Chapitre 3 - Un patient compliqué

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Un vacarme pas possible me tire du cauchemar dans lequel je ne trouvais plus d'issue de secours

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Un vacarme pas possible me tire du cauchemar dans lequel je ne trouvais plus d'issue de secours. Je ne sais pas encore si je dois l'en remercier ou plutôt, l'en maudire. Mon esprit est bouleversé car il me faut un petit moment pour comprendre que tout ce boucan provient de mon téléphone qui vibre avec acharnement sur ma table de chevet, comme s'il était possédé. Je me mets en position assise dans mon lit, me passe une main sur mon visage pour retirer les dernières traces de sommeil. Un coup d'œil à mon réveil m'indique qu'il est quatre heures du matin. Qui peut bien m'appeler à une heure si tardive ou si matinale ? Question de point de vue.

Grimaçant, je tends le bras pour me saisir de l'appareil car après tout il s'agit peut-être d'une urgence. Sans prendre la peine de consulter mon écran, je décroche et une voix paniquée se fait aussitôt entendre.

– Oh merci mon Dieu, tu réponds  !

– Madame Kersey  ? Il y a un problème  ?

– Oui, avec mon petit-fils, lâche-t-elle sans respirer. Il...je ne sais pas quoi faire pour l'aider mais il ne va pas bien, Julyan.

– Respirer et dites-moi ce qui se passe.

Je l'entends essayer de faire ce que je lui demande mais c'est un échec total car quand elle reprend la parole, sa voix est toujours à bout de souffle.

– Ça fait des heures qu'il se plaint d'avoir mal, pourtant je lui ai donné les antidouleurs que tu m'as laissé mais ça ne semble pas avoir d'effets. Je viens d'aller dans sa chambre parce que j'ai entendu du bruit et je l'ai trouvé sur le sol avec une bouteille d'alcool vide à côté de lui. Il a vomi partout, Julyan. Il a l'air de tellement souffrir, je ne supporte pas de le voir comme ça.

Mon ventre se contracte car même si ce type est un sale con, moi non plus je ne supporte pas de savoir que quelqu'un souffre.

– J'arrive tout de suite.

– Oh merci, tu es un ange.

Je ne sais pas si je suis un ange mais je sais que je vais regretter ma décision plus tard quand la mauvaise humeur de ce petit con, fera son retour. Alors que je m'extirpe de mes draps encore chauds pour enfiler mes chaussures sans prendre la peine de me changer car ma tenue n'a rien d'incorrect, un bas de jogging et un sweat, j'enfile mes lunettes, attrape ma sacoche et me mets en route en demandant à Pepsi de rester ici car je n'ai pas le temps de veiller sur lui. Heureusement que je suis quelqu'un d'assez matinal, même si ce n'est pas courant qu'on me réveille au milieu de la nuit mais une urgence n'attend pas. J'ouvre ma vitre en grand, mets le volume de la radio plus fort pour être sûr de ne pas me rendormir. Il ne manquerait plus que j'ai un accident pour lui porter secours.

Non je ne suis pas un saint mais quand on fait partie du corps médical, on se dévoue corps et âme au bien-être de ses patients. L'est-il vraiment  ? Car il y a deux jours quand je suis allé dans sa chambre pour effectuer ses soins et que je l'ai surpris en train de prendre du bon temps avec la jolie blonde, il a encore refusé que je le soigne. Peut-être que ma tête ne lui revient pas. En tout cas dans la mienne, je suis incapable d'effacer les images que mes yeux ont vus, pour leur plus grand malheur. Sa façon de porter ses doigts à sa bouche, de les lécher alors qu'il ne faut pas être devin pour savoir qu'ils se trouvaient juste avant, dans le vagin de sa petite amie.

The Show Must Go OnWhere stories live. Discover now