~Chapitre 19~

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Le lendemain, Anya se réveilla, les traits légèrement tirés par sa nuit entrecoupée de cauchemars. Elle tourna instinctivement la tête vers l'endroit où dormait Halvan, mais le petit dragon ne s'y trouvait pas. Prise de panique, elle souleva les couvertures, ou tout autre objet qui pourrait dissimuler son protégé, mais rien. Elle entendit soudainement un cri au-dessus de sa tête. Elle leva les yeux au ciel, et vit Halvan, virevoltant dans les airs. C'est alors qu'un bruit de brindilles écrasée se fit entendre ; Legolas.

- Il a pris son envol ce matin. Il grandit très vite. Il va pouvoir aller chercher lui-même sa nourriture.

Une autre voix, bien moins chaleureuse que celle de Legolas, continua :

- Et il serait appréciable que ses futures proies ne soient pas mes hommes, dit Eomer. Je vous prierai de bien vouloir attacher ce dragon.

- Mais...

- Ce n'est pas discutable.

C'est à contre-cœur qu'Anya passa un collier pour chien en fer, qu'Eomer venait de lui donner,  autour du coup de son dragon, et l'enchaîna à sa selle. Elle lui avait laissé une bonne longueur de chaîne, mais le petit poussait des petits cris à chaque fois qu'il tirait sur ses liens, pour tenter de s'en échapper. Elle se sentait obligée de se plier aux exigences des rohirrims, car ils avaient tout de même eu la bonté de lui avoir laisser son dragon. Ils auraient pu le tuer, mais ils ont fait confiance à la jeune fille, et elle appréciait grandement ce geste. Les rohirrims se remirent rapidement en route. Anya regardait tristement Halvan tirer sur ses liens, pourtant, le dragon comprit bien vite qu'il ne pouvait rien faire contre le métal, et il se calma pour se mettre à planer tranquillement à quelques mètres au dessus des hommes. Le reste du voyage se passa joyeusement. La tension étant redescendue, les soldats, hommes comme elfes, échangeaient et blaguaient. Malgré que sa douleur soit encore vive, Anya avait le cœur plus léger. Aragorn lança alors un regard à Eomer, à Théoden et à la communauté.

- Mes amis, le moment de se rendre en Isengard est arrivé.

La petite troupe emprunta un petit chemin et traversa la forêt, laissant les rohirrims rentrer à Edoras seuls.

Lorsqu'ils arrivèrent, ils entendirent deux voix. Deux voix qu'ils ne connaissaient que trop bien, accompagnées d'une odeur d'herbe à pipe.

- Mes Seigneur, bienvenue en Isengard ! S'exclama un jeune hobbit du nom de Merry.

- Oh jeunes coquins ! Une belle chasse dans laquelle vous nous avez entraînés, et on vous retrouve... à festoyer et... et fumer !

- Nous sommes assis sur les champs de la victoire, et savourons quelques réconforts bien gagnés, continua Pippin la bouche pleine, le porc salé est particulièrement savoureux.
Nous sommes sous les ordres de Sylvebarbe, qui vient tout juste de reprendre les rennes de l'Isengard. C'est alors que leurs visages si souriants se fermèrent soudain.

- Merry, dit Pippin, je crois que j'ai abusé de l'herbe à pipe. Je vois l'au-delà.

- Moi aussi Pippin. Je vois Anya. Sauf que ses cheveux sont blancs. Et qu'un dragon est posé sur son épaule.

- Quelle drôle de vision !

- Vous ne rêvez pas, mes jeunes amis ! Dame Anya est bien vivante.

- Non, impossible, dit Pippin, une pipe à la bouche.

- Eh bien, venez voir par vous-même, maître hobbit. 

Pippin descendit alors de son perchoir, qui n'était autre que des bouts de la tour d'Isengard dévastée. Il s'approcha d'Anya, déjà descendue de son cheval, et se tourna fièrement vers Gandalf. Il voulut taper dans le dos de la jeune fille, ou plutôt de l'illusion, pensant brasser le vent.

- Vous voyez ce n'est qu'une...

Lorsque sa main heurta la colonne vertébrale d'Anya, le jeune hobbit ouvrit de grands yeux, regarda la jeune fille, et finit par sauter dans ses bras, vite rejoint par Merry.

- Anya ! Vous nous avez tellement manqué ! Nous vous croyions morte !

- Vous aussi vous m'avez manqué mes amis ! répondit-elle, les larmes aux yeux.

Les jeunes hobbits marquèrent un temps de pause et Pippin regarda autour de lui.

- Mais où est Rhavan ?

Anya baissa tristement la tête, et Legolas répondit à sa place :

- Il a rejoint les siens.

- Tu aurais mieux fait de te taire, chuchota Merry, puis il continua plus haut. Mais si Anya n'est pas une illusion, le dragon non plus ! Nous réclamons des explications !

Merry eut à peine le temps de finir sa phrase que les arbres se mirent à bouger. L'un d'eux s'avança, c'était Sylvebarbe, l'Ent.

- Vous aurez vos explications, Meriadoc, mais nous devons régler une chose plus importante dans l'immédiat.

Il se tourna vers le magicien.

-Jeune Maître Gandalf. Je suis réjoui de votre venue. Le bois et l'eau, les troncs et la pierre, je peux en venir à bout, mais il y a un Magicien à mater ici, enfermé dans sa tour.

- Prudence, dit il. Même vaincu Saroumane est dangereux.

- Alors règlons-lui son compte et qu'on en finisse ! S'écria Gimli, hache à la main.

Une voix ténébreuse sortit alors de la tour d'Isengard :

- Vous avez mené bien des guerres et tué nombre d'hommes, Roi Théoden, dit le magicien déchu. Et vous avez tout de même fait la paix ensuite. Ne pouvons-nous tenir conseil comme nous l'avons fait jadis, mon vieil ami ? Ne pouvons-nous faire la paix vous et moi ?

Anya bouillonnait. Comment un traître comme lui pouvait demander la paix. Après tout le désespoir qu'il avait créé. C'était à cause de lui que tant d'hommes et d'elfes étaient morts. À cause de lui que la forêt brûlait et que les animaux périssaient. À cause de lui qu'Haldir et Rhavan étaient partis.

- Votre traîtrise a déjà coûté de nombreuses vies et des milliers sont encore en péril, mais vous pouvez les sauver Saroumane, renchérit Gandalf. Car vous étiez dans les secrets de l'ennemi, dites-nous ce que vous savez !

- Rappelez vos gardes et je vous dirais où votre destin se décidera. Je refuse d'être prisonnier ici.

C'est alors que, derrière Saroumane, apparut Grima, ancien serviteur du roi Théoden, ce même serviteur qui avait réussit à le manipuler et à le rallier à Sauron et Saroumane. Alors que Saroumane allait enfin dévoiler les secrets de Sauron, Grima planta un poignard dans le dos de l'ancien magicien blanc. Legolas décocha une flèche qui vint se planter dans le torse de Grima, mais il était trop tard. Saroumane tomba de la tour, faisant tomber avec lui une étrange pierre.

Gandalf se tourna alors vers un des gardes de Théoden.

- Faites passer le mot à nos alliés et à tous les peuples de la Terre du Milieu qui sont encore libres, l'ennemi avance vers nous. Nous devons savoir où il va frapper.

Pippin se pencha alors et ramassa la sphère noire que Saroumane tenait lors de sa chute. Gandalf cria alors avec véhémence :

- Peregrin Touque ! Donnez cela, mon garçon. Dépêchez-vous !

Le magicien lui arracha la pierre des mains et l'enveloppa dans un morceau de tissu, de sorte à ce que personne ne puisse la voir.

La petite troupe laissa alors Sylvebarbe et les Ents reprendre le contrôle d'Isengard, et repartirent vers la cité d'Edoras.

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Désolée pour l'attente. Je n'avais plus d'inspiration ! J'espère tout de même que cette fanfic vous plaît toujours ! À bientôt pour un nouveau chapitre ! 

Une Biche blanche dans la Forêt NoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant