Chapitre 4 - Le monde est petit

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Deux jours que ça me trotte en tête que je ne parviens pas à passer à autre chose

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Deux jours que ça me trotte en tête que je ne parviens pas à passer à autre chose. C'est en train de me rendre fou car ça refuse de changer de disque dans la répétition de mes pensées. Ce qui me fait le plus chier, ce n'est pas tant de penser encore et toujours à la même chose, c'est que cette foutue remise en question me vient de lui. Ce pseudo infirmier à la con. De quoi je me mêle, sérieux  ? Il n'a pas une vie plutôt que de donner son avis sur celle des autres  ?

Ça m'a ouvert les yeux avec lui, je dirais même que ça m'a fait ressentir du positif mais faut pas pousser quand même et la prochaine fois qu'il donne son avis sur comment je me comporte ou qu'il me dicte ce que je dois faire, je lui fais bouffer son accent Français insupportable.

Mais malgré tout ce nœud qui se forme dans mon cerveau, il a touché un point sensible. Granny.

Je lui fait du mal alors que je n'avais pas pensé que ça pourrait être le cas en débarquant ici. Le truc c'est que j'éprouve une si grande colère à l'intérieur de moi face à l'injustice qui me cloue dans ce putain de lit, avec des déplacements réduits, que je déverse ma haine sur toutes les personnes qui m'entoure, y compris Granny alors qu'elle n'est absolument pas responsable de ma chute, même si elle était dans mes pensées au moment où elle s'est produite.

Ça me tue de lui causer des soucis parce qu'elle est la seule personne qui me reste et sûrement aussi l'unique à m'aimer d'un amour sincère. Mes parents sont des artistes, tout comme moi mais qui n'ont pas su gérer leur carrière et avoir un fils. À peine né, qu'ils m'ont foutu entre les pattes de ma grand-mère pour qu'elle s'occupe de moi et autant dire qu'elle a fait les choses bien. Elle m'a appris des valeurs, la vie, elle m'a éduqué pendant que mes lâches de vieux, parcouraient le monde sans se soucier de ma gueule. Ils n'étaient pas là quand j'étais triste, ce n'est pas eux qui venaient me consoler après un énième cauchemar ou parce que je ne me sentais pas bien. C'était seulement Granny et moi car mon grand-père est décédé quand j'étais encore un gamin alors je ne me souviens pas trop de lui.

Dans mes souvenirs, il n'y a que Granny à chaque étape de ma vie. Ma plus grande source de motivation, mon plus beau soutien. Je l'aime comme personne d'autre mais depuis que je suis devenu célèbre, je l'ai délaissé. Moi qui me suis toujours interdit de leur ressembler, voilà que je n'ai pas fait mieux. Je l'ai lâché comme ils m'ont abandonné. Les chiens ne font pas des chats comme on dit.

Non, je ne veux pas être ce genre de personne pour elle car elle mérite ce qu'il y a de meilleur. J'y accorde une très grande importance en lui versant des sommes conséquentes chaque mois pour qu'elle ne manque de rien mais est-ce suffisant  ? Putain voilà le bordel qu'à foutu cet abruti dans ma caboche  ! Je jure que s'il me touche encore une seule fois pour me faire prendre une douche, je le bute. Rien que d'imaginer qu'il m'a vu nu, qu'il m'a touché, ça me fout les nerfs. Pas que la nudité me pose problème mais uniquement quand je le décide. Là je n'étais pas en état de le faire et pour couronner le tout, il m'a cassé mon coup l'autre jour avec April qui n'a pas voulu qu'on fasse notre petite affaire car j'ai refusé qu'il me soigne.

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