Chapitre 35

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Il devait être aux alentours de quatorze heures. La meute avait été réunie par Cally et Cléo en un temps record et Glasby ressemblait désormais à une ville fantôme. Nous avions décidé de nous rassembler dans la grande clairière où habituellement nous nous entraînions aux combats. Un brouhaha émanait de la foule compacte et l'on pouvait sentir l'inquiétude planer au-dessus de nos têtes. Callypsow avait auparavant expliqué la situation sans omettre un seul détail sur les récents événements. De mon enlèvement à notre libération, tout y était passé.

En apprenant l'implication de Gabriel, la population s'était montrée choquée. La surprise pouvait se lire sur chacun des visages présents. Tous se demandaient comment un garçon de si bonne famille avait pu dériver à ce point. Les parents de Gabriel étaient venus en personne me demander pardon pour les agissements de leur fils. Sa mère était en pleurs. Elle allait perdre son fils unique aujourd'hui, elle le savait ; et peu importe l'issue du combat, Cally ne comptait pas lui laisser la vie sauve et je dois avouer que moi non plus. Un peu bouleversée par tout cela je m'étais contentée de leur dire qu'ils n'avaient rien à se reprocher, que leur fils avait fait ses propres choix. J'avais ensuite dû faire face à une foule de personnes venant m'exprimer leur soulagement de me voir saine et sauve après cinq jours passés chez l'ennemi. Je pouvais voir dans leurs regards tout le respect qu'ils me portaient et cela me réchauffait le cœur. Je me sentais à ma place. Des camarades de classe étaient venus à ma rencontre pour me donner des nouvelles des loups libérés la veille. Certains avaient besoin de plus de soins que d'autres mais dans l'ensemble ils s'en sortiraient sûrement tous... Enfin du moins ceux n'ayant pas perdu leur loup au combat. J'avais appris qu'une dizaine de prisonniers avaient été récupéré mal en point, présentant les signes d'une grave dépression. Swann faisait partie du lot et je ne pus contenir ma peine quand on m'avoua qu'elle ne s'en sortirait probablement pas. Je ne pouvais pas imaginer que j'en étais la cause. Cally et Cléo tentait de me rassurer en criant haut et fort que je n'y étais pour rien, qu'on m'avait obligé, je ne pouvais retirer de ma tête les images de notre combat.

- Prête ? me demanda Cléo.

Je me contentais d'hocher pour acquiescer .Cléo me donna une petite tape sur l'épaule pour m'encourager et je m'avançais vers le milieu de la clairière. Speed était un peu plus loin, debout sur un gros rocher. Il scrutait la foule qui nous entourait désormais, Gabriel et moi. Il était prêt à bondir au moindre faux pas. Je lançais ensuite un coup d'œil circulaire. On nous avait laissé un grand espace pour le combat. Les traqueurs, reconnaissables à leur long manteau de cuir noir, maintenaient le reste de la meute à distance raisonnable pour éviter tout débordement intempestif. Ces loups, et louves, possédaient une carrure impressionnante, toujours droit et avec un air un brin agressif sur le visage qui dissuadait l'idée d'aller se frotter à eux. Nous avions là une belle brochette de dominants n'acceptant d'obéir qu'à plus imposants qu'eux, c'est-à-dire pas grand monde.

- « Vous connaissez tous les raisons de notre présence !», tonna Cléo pour se faire entendre de tous, « nous sommes ici pour punir un traitre ! »

A ces mots la meute se mit à grogner et je pus voir de nombreux poings se lever.

- « Le combat à mort est la peine imposée à Gabriel Montier ici présent ! »

De nouveaux grognements, cette fois-ci d'approbation, résonnèrent dans la clairière. Cléo s'approcha de moi et me demanda une nouvelle fois si je me sentais prête, le tout sans lancer un seul regard vers mon adversaire. Une fois que je l'eu rassurée pour la énième fois de la journée elle trottina jusque Speed qui ne me lâchait pas du regard.

- Que le combat commence ! hurla-t-elle.

Ces mots eurent l'effet d'une bombe, mon pouls s'accéléra drastiquement tandis que ma température corporelle monta en flèche. L'heure de la vengeance avait sonné. Je regardais une dernière fois Gabriel avant de céder la place à Davana, de bon cœur cette fois-ci. Ma louve ne se fit pas prier, à peine avait-elle senti que j'abaissais les barrières qui la retenait, qu'elle se précipita pour sortir. Tout comme mon adversaire je me transformais en bête. Se sachant moins menacée que lorsque nous étions enfermées dans la prison Davana se sentis moins agressée et ne démarra pas au quart de tour. Elle était en colère c'était une chose, mais elle n'en restait pas moins plus posée qu'elle ne l'avait été ces derniers jours.

Instinct de domination ( Terminée )Waar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu