~Chapitre 7~

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La communauté de l'anneau se dirigeait à présent vers les Mines de la Moria. Un silence de mort s'était installé. On entendait seulement les sabots des deux chevaux claquer sur le sol. Gandalf était inquiet. Il avait le sentiment que quelque chose clochait dans les mines. Mais il ne pouvait plus reculer. C'était les mines ou rien. Il s'inquiétait aussi des problèmes de la communauté et du mutisme dans lequel elle était. La cause de ce silence était l'état dans lequel se trouvait leur amie Anya. Il s'inquiétait pour elle, mais il savait qu'elle finirait par se réveiller. Celui qui l'inquiétait le plus était Legolas. Il avait la tête baissé et traînait le pas. Lui qui paraissait si sûr de lui semblait à présent n'être plus qu'une coquille vide. Sans que personne ne sache pourquoi, Gimli marchait à ses côtés, protecteur. Rhavan lui aussi essayait de réconforter l'elfe. De temps en temps, il le poussait gentiment avec sa tête, comme pour lui redonner un peu de force. Le magicien voulait parler avec Legolas. Gandalf demanda alors au nain de le laisser seul avec l'elfe :

- Legolas, je sais que cela doit être dur pour vous, mais elle va se réveiller. Elle a juste été privée d'air un peu trop longtemps. Je peux vous comprendre, mais...

- Non Gandalf, le coupa Legolas, vous ne pouvez pas comprendre. Je lui ai fait du mal. Ça me revient maintenant. Les images resurgissent dans ma tête. Je me revois l'étrangler, et je ne peux pas m'arrêter. Je ne me contrôle plus. Je voulais la protéger, comment ai-je pu me faire contrôler si facilement. À cause de moi, elle est dans cet état. Je ... C'est...

Legolas ne put pas finir sa phrase. Il baissa la tête et se tut. Si les elfes pouvaient pleurer aussi facilement que les hommes, pensa Gandalf, le prince serait déjà en larmes. Les elfes ne pleuraient que lorsque qu'un grand malheur arrivait à un être cher à leurs yeux. Le magicien, posa sa main sur l'épaule de l'elfe et lui souhaita bon courage avant de repartit à l'avant.

- Gandalf, nous arrivons devant les mines. Pouvons-nous nous arrêter ? Nous pourrions reprendre des forces et Anya pourrait peut-être se réveiller, demanda Aragorn.

Le magicien regarda les hobbits, à bout de forces, et Anya , assise sur son cheval, Merry assit derrière elle. La jeune femme avait repris des couleurs. Elle se réveillerait peut-être dans quelques heures. Il fit s'arrêter la communauté près de l'entrée des mines. Ils pourraient allumer un feu, ils étaient suffisamment cachés par les montagnes pour ne pas attirer d'orcs et un petit ruisseau leur permettrait de se recharger en eau. Les chevaux furent dessellés et Bill alla s'ébrouer vigoureusement dans le petit point d'eau. Rhavan, lui, préféra se coucher près d'Anya, qui avait été soigneusement allongée sur le sol par Aragorn. Legolas avait d'abord voulu s'occuper d'elle, mais il n'avait pas réussi à l'approcher. Lorsqu'il avait voulu la prendre dans ses bras pour la descendre de Rhavan, il avait revu la scène, ce qui lui avait fait, et il n'avait pas pu la toucher. Il avait peur de lui refaire mal. Il en était traumatisé. Ne pouvant rien faire pour elle, il s'était contenté de s'asseoir et de commencer à dépecer le lapin, qui devait servir de dîner pour le soir. C'est ce moment que choisit Boromir pour aller parler à Legolas. Il s'assit à ses côtés et regarda les mouvements méticuleux de l'elfe :

- Legolas, je voulais vous dire que je comptais m'excuser auprès d'Anya dès qu'elle se réveillera. Mes mots ont dépassé ma pensé. J'espère que vous m'excuserez vous aussi.

Legolas ne lui répondit pas, nettoyant toujours son arc.

- Elle vous pardonnera. J'en suis sûr, finit par dire Boromir.

- Elle oui, mais pas moi. Jamais je ne pourrais me le pardonner.

Boromir ne sut que répondre. Il se contenta de regarder le corps de la jeune fille allongé près du feu. C'est alors que cette dernière bougea faiblement la main :

Une Biche blanche dans la Forêt NoireWhere stories live. Discover now