Chapitre 46

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- Oui, mais c'est pour ça que ça ne fonctionne pas. Tu vises la carotide, c'est idiot. C'est pour ça qu'il meurt. Il faut viser doucement en dessous pour maintenir l'envie, expliqua-t-il d'un ton détaché mais précis.

Les paroles de Yuri résonnaient dans la pièce, empreintes d'une assurance qui contrastait avec l'atmosphère pesante qui régnait autour de la table. 

Son ton était direct, presque impérieux, révélant l'expertise d'un homme qui connaissait son sujet sur le bout des doigts. Chacun de ses mots était chargé de l'expérience accumulée au fil des années dans son métier, une vie passée à jongler avec les nuances et les dangers de son univers clandestin.

Pendant qu'il détaillait sa théorie avec une précision chirurgicale, mon regard était fixé sur mon assiette, une œuvre d'art culinaire aussi belle que délicieuse. 

Les haricots verts frais, croquants et vibrants, semblaient danser autour du pavé de saumon doré, tandis que la purée de patate douce, d'une teinte orangée irrésistible, ajoutait une touche de chaleur à l'ensemble. Chaque bouchée promettait une explosion de saveurs, un instant de réconfort dans un monde où la noirceur régnait en maître.

Les bruits de tapotement m'attiraient, me faisant tourner la tête pour observer mes compagnons de repas : 

Mya, absorbée par son téléphone, semblait plongée dans un monde virtuel ; Isaac jouait avec sa nourriture, perdu dans ses propres pensées ; Yuri, lui, discutait sans gêne des méthodes de torture avec Aace, comme si c'était un sujet de conversation banal.

Pourtant, malgré cette apparente animation, une atmosphère lourde planait au-dessus de la table. 

Clive, assis à l'extrémité, semblait être le point focal de toute l'attention, un silence pesant accompagnant chacun de ses regards

Il était là, assis en face de moi, la tension palpable entre nous. Son regard, autrefois si profond, semblait désormais voilé par des pensées indéchiffrables. Depuis hier, un silence épais enveloppait la pièce, pesant sur nos épaules comme un fardeau invisible. Chaque seconde qui s'écoulait était chargée d'une étrange atmosphère, comme si nous naviguions en eaux troubles, cherchant désespérément une lueur d'éclaircissement.

Je pouvais sentir son malaise, sa lutte intérieure, comme s'il était prisonnier de ses propres réflexions. Son visage, habituellement si expressif, était maintenant figé dans une expression indéchiffrable, ses traits marqués par une tension contenue.

- Et toi, Mauraa ? interrogea Yuri, son regard insistant.

Je détournai lentement mon regard de Clive, dont la présence silencieuse pesait sur la pièce, pour fixer Yuri.

- Je n'ai pas écouté, répondis-je d'une voix calme, bien que mon esprit soit agité par les pensées qui tourbillonnaient.

Il plissa légèrement les yeux, scrutant mon visage avec attention, puis répéta sa question : 

- Si quelqu'un tuait ton ou ta meilleure amie, que ferais-tu pour te venger?

- Si quelqu'un tuait mon meilleur ami... Je pense que dans un excès de colère et de vengeance, je tuerais cette personne à mon tour, avouai-je d'une voix chargée d'émotion. 

Mes mots résonnaient dans la pièce, empreints de la gravité de la situation.

Mya leva la tête de son téléphone, comme si soudainement la conversation l'intéressait. Isaac avait fini de jouer avec sa nourriture et son regard était fixé vers Clive.

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⏰ Last updated: Apr 23 ⏰

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