The Other Side (BxB) - Tome 1

XXXIII. Manchot et Pingouin

Regarder Nick s'habiller en râlant sur le moindre bouton et sur la moindre couture, à un je ne sais quoi de fascinant.

« Arrête de te foutre de ma gueule. C'est de ta faute si je ne ressemble à rien ! Regardez-moi ça ! Elle n'est même pas à ma taille cette veste.

— Moi je te trouve très beau.

— Et mon cul tu le trouves beau aussi ?

— Hmm... Avec le clair de lune, je dois t'avouer que...

— Tobias !

— Quoi ? Tu ne posais pas la question sérieusement ? »

Bien sûr que non. Il n'y a pas moyen qu'il soit sérieux sur ce genre de chose quand tout ce qu'il sait faire c'est protester, bougonner, râler et s'énerver parce qu'il a boutonné vendredi avec dimanche.

« Attends, je vais t'aider.

— Je sais le faire tout seul !

— C'est vrai que s'énerver sur un pauvre bouton qui n'a rien demandé ça fait tellement avancer les choses. Maintenant, ta gueule et laisse-moi t'aider. »

Je m'approche de lui et commence à défaire les deux boutons rebelles quand je fus pris d'une folle envie de faire sauter tous les boutons.

« Qu'est-ce que...

— Chuuut ! Pour une fois, c'est moi qui prends les commandes. Hors de question que tu sois le seul à profiter de cette situation.

— Je ne suis pas d'humeur à... »

Avant même qu'il ne termine sa phrase, mes lèvres viennent sceller sa bouche.

« Tu n'es pas d'humeur, hein ? Je vais te mettre d'humeur moi, tu vas voir. »

Rebellion ! Ce soir, c'est Tobias qui prend le manche en main et qui pilote !

Alors que j'étais à mi-chemin vers la victoire, Élisabeth entre dans la pièce, poussant un grand cri d'effroi et repartant, les mains sur les yeux.

« À ce rythme-là, elle finira traumatisée. »

Nick se dégage de moi et se rhabille en un rien de temps tandis que je me jette sur un fauteuil plus loin.

Je suis déçu. J'avais là une rare opportunité de lui faire regretter tout ce qu'il m'a fait. J'avais une chance unique qui n'est pas près de se reproduire.

Rejoignant Élisabeth dans le hall de la maison cette dernière ne peut s'empêcher de nous dévisager tous les deux, et ce, même sur le trajet de la soirée.

« Alors comme ça... Vous êtes tous les deux de ce bord-là ? Ils vont donc tous nous les prendre !!!

— Pourquoi ? T'es dégoûtée ?

— T'étais plutôt à mon goût Toby. »

Nick assis à côté de moi et regardant le paysage défilant depuis tout à l'heure, se met soudainement à plaquer ma tête contre lui en beuglant sur sa sœur.

« P.T.T !

— Quoi ?

— Ça veut dire "pas toutouche" il est à moi Tobias. En plus, t'es une naine encore. Qu'est-ce que t'y connais à l'amour toi ? Retourne fantasmer sur tes poupées là. »

C'est qu'il est mignon quand il est jaloux.

Arrivant devant ce qui semble être un immeuble, on suit Élisabeth à l'intérieur jusqu'à l'ascenseur avant qu'elle ne s'enroule à mon bras, allant jusqu'à tirer la langue à son frère.

« C'est le mien le temps de la soirée. C'est le deal si vous voulez rompre le contrat. »

À peine les portes ouvertes, Élisabeth m'entraîne et on plante Nick derrière nous.

Pauvre Nick. Il ne va certainement pas apprécier de rester seul le temps d'un soir.

« Je suis certaine qu'il va venir te chercher. Je ne lui donne pas une heure.

— Tu ne l'as fait exprès, n'est-ce pas ? Tu cherches à avoir son attention.

— Hmm, on peut dire ça. C'est tellement facile de l'embêter un peu quand on sait que tout dépend de toi.

— Dis-moi Élisabeth, pourquoi Nick ne vit-il pas avec vous ? Pourquoi vous le détestez tous ? »

Elle s'arrête, me lâche le bras et baisse la tête. Parfois, elle a vraiment un comportement de petite fille.

« On nous a dit de faire comme ça. »

De faire comme ça ?

« Qui ? Qui vous a dit de faire ça ?

— Tu sais, je ne veux pas qu'ils se fâchent s'ils savent que je te l'ai dit. J'ai déjà bien assez de souci comme ça ! »

Les soucis d'une riche héritière, quelle vie, oui ! Je peux bien le comprendre.

« Juste réponds-moi, je ne te poserais aucun problème. Je veux juste comprendre. Je veux aider Nick.

— Tu ne devrais pas te mêler de ça Tobias. Toute ma famille n'est pas comme moi. Je t'en dois une alors je serais gentille, mais les autres sont différents...

— Dis-moi juste ! Allez ! »

Elle s'avance et dans un faux sourire amusé elle me dit :

« C'est maman ! C'est maman qui déteste Nick. »

Oh... merde.