Chapitre 11 - Crazy

58.4K 3.6K 402
                                    

- Point de vue d'Ethan -

Il était exactement 18:03. Je me trouvais actuellement assis sur le canapé de Thaïs, face à son père. Dans quelle merde me suis-je encore foutu. Habituellement, M. Varez n'était pas chez lui aussi tôt, bien au contraire. Évidemment, le jour où sa taré de fille avait décidé de m'installer chez elle, il y était. Évidemment. Bordel, mais qu'est-ce qui n'allait pas chez elle ?! Et toi alors. Quel con. Je m'étais laissé traîner comme un idiot, au lieu de refuser catégoriquement. Je ne pouvais tout simplement pas habiter avec Thaïs, c'était .. Ca n'avait aucun sens, putain ! Calme. Il fallait que je me calme. J'aurais très bien pu me lever immédiatement et déguerpir, mais je ne pouvais pas. Pas devant elle, pas devant lui. Il nous observait, depuis un bon moment d'ailleurs. Peut-être qu'il essayait de trouver une façon polie de me congédier. Allez-y direct Monsieur, je ne me ferai pas prier. Parce qu'il allait refuser, non ? Quel genre de père dirait oui ? Je frissonnai pendant une seconde. Si il y avait bien quelqu'un capable de dire oui, c'était bien le père de Thaïs.

- Papa, s'il te plaît. Si ce n'était pas important, je ne te l'aurais pas demander.

Elle avait parlé avec une douceur extrême. Je soupirai. Personne ne pourrait jamais lui refuser quoique ce soit avec cette voix. Son regard semblait transpercer son père. Je crois qu'une sorte de discussion télépathique se déroulait sous mes yeux. M. Varez fini par s'éclaircir la voix.

- Et bien, je ne vous mentirais pas en vous disant que je suis un peu surpris, déclara t-il d'une voix posée. Mais si tu as besoin de rester ici pour un temps, tu es le bienvenu Ethan.

Il m'avait adressé un léger sourire, et je lui répondis par automatisme. Il devait sûrement me prendre pour un sale con, mal élevé, mais j'étais juste sur le cul. Il avait dit oui. Je suis dans la merde. Je ne sais pas si ma réaction était trop extrême, mais je n'arrivais pas à m'imaginer une seconde vivre avec elle. J'allais finir par la tuer, si elle n'avait pas réussi à m'étrangler avant. J'adorais cette fille autant qu'elle pouvait m'exaspérer. Réfléchis. Alors que je m'apprêtais à l'ouvrir, le père de Thaïs repris la parole.

- Chacun sa chambre. Tu peux prendre celle d'ami Ethan, et si tu as besoin de quoique ce soit, tu n'as qu'à demander.

C'était maintenant ou jamais. Je devrais protester, gueuler, les envoyer balader. Mais non. Elle a gagné.

- Merci beaucoup Monsieur, cédai-je.

- Appelle moi Will, je t'en pris.

Il nous sourit une dernière fois, se leva et disparu dans le couloir.
Thaïs m'observait du coin de l'œil depuis un moment déjà. Elle attendait une réaction de ma part, une pluie de reproches. Mais je restai muet. Que pouvais-je bien dire ? Lui reprocher d'être un soutient inconditionnel ? D'être totalement adorable avec cette tête ?  Je fermai les yeux et inspirai lourdement. Lorsque que je rouvris les yeux, son regard reflétait une lueur de victoire. Elle a gagné et elle le sait.

- Bon, tu me montres ma chambre ou il faut que je devine moi-même ? bougonnais-je

Elle éclata de rire. Elle me tenait putain. Qu'est-ce qu'elle pouvait être chiante. Thaïs prit ma main et me traîna en direction de ma fameuse chambre. Je n'étais pas souvent venue chez elle mais je savais qu'elle était en face de la sienne, avec une salle de bain commune.
La chambre était simple et spacieuse. Elle sentait bon, et même si je ne le dirais jamais à voix haute, je fu soulagé. Comparé à ma propre maison, il n'y avait pas photo. Peut-être que ce n'était pas une si mauvaise idée que ça tout ce bordel de cohabitation. Perdu dans mes pensées, je n'écoutais même plus mon hôte.

Attach(i)ante (terminé)Where stories live. Discover now