidement, il se retrouva face à moi. 

Assise sur ma coiffeuse, je l'observais, la tête relevée vers lui, captant chaque détail de son apparition. Son regard pénétrant semblait chercher quelque chose en moi.

Doucement, il se pencha vers moi. Ses lèvres effleurèrent délicatement mon front, un geste empreint de tendresse qui réchauffa mon cœur, mais aussi le serra d'une émotion contradictoire. Un mélange de joie de le revoir et de colère sourde pour son absence sans prévenir.

Je me levai brusquement, ressentant un mélange d'émotions tumultueuses. Posant mes mains sur son torse, je sentis la force de son contact, électrisant ma peau, me rappelant la proximité que nous avions perdue. Mais je le repoussai doucement, laissant éclater ma frustration et mon incompréhension.

Secouant la tête négativement, je vis ses sourcils se froncer d'incompréhension, comme s'il tentait de comprendre ma réaction.

-Tu ne peux pas partir sans prévenir et revenir comme une fleur, comme si rien ne s'était passé, comme si je n'avais pas eu à gérer tes affaires pendant ton absence, lançai-je, laissant échapper ma frustration accumulée.

Son regard sembla s'égarer, se fixant sur mes lèvres comme s'il était absorbé par d'autres pensées.

- Clive ! l'appelai-je de nouveau, cette fois-ci d'une voix plus ferme, tentant de ramener son attention vers moi.

Au bord du videOù les histoires vivent. Découvrez maintenant