Chapitre 13 - De tout urgence

37 6 1
                                    

L'eau tombe en cascade sur mon visage, camouflant mes traits tirés du peu d'heures que je dors par nuit et cette fois, ça n'a rien à voir avec le travail

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

L'eau tombe en cascade sur mon visage, camouflant mes traits tirés du peu d'heures que je dors par nuit et cette fois, ça n'a rien à voir avec le travail. Non, c'est à cause de mes préoccupations qui choisissent justement la nuit, pour venir me causer des insomnies. Une sorte de punition qui ne prend jamais fin. J'ai envie de m'insulter de tous les noms, je l'ai déjà fait une centaine de fois depuis ce qui s'est passé dans le lac. J'aimerais me dire que ça n'était que dans ma tête mais je n'ai pas rêvé ce qui s'est produit et ce qui aurait pu suivre si je ne m'étais pas repris. Cette proximité, mes mains sur ses hanches, ma chair de poule, la sienne et nos souffles courts. J'étais à deux doigts de l'embrasser, comme l'abruti que je suis !

On ne fait pas mieux pour griller sa couverture, heureusement que je ne suis pas flic sinon je serais mort. Bien que je le serais aussi probablement si j'étais resté en France. Mes paupières se ferment, ça ne doit plus jamais arriver. Ce rapprochement entre Cameron et moi, c'était uniquement dû à l'alcool qu'on avait sûrement trop consommé durant la soirée et aussi pour la simple et bonne raison, qu'il y a une grande animosité entre nous. Oui, il ne faut pas que je cherche plus loin. Cameron ne m'intéresse vraiment pas. Il suffit que je fasse la liste de ses défauts pour m'en persuader. Son regard moqueur en permanence, son rictus provoquant aux lèvres, sa tignasse qu'il ne sait même pas contrôler avec un peu de gel et un peigne. Est-ce que j'ai évoqué ses mains ? Elles sont trop petites et trop...oui bon je suis à court d'adjectifs là mais en cherchant bien, je vais finir par trouver.

La tête contre le carrelage froid de la douche, je respire par petites inspirations et expirations en m'évadant ailleurs. J'entends encore sa voix dans ma tête qui m'aboie dessus, elle est désobligeante et me reproche tout un tas de choses. Y compris, de passer du temps avec ses amis. Qu'ai-je fait de mal ? Nous avons simplement discuté comme des gens civilisés. Qu'a-t-il à me reprocher à ce sujet hein ? Ce n'est pas parce que ce n'est qu'un sale con, que tout le monde est comme lui. Qu'il choisisse de s'isoler, c'est son problème, pas le mien. Mes souvenirs remontent à la soirée qui s'est déroulé il y a trois jours, son timbre est plus agréable à entendre, son regard plus doux à observer. Pourquoi doit-il être si différent quand il a une guitare entre les mains et un micro devant lui ? Cette facette de sa personnalité, me file mal au ventre.

Suis-je en train de devenir une foutue groupie qui fantasme sur un mec populaire ? Mon Dieu, quelle horreur !

Je ne veux pas devenir comme ça car ce n'est pas moi. Je ne juge pas, juste je me refuse à m'abaisser à ce niveau. Je passe mes mains sur mon visage pour chasser un peu d'eau qui me recouvre les yeux et attrape le gel douche pour me laver, savonnant chaque partie avec vigueur jusqu'à ce que je m'arrête à la hauteur de mon entrejambe pour en sentir, une particulièrement solide entre mes cuisses. Des bribes d'encres s'infiltrent dans mon esprit. Des dessins sur lesquels je n'arrive pas encore à mettre de mots. C'est comme si je voulais les sentir, là, effleurant mon corps tout comme ce souffle que je tuerais pour sentir dans ma nuque. Mes doigts s'enroulent autour de ma virilité pour la caresser en laissant échapper un juron car je suis incapable de savoir à quand remonte la dernière fois où j'ai eu envie de sexe.

The Show Must Go OnWhere stories live. Discover now