Epilogue

36.7K 3.2K 1.7K
                                    

Point de vue de Nathan

Lila fête ses 1 an aujourd'hui et je suis un jeune papa de 19 ans presque comblé. Si on m'avait dit un jour que j'aurai un enfant partageant mon sang, j'aurais ri. J'étais supposé ne jamais transmettre mon anomalie. Mais non, Lila et moi partageons bien le même sang, quelques traits physiques ainsi que la même anomalie génétique.

Elle a tellement grandi. Elle est tellement magnifique et souriante. Elle marche à présent. Elle doit encore se tenir à des meubles pour avancer et les chutes sont fréquentes mais elle est forte. Elle est en parfaite santé et son développement se passe à merveille.

Il faut dire que je veille au grain. Je fais de mon mieux pour que son enfance soit la plus joyeuse que possible, mais c'est un vrai challenge. J'ai la lourde charge qui est de combler l'absence d'une mère. J'ai conscience que ce n'est pas chose facile et que plus elle grandira plus ce sera difficile, mais je ferai au mieux et j'espère qu'avec mon amour et mon soutient tout ira pour le mieux pour elle.

Nombreuses sont les fois où Stefan m'a supplié de retourner voir Marguerite, me promettant qu'elle a besoin de moi et qu'elle a recommencé son traitement contre sa dépression. J'ai toujours refusé. Ce n'est pas à moi de faire le premier pas. Je ne suis pas responsable de son attitude de merde, complètement instable et irresponsable. Elle est la même fleur fanée que j'ai rencontré au lycée. Mais oui, je l'aime toujours et ça, c'est incurable.

Je me suis fait à l'idée que je finirai seul. Jamais je ne tomberai amoureux de quelqu'un d'autre qu'elle et un couple sans sentiments c'est comme une course à un seul participant, un parasol transparent, un hand-spinner, inutile.

Lila gazouille près de moi, sur le sofa. Je traite mon courrier tout en répondant à quelques mails depuis mon ordinateur. Elle a beau avoir tout ce qu'il lui faut niveau jouets, son plus grand amusement demeure toutes ces enveloppes. Je la laisse faire ce qu'elle souhaite avec car je pars du principe qu'à l'époque dans laquelle nous vivons tout est envoyé par mail, surtout si c'est important. Peut-être que je me retrouverai sans électricité un jour pour factures impayées.

Lila se met soudainement à pleurer et j'abandonne ce que je faisais pour m'occuper d'elle. Je constate qu'elle tient une enveloppe dans ses mains. Quand je tente de la lui extirper, elle me montre une certaine résistance mais elle a 1 an, j'en ai 19, elle ne fait pas le poids.

Une fois l'enveloppe en ma possession, je regarde brièvement ce qui est écrit au dos. Quand mes yeux se posent sur les quatre lettres écrites à la main, je me glace immédiatement. J'assois Lila sur mes genoux et ses pleurs perdent en intensité. Elle me regarde de ses prunelles vertes alors que ma circulation sanguine accélère.

Nate.

C'est tout ce qui est écrit au dos. Je déchire l'enveloppe et en extirpe une carte, accompagnée d'une lettre rédigée à la main. Je déplie cette dernière et laisse mes yeux divaguer sur ses lettres noires.

"Bonjour Nate, ou peut-être bonsoir, car je ne sais pas à quel moment de la journée auquel tu liras cette lettre. J'espère que tu vas bien. Moi, je vais bien, vraiment bien. Je sais en revanche que tu dois me détester, ce que j'ai fait est impardonnable, mais je veux tout de même m'excuser.

Jake et moi nous sommes séparés il y a cinq mois. Tu avais raison, j'avais tord, une fois de plus. Ce n'était pas un homme pour moi, je ne pouvais pas être moi-même à ses côtés. J'essayais de devenir quelqu'un d'autre, une femme parfaite. J'étais loin de l'être, il m'a trompé et j'ai attendu qu'il me jette comme une chaussette salle avec qui il aurait traversé le désert du Sahara.

C'est vrai que j'aurais pu à ce moment là revenir te voir. Je t'aurais certainement pris dans mes bras avant de te reprocher de ne pas m'avoir dit que tu avais quitté Naho le jour du dîner, t'affirmant que tout aurait pu être différent si tu l'avais fait. J'ai appris pour vous dans les semaines qui ont suivi le dîner... et malgré mes tentatives de te faire cracher le morceau, jamais tu ne m'en as touché un mot, je m'étais alors persuadée qu'elle n'était qu'un prétexte que tu utilisais mais qu'en réalité tu ne voulais plus rien avoir à faire avec moi.

SPARKLE (Terminé)Where stories live. Discover now