The Boss

Chapitre Dix-sept

Point de vue June

L'ambiance est limite pesante. Entre Liam qui fait la gueule et moi qui fait des sourires forcés voire exagérés, ma mère et Jacques doivent vraiment nous prendre pour des fous.

Pour l'instant Jacques et Liam discutent tous les deux de boulot pendant que ma mère et moi les écoutons. Pour m'occuper, je joue à l'aide de ma fourchette avec les légumes qui sont dans mon assiette.

- Ma chérie ça va ? Me chuchote ma mère et je lui souris faiblement.

- Oui pourquoi ?

- Depuis le début du repas tu es bizarre, elle fronce les sourcils et mange une nouvelle bouchée de son fromage.

- Non je vais bien maman.

- Demain tu as bien un jour de repos, non ? Je hoche la tête et elle s'excite. Alors on se fait une journée mère fille !

- Ça me ferait beaucoup de bien, oui.

- Qu'est-ce qui te ferait beaucoup de bien ? M'interroge Liam qui semble avoir terminé de parler avec son père.

Ça l'intéresse maintenant ?

- Une journée entre filles demain, répond ma mère. Depuis quand vous vous tutoyer ?

Liam me jette un coup d'œil et répond à ma mère, incertain.

- On a parlé aujourd'hui et on s'est dit que vu qu'on vit ensemble ça serait peut-être plus sympathique de s'appeler par nos prénoms et de se tutoyer.

- Et bien c'est une très bonne idée.

Pendant que nous mangeons notre plat principal, ma mère dérive la conversation sur le prochain numéro du magazine que l'entreprise va sortir. Fière de mon travail pour la couverture, je lui explique les quelques problèmes avec les photographes que j'ai du réglé aujourd'hui.

- Je les ai appelés ce matin et ils m'envoient les photos demain matin à la première heure, je lui apprends.

- Ma fille est une femme d'affaire, elle réunit ses mains et semble fière de moi.

- C'est Liam qui gère l'entreprise pas moi donc c'est à lui que revient tout les mérites maman, je rectifie et Liam relève la tête de son assiette.

- Je ne pense pas comme ça June. Chaque employé a son importance, me déclare mon employeur.

- Merci mais je-

Ma voix se stoppe d'elle-même lorsque je sens une jambe se frotter contre la mienne, doucement. Je me mords la lèvre et constate que Liam en face de moi étire un sourire malicieux.

- June ça va ? Tu es toute pâle tout à coup, m'interroge Jacques et je déglutis.

- Non je vais bien, je lui affirme en balbutiant.

- D'accord, il secoue la tête et se tourne vers Liam. Sinon, à combien d'exemplaires va être tiré ce numéro ?

Il veut jouer ? On va jouer. Sans bruit, j'enlève ma chaussure à talon et attends patiemment qu'il explique à Jacques.

-  Normalement on devrait vendre environ un million d'exem-

Il avale sa salive à son tour et me regarde avec de gros yeux. Mon pied remontant vers son entrejambe, je lui souris hypocritement. Je ne sais pas où j'ai trouvé cette soudaine confiance mais j'en profite.

- D'exemplaires, il finit sa phrase.

- Mince, vous êtes bizarres tous les deux aujourd'hui, avance ma mère.

Nous répondons négativement et continuons de manger, en silence. Liam me jette quelques fois des regards.

J'ai gagné la partie.

Point de vue Liam

Pour rentrer à la villa, June a demandé à aller dans la voiture avec mon père et Julie et c'est bien mieux comme ça. Au moins je peux m'énerver tout seul dans ma voiture, sur mon comportement de cet après-midi. Une petite question et je n'ai pas su répondre. Et dire que je suis le patron d'une des plus grandes entreprises du pays et je n'ai pas su quoi lui dire. Je suis vraiment désespérant. Et un peu con aussi. Ouais c'est ça.

Désespérant et con, tout pour plaire aux femmes. Nick a certainement raison.

Et pour pas en rajouter, mon petit jeu s'est retourné contre moi. Jamais de ma vie je n'aurais cru que June puisse faire preuve d'autant d'audace. Putain en plus elle est si désirable que j'aurais pu la plaquer sur cette table et l'embrasser de toutes mes forces.

Elle me rend complètement fou.

Je me gare dans le petit parking devant la maison et descends de la voiture. Je constate que la voiture de mon père est déjà garée donc ils sont à la maison.

J'ouvre la porte d'entrée et pose ma veste de costume sur le porte-manteaux. J'entends Julie et mon père rigoler dans le salon mais aucun signe de la présence de June. Je monte les escaliers et me rends devant la porte de la chambre de June. J'hésite à y rentrer mais j'opte finalement pour la meilleure solution c'est-à-dire toquer. Je n'ai pas de réponse et réessaye une nouvelle fois mais toujours pas de réponse. 

J'ouvre la porte, rentre dans la chambre et referme la porte derrière moi. June ne se trouve pas dans la pièce et j'entends l'eau couler dans la salle de bain qui donne dans la chambre. Je décide de prendre juste deux minutes pour inspecter sa chambre. Tout est bien rangé comme s'y elle n'avait jamais été utilisée. Apparement June aime vraiment que tout soit propre.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? Me questionne une voix dans mon dos.

Je me retourne et trouve June, seulement habillée d'une serviette de bain qui commence du haut de sa poitrine à ses cuisses.

- Je voulais te parler, je ne peux m'empêcher de caresser des yeux les courbes de son corps.

- Tu es en train de le faire je te signale.

- Je n'ai plus tellement envie de le faire maintenant.

- Quoi-

Je ne la laisse pas finir et attrape son visage de mes deux mains pour l'embrasser tendrement. N'ayant pas l'habitude de ce genre de geste si doux, je me décale rapidement et observe June, les yeux fermés, le souffle court. Les mains de la jolie femme repose sur mon torse tandis que son dos est collé à la porte de sa salle de bain.

- Tu n'es pas un coup d'une fois, je lui assure.

Ses joues s'empourprent et je ne peux m'empêcher de sourire. Mes mains viennent se poser sur sa taille pendant que j'approche mon visage de son cou que je hume.

- Tu ne veux pas enlever cette serviette pour qu'on puisse avoir notre deuxième round ?

Je tire légèrement sur le tissu qu'elle retient de sa main. Une moue prend place sur mon visage alors qu'elle me repousse pour aller jusqu'à son armoire.

- Je dois me rhabiller Liam, elle dit tout bas et je me surprends à ne pas insister davantage.

Je la regarde bouger ses grandes jambes et la regarde saisir un t-shirt simple et un jean clair. Elle passe près de moi, embrasse ma joue puis entre à nouveau dans la salle de bain, m'abandonnant dans la chambre.

Mes pieds me dirigent d'eux-mêmes jusqu'à son lit où je m'allonge, les bras derrière la tête.