Instinct de domination ( Terminée )

Chapitre 27

Quand je repris connaissance je n'étais plus allongée sur le sol froid de la forêt, j'étais roulée en boule dans un espace confiné, sombre et humide. J'ouvris difficilement les yeux et il me fallut quelques minutes avant de réussir à voir dans la pénombre plus qu'oppressante, qui régnait dans ce lieu. Une forte odeur de moisi flottait dans l'air et les gouttes d'eau qui tombaient du plafond émettaient un clapotis angoissant. D'après ce que je voyais, j'étais enfermée dans une sorte de grotte avec pour seule issue une porte massive en bois brut. Je me précipitais vers cette dernière essayant, sans grand espoir, de l'ouvrir. Je tirais dessus comme une forcenée, la secouant de toutes mes forces, hurlant pour que l'on m'ouvre, mais rien. Je ne comprenais pas ce qui était en train de m'arriver. Je m'effondrais sur le sol, essayant de me souvenir de quelque chose, n'importe quoi. Ma tête était en effervescence, je la calais entre les mains pour m'aider à réfléchir. Je récapitulais. J'étais partie à la recherche de Callypsow qui restait introuvable, j'avais repris forme humaine et c'est à ce moment-là... Gabriel ! Il m'avait étouffé jusqu'à ce que je perde connaissance ! Je touchais ma poitrine et sentis qu'elle était douloureuse. Il faut dire qu'il n'y était pas allé de main morte. Je soulevais mon pull, qui au passage était recouvert de boue et de feuille, pour observer l'étendue des dégâts. J'avais deux énormes hématomes violacés au niveau de ma cage thoracique, plusieurs égratignures dans le dos et sur les bras et un violent mal de crâne venait de se déclarer. Je me remis debout avec peine et m'approchais de nouveau de la porte. Presque tout en haut de celle-ci il y avait des barreaux qui donnaient apparemment sur un couloir, malheureusement à cause de ma petite taille je ne voyais absolument rien et je dus sauter et m'agripper pour pouvoir observer l'extérieur.

- GABRIEL ! hurlais-je hors de moi, SORS MOI D'ICI !!

Je recommençais à secouer la porte comme une vrai folle, je ne supportais pas d'être enfermée dans un endroit inconnu et si lugubre, j'étais au bord de la crise de panique, il fallait que je sorte.

- Tout ce que tu vas gagner c'est de te faire rouer de coup de fouet.

Je pivotais en direction de la voix que je venais d'entendre. Mes yeux étaient écarquillés sous l'effet de la surprise. Je n'avais même pas remarqué la présence d'une autre jeune fille dans la cellule. Je m'approchais d'elle en restant sur mes gardes. La pénombre m'empêchait de la voir correctement, de plus elle était recroquevillée dans un coin.

- Où sommes-nous ? demandais-je la voix tremblante.

Elle ricana avant de me répondre.

- Ici, on est en Enfer ma belle.

Qu'est-ce qu'elle voulait dire par là ? Nous ne pouvions pas être en enfer, j'étais quasiment certaine de ne pas être morte vu la douleur que je ressentais au niveau de ma poitrine, alors où ? Il fallait que je sache.

- Plus sérieusement ?

- Je suis sérieuse. Ceux qui atterrissent ici n'en ressortent jamais vivant. Tu vas souffrir comme jamais et ce jusqu'à ta mort.

Elle devait être complètement folle. Comment pouvait-elle dire des choses pareilles et rester aussi calme que cela ? Je m'approchais un peu plus d'elle et quand je ne fus plus qu'à quelques centimètres je m'accroupis . Elle avait de longs cheveux bruns tout emmêlés qui semblaient ne pas avoir étaient lavés depuis des lustres, de petits yeux fatigués et éteints. Son corps était meurtri, de nombreuses cicatrices recouvraient sa peau pâle et elle semblait clairement en manque de nourriture. Elle n'avait que la peau sur les os.

Je mis une main devant ma bouche en découvrant cet effroyable spectacle. Allais-je moi aussi devenir un espèce de fantôme? J'essayais de toute mes forces de communiquer avec Davana mais impossible de mettre la main sur cette dernière. Je me mis à paniquer. Ce n'était pas normal, je ne la sentais pas à l'intérieur, c'était comme si elle était plongée dans un profond sommeil et que j'étais dans l'impossibilité de l'approcher. J'essayais tant bien que mal de me ressaisir, il fallait que j'en sache plus.