Hunted

Chapitre 24

                  Des bruits de bagarres pouvaient s'entendre à l'extérieur. C'était une habitude depuis son retour, mais à chaque fois, elle se levait pour aller voir ce qui se passait. Ce fut un choc pour Lena, lorsqu'elle vit que la bagarre se passait dans son salon et que c'était son père la nouvelle victime.

Cinq chasseurs l'encerclaient, le tapaient, le griffaient, le torturaient.
Une des créatures la remarqua lorsque Lena essaya de faire marche arrière. Il la prit en fuite. Elle courrait, les portes claquaient. Il l'avait rattrapée. Elle sentit sa main lui agripper la cheville et la tirer vers le bas. Lena rampait au sol, essayait de se débattre mais plus elle bougeait et plus les griffes
s'enfonçaient dans sa peau. Elle laissa échapper un cri de douleur lorsqu'elle sentit les os de sa jambe craquer sous le poids de la bête.

Mais la créature n'alla pas plus loin, quelque chose lui avait fait peur. Lena ne pouvait pas marcher et avec beaucoup de peine, elle réussit à s'asseoir. Une odeur de brûlé lui parvenait.

- Lena ! Le feu ! Ils ont mis le feu à la maison ! Cours, va-t'en !

Elle voulut écouter son père, se relever et partir. Mais une de ses jambes se tordait dans un angle étrange. L'autre avait la cheville déchiqueter par des griffes.

- Papa ! Papa ! J'ai mal, j'ai mal...

Tout son corps tremblait et les larmes commencèrent à tomber. Elle posa ses mains sur sa tête, essayant de se cacher la vue. Le feu se propageait à une vitesse folle. Quelques instants plus tard elle pouvait entendre les cris d'agonies de son père qui se faisait brûler vif.

Elle essaya de se boucher les oreilles. Elle ne voulait pas écouter, tout était de sa faute. Il ne fallut que quelques instants en plus avant que le feu ne l'attaque également. Sa peau se faisait brûler, ses cris pouvaient s'entendre dans tout le village. Les habitants étaient venus voir ce qui se passait. Certains regardaient par leur fenêtre. Mais personne n'intervenait, tous regardaient une jeune fille brûlée vive sans bouger un doigt pour l'aider.
Et puis, le jour d'après arriva, les cris s'étaient tus. De la fumée sortait de la maison mais plus de feu. Le si joli bois d'autres fois était recouvert de cendre.
Il ne restait rien de leur corps que de la chair cramée. Les vautours et autres charognards n'avaient pas attendu longtemps avant de s'attaquer à cette chair humaine.

Il ne restait plus rien d'autres que le nom de la famille Briggs. Personne d'autre n'habita dans leur maison. Sa masse noire contrastait au milieu du village. Pourtant personne n'osait y rentrer, elle était maudite. Les chasseurs avaient comme disparu depuis cette nuit. Plus personne n'entendit parler d'eux et chacun reprit sa vie normalement. Quelques fois les enfants se lançaient le défi d'entrer dans la bâtisse abandonnée. Mais ils revenaient en courant, et criaient au diable. Ils disaient avoir vu une fille les regarder assise en haut des escaliers couverte de cendre et de cloque.

Plus personne depuis ces incidents ne se risquèrent à y retourner. Les années passèrent et la légende s'oublia. Mais jamais personne ne tenta à découvrir son étrange secret comme l'avait fait la malheureuse jeune fille.

Car tous ceux qui rentraient dans le village du Loup Blanc ne revenaient jamais, ou du moins pas vivant.