Cameron est le leader du groupe de rock « One Night », imbu de sa personne, un ego à ne plus toucher terre. Il vit de sa passion pour la musique dans un excès sans frontières. Alcool, drogue, sexe. Il aime la vie qu'il mène et n'en changerait pour r...
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Elles sont peu nombreuses les fois où je me suis mis à nu devant quelqu'un mais c'est pourtant ce que j'ai fait, il y a trois jours en m'exposant sans protection, devant lui. Je ne sais pas si c'est parce que j'étais en colère ou bien parce qu'il a une facilité à pousser les gens à la confidence mais ça avait besoin de sortir. Je me sens plus léger d'avoir pu lui dire tout ça mais la façon dont il m'a pris dans ses bras pour me consoler alors que je m'attendais à ce qu'il me foute à la porte de chez lui, ça ne répond pas plus à mes questions sur ce qui m'arrive.
Au contraire, une multitude de nouvelles interrogations a pris place dans mes méninges et ne me laisse plus une seule seconde de répit. Sa douceur, le fait que je l'ai laissé me consoler car c'était bien de ça dont j'avais besoin, ça me bouleverse encore aujourd'hui. Je m'en veux d'avoir été si vulnérable au point de craquer. D'habitude j'arrive à gérer mes émotions ou je les masque derrière de l'insolence mais avec le Français, ce n'est pas aussi simple qu'avec les autres. Il a le don de me faire perdre mes moyens, oublier tout ce que je pensais déjà acquis pour le remettre en question. Aucune femme ne s'est jamais montré attentive comme il l'a fait, avec moi. Tout ce qu'elles recherchent elles, c'est mon attention et un instant de plaisir dans mes bras. Le blond n'a cherché qu'à me consoler sans profiter de la situation.
Bien que de nous deux, celui qui aurait pu profiter de la situation, c'est bien moi. Il était nu comme un ver devant moi. J'ai déjà vu un corps d'homme, ce n'est pas ça le problème. Avec Tyler et Lenny ou d'autres gars de la tournée, on prend quelques fois des douches dans des salles d'eau communes, par exemple après un match de foot amical pour se détendre. Je n'ai jamais rien ressenti mais avec le blond, c'était différent. Je ne sais pas bien comment l'expliquer mais j'ai trouvé son corps beau sans qu'une espèce de compétition typiquement virile, ne se mette en place. Non c'était juste spécial mais dans le bon sens. Mes doigts me brûlaient de découvrir sa peau, d'en connaître la texture et de sentir son souffle se faire court sous mes caresses.
Comment puis-je avoir envie de toucher le corps d'un homme alors que la simple idée de le faire, me dégoûte ? Je ne suis pas homophobe, chacun fait bien ce qu'il veut de son corps avec qui il le désire mais juste...pas moi. Ça tourne en boucle dans ma tête, à chaque fois que je ferme les yeux, je revois son corps et les gouttes d'eau qui ruissellent sur sa peau pour me montrer un chemin que je me refuse d'emprunter.
Mon portable vibre dans ma poche, j'ai un nouveau message.
« Rendez-vous au lac dans vingt minutes. »
Pas besoin qu'il soit signé car je sais que c'est lui, j'ai enregistré son numéro depuis le malaise de Granny pour être sûr de pouvoir le contacter en cas de problème. Est-ce que là aussi, je fais un déni de la situation en me disant que c'est uniquement par intérêt que j'ai son numéro ? Je n'en peux plus de moi, de toutes ces interrogations sans réponses. Je ne sais pas ce qu'il me veut, probablement avoir des explications car après lui avoir demandé pardon, je n'ai plus prononcé le moindre mot. Je me suis contenté de chouiner dans son cou avant de me barrer. Il faut que j'y aille. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, je sors de ma chambre pour rejoindre en quelques enjambées le lac où j'aperçois sa silhouette sur l'un des pontons.
