Chapitre 22

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"Les amoureux campent rarement sur leurs positions : ils passent vite de l'inclination du cœur à l'inclinaison des corps..." - Daniel Confland

Point de vue de Nathan

Stefan s'en est allé, prenant soin de glisser quelques mots à l'oreille de Marguerite. Cette dernière agite sa jambe depuis plusieurs minutes, un peu après qu'ils soient tous partis nous laissant livrés à nous même, comme des grands. Le soucis c'est qu'aucun d'entre nous n'est digne d'être considéré comme grand.

Le silence est extrêmement, gênant, embarrassant et oppressant. Le cui-cui incessant des oiseaux ne détend en aucun cas l'ambiance. Je compte le nombre d'abeilles qui volent dans l'air, au moins elles me permettent de ne pas la regarder elle, parce que je ne me crois pas capable de résister à mon envie de l'embrasser.

Quand elle m'a pris dans ses bras, j'ai eu la bêtise de la repousser. Pourtant son contact m'a fait du bien, j'ai juste trouvé ce rapprochement trop brusque et soudain, j'ai paniqué.

Bien-sûr qu'elle me manque et que j'aimerais que nous nous retrouvions mais je ne sais pas comment m'y prendre, habituellement c'est elle qui me lance la perche, mais je crains que l'épisode du câlin l'ai refroidie. Alors maintenant, elle s'agite juste, sans me quitter du regard.

"-Je vais... je vais voir où en sont mes petits gâteaux. Elle dit à voix basse."

Elle se lève, réajuste son énorme sweat-shirt jaune sur son short en coton vert. Il est clair qu'elle n'est pas habillée ni coiffée de la plus belle des façons, avec ses cheveux attachés en un chignon approximatif mais elle n'en reste pas moins belle. Putain quand elle passe à un mètre de moi, son parfum fleuri embaume mes narines et mes yeux s'attardent trop longtemps dans le bas de son dos.

Bordel, comment ai-je pu, alors que j'ai eu Marguerite, embrasser Marine? On ne passe pas d'un avion de chasse, drôle et attachant à une voiture sans permis chiante et hypocrite.

Elle fait naître en moi des envies aux quelles je n'ai jamais eu la chance de goûter et ça m'inquiète bien parce qu'il y a bien plus qui m'intéresse chez elle. Elle est franche et sans filtre, charmante et son sourire me fait craquer, elle est pleine de peines et de secrets et j'aimerais la connaître sur le bout des doigts. Je suis complètement fou d'elle, de sa fragilité, de son humour...

"-Aïe!"

Elle pousse un cri et je m'alarme instantanément. Que se passe-t-il? Est-ce qu'elle s'est blessée? Je me rends rapidement à la cuisine. Marguerite passe sa main sous l'eau alors que le four est resté ouvert, elle s'est certainement brûlée. Je souris légèrement, non que ça me fasse plaisir de la voir souffrir, mais le truc c'est que j'aime sa maladresse, elle amplifie sa mignonnerie.

J'attrape rapidement des gants et retire la plaque contenant les gâteaux du four puis les dépose sur le plan de travail. Je m'approche d'elle et elle arrête automatiquement de jurer dans sa barbe. Actuellement elle me détaille, les yeux grands ouverts sans oser parler.

Quand j'essaye d'attraper sa main une première fois, elle a un mouvement de recul, mais à ma deuxième tentative, elle se laisse faire et baisse la tête. Je caresse le dos de sa jolie petite main douce alors que sa paume est cramoisie. Sa brûlure est bien étendue, surtout au niveau des doigts.

"-Comment tu t'es faites ça? Je fais suspicieux.

-J'ai oublié de mettre des gants, elle dit timidement sans me porter un regard."

Je m'efforce de ne pas rire, il faut dire que c'est hilarant, non? Visiblement, Marguerite n'est pas de mon avis puisqu'elle daigne enfin me regarder, les sourcils froncés et la bouche boudeuse.

SPARKLE (Terminé)Where stories live. Discover now