36.

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Aime-moi, prends moi dans tes bras, je n'ai plus personne.

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Ce jour là, mon frère est resté avec moi jusqu'à ce que les infirmières le fouttent dehors. Déjà de un parce qu'on faisait trop de bruit et de deux les heures de visites étaient dépassées d'au moins deux heures. C'est typique de chez nous, tu peux pas être certifié Diallo si t'emmerde pas le monde, c'est carrément inconcevable. C'est presque blasphématoire ! Faut dire ce qui était, on rigolait comme des chacals devant Hillary, quand on commence à clasher on fait pas dans la dentelle c'est toujours dans l'excès.

Le lendemain j'ai pu sortir de ce trou mortuaire, Assa était venu me chercher pour me ramener au bercail. Elle essayait de me changer les idées comme elle pouvait mais c'était impossible pour moi d'y placer un rire. J'avais absolument pas la tête à ça, c'est comme si j'étais absente. Ma tête réfléchissait à où est-ce que je pouvais trouver cette putain de blondasse. J'ai grave le mort contre elle, ok elle l'a dit à mon frère, mais c'est pas à elle de lui dire. De quoi elle se mêle ? C'est qui dans l'histoire ? Déjà que j'l'aime pas, en plus elle fourre son nez partout ?! Non là c'est trop, il faut que j'lui parle c'est plus qu'urgent, j'ai une pression à lui mettre. Elle fait ce qu'elle veut avec son Algérien, mais ma vie elle s'en mêle pas et elle en parle pas. Elle se prend pour qui ?

- Et donc c'est pas la meuf elle veux rendre un haut il pue la sueur la clope et tout elle dit qu'elle l'a jamais mis ! me raconte Assa.
- Tu penses qu'elle est à la salle ? je demande.
- Hein ?!
- La blonde. Elle est à la salle ?
- Amy t'as quoi dans la tête là ? elle me regarde inquiète.
- J'ai deux trois mots à lui dire à elle.
- Des mots ou des claques ?
- J'vais lui apprendre qui j'suis ! Euille la meuf elle va péter sa bouche sur moi et j'dois rien dire ?! C'est quel genre de culot tu vas dire aux gens que tu connais même pas que j'ai eu un problème ?!
- T'en a après elle parce qu'elle a balancé à Idriss ? En soit c'est plutôt une bonne chose puisque vous vous reparlez..
- Ouais mais son but c'était pas ça. Elle elle voulait qu'il me défonce qu'il me renvoie au bled tsais. *rires* Bah on verra qui va renvoyer qui et où.
- Depuis tout à l'heure j'essaie de te faire rire tu fais la tombe mais pour donner des sueurs froides avec tes paroles de sheitan là tu montres toutes chicots hein ! Eh pardon franchement moi j'abandonne frère t'es mauvaise t'es mauvaise qu'est ce que j'y peux, chacun sa tombe comme on dit.
- Tu veux finir comme elle ? je la menace faussement avec un grand sourire.
- Je t'aime.
- Voilà je préfère, je sors toute fière.

C'est bon les gars j'vais pas la tuer.. Enfin c'est pas prévu en tout cas, c'est pas dans mes plans. J'ai du la forcer pour qu'elle quitte la voiture et qu'elle entre avec moi dans le Choice. Comme chez ma mère, j'ai directement été jusqu'au bureau d'Ahmed et j'suis entrée. Oui oui, comme une sauvage, sans frapper. Ils étaient tout les deux là, chacun sur leur bureau genre. L'autre m'a regardé étonné comme si j'étais déclarée morte et la blondasse savait plus où se foutre. J'suis arrivée calmement jusqu'à elle et je lui ai attrapé le cou pour la relever et la coller au mur derrière elle.

- Toi et moi on se connaît d'où ? On s'est déjà parlé ? J'te donne l'heure moi ? Non. Alors de où tu te permets de raconter ma vie ? Tu croyais quoi que j'allais finir au fin fond du Sénégal c'est ça ?
- Lâche-la Aminata t'es malade ou quoi ! crie Assa.
- Pauvre conne j'en veux pas d'ton Ahmed garde-le tu crois que y'a que lui ici ou quoi ? je dis en regardant la blonde dans les yeux comme si j'avais rien entendu. Parle encore de moi à droite à gauche tu vas voir si j'te crève pas. Bouffonne va.
- Lâche-la, me dit Ahmed en posant sa main sur mon épaule.

D'un seul coup tous mes démons sont partis, comme si la raison était revenue à moi. Et je l'ai lâchée. Elle est tombée au sol en larmes comme une pute. Elle avait pas de mal à respirer parce que j'ai même pas serré autour de sa gorge. J'ai du lui faire peur c'est pour ça qu'elle pleure. Puis j'ai du lui foutre la honte sûrement mais j'en ai rien à foutre. Je l'ai regardé chouiner pendant trente secondes et je me suis rendu compte qu'Ahmed avait toujours sa main sur mon épaule. Je me suis retourné à toute vitesse et je l'ai poussé brusquement en le regardant dans les yeux.

Double A.Where stories live. Discover now