Chapitre 15 - You

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- Point de vue d'Ethan -

D'aussi loin que remontaient mes souvenirs, je ne croyais pas avoir déjà passé des vacances de Noël aussi.. merdiques. C'était véritablement le mot. Depuis ce vendredi catastrophique où j'avais faillit éclater ce connard de Zac, suivit d'un samedi tout aussi pourri, je n'avais pas adressé un mot à Thaïs. Je ne savais pas encore si c'était ma colère ou encore mon orgueil qui m'en empêchaient, ou si c'était tout simplement le fait que je n'avais pas assez de couilles pour lui expliquer ce qui m'arrivait en sa putain de présence. C'était d'ailleurs un vrai supplice de l'avoir près de moi sans entendre sa voix, et sans pouvoir la toucher.

Enfin, j'exigerai. Le 24 décembre au soir, elle m'avait vaguement demandé de lui passer le pain et plus tard dans la soirée, elle m'avait souhaité un joyeux noël aussi froid que la saison. J'avais prévu de lui parler, d'essayer de lui expliquer un tant soit peu ce qui me tourmentait constamment mais encore une fois, je n'avais pas eu les couilles. D'ailleurs, son cadeau était resté dans mon placard. Il fallait absolument que tout ce bordel cesse. Will avait bien senti que quelque chose clochait et Thaïs avait évité toutes nos sorties de groupe juste pour éviter une éventuelle confrontation.

Je jetai un œil à l'écran d'accueil de mon téléphone. 31 décembre, 14:30. Je soufflai. Il était totalement hors de question de commencer cette nouvelle année dans une ambiance aussi tendue. Ces derniers jours on été abominables, et je me rendais compte à quel point j'avais besoin de cette petite peste. J'avais besoin de ses rires niais, de ses blagues de merde, de ses sourires mesquins. De ses yeux noisettes, de ses lèvres pulpeuses, de ses courbes de.. Ok on a comprit.

D'un coup je me relevai de mon lit, déterminé. Une fois devant la porte de sa chambre, je n'hésitai pas à toquer. Silence. Rien.

J'ouvris doucement la porte.

- Thaïs ?

Personne. Elle n'était pas là. Bordel. Un frisson me parcouru. Depuis son agression elle n'était quasiment pas sortie de la maison, en tout cas pas seule. Merde. Ce n'était sûrement rien, mais je ne pouvais pas m'empêcher de m'inquiéter. Je lui avais promis que personne ne lui ferais jamais de mal et elle était clairement entrain de me compliquer la tâche. Ca ne serait pas Thaïs sinon. Je soupirai et sorti mon portable de ma poche. Elle décrocha de suite.

- Je suis à EthanLand, et j'ai peu froid. Prends moi un pull avant de me rejoindre s'il te plaît.

Et elle raccrocha. Cette fille était tout simplement.. bipolaire. Il n'y avait pas d'autre explications. Et elle te connaît mon vieux. Elle me tenait putain.
Je me dirigeai vers son placard et pris son gros pull-over bordeaux et son écharpe beige. Je me pressai, il ne manquerait plus qu'elle attrape une pneumonie. Elle te tient vraiment. Oh la ferme.

Mon petit coin était désert comme d'habitude. J'avais découvert ce parc abandonné avec Liam il y a quelques années et depuis j'y passais régulièrement mon temps, surtout quand je ne voulais pas rester chez ma mère. Il est vrai que j'y allais moins souvent depuis mon déménagement mais ça restait mon endroit et je ne comprenais pas ce qu'elle foutait là-bas. Je me rappelais parfaitement la première fois qu'elle y avait mis les pieds. Je lui avais montré ce que j'avais de plus cher, sans savoir pourquoi. Sûrement parce que était.. elle.

Je la voyais. Elle était assise sur la balançoire, allant d'avant en arrière, le regard dans le vide. On aurait dit une paumée, une sdf. Elle portait une débardeur bordel, il faisait au maximum 10 degrés ! Je l'aurais bien traité d'idiote mais je n'étais pas sûr que ça soit la meilleure des stratégies pour recommencer à communiquer après des jours de silence complet. Je m'approchai donc calmement d'elle et lui tendis ses vêtements. Elle levait les yeux vers moi, pour la première fois depuis un moment. Putain qu'est-ce que tout cela signifiait ? L'agacement s'empara de moi. Maintenant que je la savais couverte et en sécurité, elle m'emmerdait prodigieusement. Ne pouvait-elle pas être entrain de se morfondre dans son lit, comme toutes les autres filles de la planète ?

Attach(i)ante (terminé)Where stories live. Discover now