The Boss

Chapitre Quarante

Il m'est vital aujourd'hui. Rien ne pourrait gâcher ce moment.

- Non de dieu...

Presque rien.

Rapidement, je me détache de Liam et projette mon regard sur la personne qui nous a interrompu dans notre échange d'amour. Ma mère se trouve à quelques mètres de nous, dans une belle robe noire, au bras de Jacques. Je ne saurais définir l'expression sur son visage. Je ne sais pas s'il s'agit de joie, de tendresse, de haine ou de dégoût. Jacques lui aussi nous regarde et semble tendu. Mais très franchement, ce que leurs visages expriment ne m'intéresse pas. J'ai trop peur de ce qu'il va se passer.

- Vous vous foutez de nous, pas vrai ? Nous demande Jacques après deux minutes de silence.

Le froid commence à avoir un effet sur moi puisque je sens ma mâchoire claquer. Je ne l'avais jamais vu aussi énervé qu'en ce moment et même si je devrais être soulagée qu'ils soient désormais au courant pour nous, je ne la suis pas du tout.

- Dites nous que c'est une blague ?

- Comment ça a pu arriver ? Demande calmement ma mère, plus en retrait que Jacques.

- Sans le vouloir vous nous avez poussés l'un dans les bras de l'autre, je réponds d'une petite voix.

Jacques lâche un rire qui vire plus à un rire réprobateur qu'autre chose.

- Oh non. Vous n'allez pas rejeter la faute sur nous. C'est vous les responsables de cette bêtise.

- Notre couple n'est pas une bêtise comme tu dis papa, nous défend Liam en me prenant la main, et puis qu'est-ce que ça peut vous faire ? Vous vous aimez et on ne vous dit rien alors faites pareil pour nous.

- Tu réalises ce que tu dis Liam ? L'interroge son père. Si Julie et moi nous marions, vous allez devenir demi-frère et sœur. Tu es sûr de vouloir être en couple avec ta future sœur ?

- J'en ai rien à faire que June soit peut-être ma future demi-sœur. Ça n'a pas d'importance. Ce qui importe c'est nous et nos sentiments.

- Vos sentiments, rigole Jacques, vous êtes ridicules.

Je sens la main de Liam serrer plus fort encore la mienne. Jacques nous dévisage toujours tandis que ma mère nous regarde comme dans le vide.

- Et toi maman ? Je l'interpelle, les larmes presque aux yeux. Qu'est-ce que tu penses de tout ça ?

Elle relève la tête vers moi et hausse les sourcils.

- Je suis tellement déçue...

Je baisse la tête et laisse une larme roulée sur ma joue. C'est fini pour moi, pour nous.

- Rentrez à l'hôtel, nous ordonne le père de l'homme à ma gauche, on parlera de tout ça demain.

Ils s'écartent de nous et partent dans le restaurant, ma mère sur les talons de Jacques. Je me retourne vers Liam qui jusqu'à présent était à côté de moi et passe mes mains sur mon visage inondé par les larmes.

- C'est pas possible, c'est un cauchemar.

- June.