C'est pas très gentil ça dis donc !

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Lorsqu'il ouvrit les yeux, il ne se rappela d'abord pas où il se trouvait, une intense douleur pulsait dans ses côtes, et il fut très surpris d'avoir les mains attachées devant lui et de voir un gros bonhomme à l'hémisphère gauche du visage entièrement violacé, attendre assis sur une chaise en le regardant.

Il mit du temps à se rappeler que c'était le garde qu'il avait dupé et violemment assommé, qui se tenait devant lui avec un sourire cruel.

« Tu vois, mon gars, je devrais te remercier. On m'a offert le droit de m'occuper de toi absolument quand je le veux.

- Vous pouvez pas me tuer... » laissa échapper James dans un filet de voix joyeuse.

À sa grande horreur, le sourire du garde s'élargit.

« Je n'ai pas le droit de te tuer, mais je peux faire ce que je veux de toi, tant que tu peux encore entendre et parler. »

Sur ces mots, ils'accroupit devant James et saisit son menton entre ses doigts.

« Ça va être marrant de massacrer ta sale petite gueule d'ange. »

Sur ces mots, l'homme le frappa à l'œil gauche de son gros poing puis se releva et envoya son pied dans les parties génitales du Capitaine Pirate qui se recrovilla en hurlant.

« Alors, t'as encore envie de pisser après ça ?

- Va te faire foutre, sale fils de pute... » murmura James entre ses dents.

Le garde éclata de rire et s'éloigna en lançant:

« Je reviendrai tout à l'heure. Ça me distraira de mon mal de mer. »


C'était la deuxième fois en une vingtaine d'heures qu'on le frappait à cet endroit (enfin James supposait que cela faisait une vingtaine d'heures, il n'en savait en réalité rien ), et il mit presque une heure à s'en remettre, les mains crispées sur son bas-ventre, la tête douloureuse. Il avait envie de vomir. Un filet de sang coulait de son arcade sourcilière et sa paupière gauche lui semblait terriblement lourde. Il ne savait pas ce qui était le pire entre son œil tuméfié, ses quelques côtes brisées par les coups de bâtons ou la douleur qui pulsait dans son bas-ventre.

Il avait l'impression que ses vieilles cicatrices dans le dos s'étaient réveillées et avaient décidé de se joindre à ce concert de souffrance.

Sa tête est si lourde...


Cela fait de nombreuses heures. Le garde n'est pas revenu. Peut-être que le petit marin qui est venu lui donner de l'eau a demandé au garde de le laisser tranquille.

Peut-être...

James peine à respirer.


Le mouvement a cessé. James voit légèrement plus clair. Des gardes tentent de le faire lever mais il hurle de douleur, et ils doivent le traîner par les bras.

Cela lui fait mal aux jambes, mais toujours moins mal que sa cage thoracique qui lui envoie constamment de foudroyantes décharges de douleur, comme des épines qu'on enfonce et retire successivement d'une chair à vif.

Ils entrent dans un château.

James ricane : on dirait un château de conte de fées.

On descend beaucoup d'escaliers, James commence à avoir vraiment mal aux jambes, puis on ouvre une grille et on l'allonge là.

Ça pue.

Mais il a un peu moins mal. Alors il s'endort avec un sourire heureux.

Blue WaveWhere stories live. Discover now