Une Biche blanche dans la Forêt Noire

~Chapitre 22~

Le lendemain, la communauté se réveilla après avoir assez bien dormi, malgré les évènements de la nuit. Un matelas était un confort dont ils avaient été privés trop longtemps. Anya ouvrit les yeux et son regard se posa sur le dragon qui s'amusait avec une de ses chaussures.
Halvan grandissait à une vitesse démentielle. Il mesurait à présent à peu près un mètre. Il avait une croissance fulgurante, et cela attristait profondément Anya, comme quand une mère voit grandir son enfant trop vite.

Gimli vint frapper à la porte de la jeune femme, l'appelant à rejoindre tout le monde dans la salle du trône. Anya s'habilla en vitesse, vêtissant sa tunique et son pantalon, à présent propres.

- Sauron s'apprête à attaquer la Cité de Minas Trirth, déclara Aragorn une fois que tous furent rassemblés. Il expliqua tous les détails de la veille, sans omettre les révélations de Gandalf et Anya. Eowyn, Théoden et Eomer paraissaient complétement choqués, même si on pouvait voir une lueur d'admiration dans les yeux de la rohirrim.

- Sa défaite au Gouffre de Helm lui a montré une chose : l'héritier d'Isildur approche, continua Gandalf. Les Hommes ne sont pas aussi faibles qu'il ne le supposait, ils ont encore de la bravoure et de la force pour le défier. Sauron craint cela. Il ne prendra pas le risque de voir les peuples de la Terre du Milieu s'unir sous une même bannière. Il rasera Minas Tirith jusqu'à la dernière pierre plutôt que de voir le retour d'un roi sur le trône. Si les feux d'alarme du Gondor sont allumés, le Rohan doit se tenir prêt à entrer en guerre.

- Dites-moi, pourquoi devrions-nous courir au secours de ceux qui ne sont pas venus au notre ? Que devons-nous au Gondor ? Demanda amèrement Théoden.

Il eut un silence pesant, puis Aragorn reprit la parole :

-Je vais y aller. Ils doivent être prévenus !

- Ils le seront. Vous vous rendrez à Minas Tirith par une autre route que celle que vous souhaitez emprunter, dit Gandalf. Une route sur laquelle l'ennemi ne vous attendra pas. Comprenez ceci : les choses qui sont en mouvement ne peuvent être arrêtées. Je vais aller à Minas Tirith...Et je ne vais pas y aller seul.

Son regard se posa sur Pippin, puis sur Anya. Le magicien leur montra la sortie avec son bâton. Les trois compagnons se dirigèrent donc vers les écuries, suivis de près par Merry.

- Où allons-nous ? Demanda Pippin.

- Pourquoi as-tu regardé ? Pourquoi il faut toujours que tu regardes ? Grogna Merry.

- Je regrette, ça te vas ? Jamais je ne recommencerais.

- Tu ne saisis donc pas ? L'ennemi croit que tu as l'Anneau ! Il va te chercher sans relâche, Pippin. Ils doivent t'éloigner d'ici.

- Et toi, tu viens avec moi ? Merry ?

Le petit hobbit baissa tristement la tête. Son ami allait partir sans lui.

Anya passa par ses appartements pour récupérer ce qu'elle y avait laisser, quand quelqu'un toqua et entra dans la pièce. C'était Legolas, tenant un paquet dans ses mains. Il leva les yeux vers elle, et lui tendit tristement le paquet.

- Je t'avais promis une nouvelle armure, pour qu'elle te protège. C'est chose faite.

- Merci, Legolas.

- Je vais sortir le temps que tu la mettes.

Il claqua la porte derrière lui et Anya défit son paquet. Elle y trouva une armure scintillante, solide mais incroyablement légère. La base de l'armure venait d'ici, du Rohan, mais elle avait été modifiée et améliorée, et seul un elfe pouvait faire une pièce comme celle-ci. Serait-ce Legolas qui lui aurait fabriquée ? Venait s'ajouter à l'armure des vêtements en laine, car malgré que l'on soit au mois de mars, la température restait basse, et elle n'avait pas hérité de l'indifférence aux intempéries des elfes. Elle se vêtit, et intima à Legolas d'entrer.