Chapitre Vingt-neuf

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Point de vue June

- Tu travailles pour le concurrent de Liam ?

- Je reviens.

Tout comme l'a fait Liam il y a quelques secondes, je me lève de table et me précipite dehors. Lorsque je passe les portes du restaurant, le vent frais fait voler mes cheveux et me frappe au visage. Liam est dos à moi, a seulement quelques mètres.

- Comment tu as pu me faire ça June ? Comment hein ?

Il se retourne pour me regarder dans les yeux. Je prends le temps de le détailler pour la première fois de la soirée. Ses cheveux ont légèrement poussé tout comme sa barbe, ce qui lui donne un côté plus mature et encore plus sexy. Il porte un costume bleu marine, mon préféré. Me dire qu'il l'a peut-être choisi pour moi me fait sourire intérieurement.

- J'avais besoin d'un travail et il m'a proposé de m'embaucher alors j'ai pris le premier truc qui est venu.

- Et il a fallu que ce soit Nick ? Je sens l'énervement et la tristesse dans sa voix. Sérieusement ? C'est quoi votre arrangement pour que tu y travailles ? Tu couches avec lui, c'est ça ?

- La dernière fois qu'on s'est vu, tu m'avais traité de salope et regarde, tu fais la même chose. Je n'ai pas besoin de coucher avec mon patron pour garder mon travail. Tous les employeurs ne sont pas comme toi. 

- Tu insinues quoi là ? Il me demande en serrant les poings.

- Que pour qu'une femme garde sa place dans ton entreprise, elle doit passer dans ton lit. Ou sur le canapé ou le bureau.

- Et bien June, tu seras ravie d'apprendre que la dernière femme de l'entreprise avec qui j'ai couché c'était toi et que ça n'arrivera plus puisque maintenant je suis accompagné.

À l'entente de ses mots, mon cœur se serre et une envie de vomir me prend.

- Oh tu as trouvé quelqu'un qui ne se tape pas tous les mecs ? Je le questionne, agacée par la situation.

C'est lui qui m'insulte, donc qui me pousse à rompre avec lui et là il se permet de me jeter ça à la figure.

- Toutes les filles ne sont pas des putes.

- Tu as raison. Mais toi tu es le plus gros des connards de cette Terre.

Je commence à partir à reculons et finis par me retourner complètement pour rentrer dans le restaurant. J'arrive jusqu'à la table et saisis ma petite veste ainsi que mon sac.

- Excusez-moi je vais y aller.

- June, non reste jusqu'à la fin s'il te plaît ! Me supplie ma mère.

- Je suis désolée maman, je dois y aller. Au revoir Jacques.

Je salue de la main et sors pour la seconde fois du restaurant. Liam est toujours devant, la tête dans ses mains. Je passe non loin de lui et prends la route pour rentrer chez moi, à pieds.
Mes talons claquent sur le béton et commence à me faire mal, à la tête et aux pieds.

- June attends s'il te plaît !

- On a plus rien à se dire je crois.

- Laisse moi te raccompagner.

Je m'arrête de marcher et m'avance jusqu'à sa voiture. Quoi ? Je n'ai pas envie de marcher alors autant en profiter. Je m'installe dans la voiture et referme la portière. Pendant que je m'attache, Liam remet le contact et prend le chemin pour me raccompagner chez moi. Le silence régnant dans la voiture, il enclenche la musique et choisit une station de radio diffusant de la bonne musique. La chanson sort des haut-parleurs de la voiture et c'est à ce moment que je la reconnais. Cake By The Ocean ou la chanson que nous avions écouté quand il m'avait conduit chez son père, la première fois.

Un léger sourire s'inscrit sur mes lèvres et je tourne ma tête vers la vitre pour qu'il ne le voit pas.

- Ton travail se passe bien ? Liam me demande timidement.

- Tout se passe très bien. Et toi ?

- Ça va. J'ai trouvé quelqu'un pour te remplacer.

Premier coup de couteau. Je hoche la tête.

- C'est un vrai incapable, pire que toi avec les cafés.

Je lâche un petit rire et lui donne un coup dans le bras.

- Je te permets pas. Et puis tu as de la chance s'il n'est encore pas parti.

- Pourquoi ? Me demande-t-il entre deux rires.

- Parce que toi et tes cafés, vous êtes très chiants.

Il rigole encore. Nous arrivons devant mon immeuble. Liam stationne et se tourne vers moi.

- Bonne nuit June.

- Bonne nuit.

Je sors de là voiture, claque la portière et rentre dans mon immeuble. J'ouvre la porte de mon chez-moi et accroche ma veste au portemanteaux.

- Tu es déjà rentrée ? Je sursaute.

Ma main vient se placer automatiquement sur mon coeur.

- Tu m'as fait peur Maxime ! Je m'exclame.

- Pardon, celui-ci s'esclaffe. Alors ?

- Un fiasco ! Mon ex patron a appris que je travaillais pour un des ses concurrents donc...

- Ah oui d'accord. Il se dirige vers la cuisine et se place derrière le comptoir. Tu as mangé un peu ?

- Juste un peu mais j'avoue que j'ai encore faim, je lui souris.

- Je m'en occupe.

- Et toi ? Tu ne devrais pas être avec les autres à t'amuser dans un club ?

- J'en avais marre de les voir sauter sur tout ce qui bouge.

Maxime vient s'asseoir sur le canapé à côté de moi, deux assiettes de spaghettis à la main.

- Ouais je comprends à la longue c'est chiant.

- Surtout quand toi tu ne peux pas sauter sur tout ce qui bouge.

Je lui frappe l'arrière de la tête et Maxime lâche un cri féminin.

- Rappelle toi ce que je lui ai dit. Je te surveille mon grand.

- Ne t'inquiète pas, je ne tromperai pas Alicia. Je l'aime trop pour ça.

Alicia ou sa petite copine trop mignonne. Ils sont ensemble depuis quelques semaines.

- Oh c'est meugnon !

- Arrête de te foutre de ma gueule. Et toi les amours ?

Mon sourire retombe rapidement et je me concentre sur mon assiette.

- Rien de bien nouveau. C'est le no man's land.

- Je peux te poser une question ?

Il me demande. Je hoche la tête pendant que j'avale mes pâtes.

- Tu n'as jamais pensé à sortir avec ton ancien patron ?

Je m'étouffe et me tourne vers Maxime, un regard curieux sur moi.

The BossDonde viven las historias. Descúbrelo ahora