~Chapitre 11~

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Les traductions sont tout en bas du chapitre !

Seuls les sanglots des hobbits osaient briser le silence de mort qui planait sur la communauté. Le soleil éclairait l'immense plaine qui se trouvait devant eux. Legolas marchait, la tête baissée sous le regard soucieux d'Aragorn. Ses joues étaient creusées, sa peau pâle et ses yeux éteints. Il fixait inlassablement ses pieds. Aragorn releva la tête pour observer le reste de la communauté. Elle paraissait tellement vide sans ce grand homme et son chapeau pointu et cette jeune femme au rire cristallin et chaleureux. Tout semblait froid et sans vie. Merry et Pippin reniflaient bruyamment et leurs yeux ne tarissaient pas de larmes. Frodon et Sam avaient, eux aussi les larmes aux yeux. Boromir essayait de garder la tête haute, tout comme Aragorn et Gimli, mais leur chagrin était trop intense. Ils avaient perdu deux amis, deux de trop. Les seules discussions que l'on pouvait entendre étaient : " Gimli, auriez-vous de l'eau ?" Ou bien "Arrêtons nous pour manger". Les rires avaient disparu. Legolas ne pouvait s'empêcher de penser que s'il avait eu, ne serait ce qu'une journée de plus, ils auraient pu contourner les mines et éviter les orques de la plaine, et ses amis seraient toujours en vie.

Après une journée de marche, la communauté fut interrompue dans son avancée. Aragorn avait entendu la terre gronder. C'était peut-être une attaque d'orcs. Il avait donc envoyé la communauté se cacher derrière un rocher imposant, le seul qui se trouvait autour d'eux. Ils attendirent donc là, entendant le grondement se rapprocher de plus en plus. C'est alors qu'ils le virent arriver. Ce n'était pas une troupe d'orcs, mais bien un troupeau de chevaux sauvages qui martelaient le sol de leurs sabots.

Elle aurait été tellement heureuse de voir ça... Se dit Legolas.

Il scruta les chevaux, et un attira particulièrement son attention. C'était un grand cheval noir avec une balzane blanche sur la patte arrière gauche, et une liste blanche lui traversait la tête. Une plume était accrochée à sa crinière. Il l'aurait reconnu entre mille. C'était Rhavan. Legolas se leva et apparut de derrière les rochers. Les chevaux commencèrent à s'enfuir, et seul Rhavan resta. L'étalon s'approcha alors joyeusement de lui, pensant que sa maîtresse ne devait pas se trouver loin. Quand il arriva à la hauteur de l'elfe. Le cheval s'arrêta et leva très haut la tête, regardant à droite et à gauche, attendant sa maîtresse. Mais il ne la vit pas. Il se pencha alors vers Legolas et se frotta à lui. Legolas laissa alors couler une larme :

- C'est fini Rhavan, elle ne reviendra plus.

Il voulut alors lui retirer la plume qu'Anya lui avait glissé dans les crins, mais le cheval se cabra alors violemment. Il le regarda, furieux, avant de hennir et de tendre les oreilles, comme s'il espérait entendre une réponse.

Il ne comprend pas...

Au fur et à mesure, tous les membres de la communauté sortirent de leur cachette. Ce n'est que lorsque toute la communauté se trouva derrière Legolas que Rhavan comprit qu'elle n'était plus là. Pourtant, le cheval avait toujours l'impression de sentir sa chaleur à ses côtés. Il baissa la tête. Legolas posa une main sur son encolure et le caressa longuement, espérant apaiser ainsi sa peine. Aragorn brisa alors leur silencieux échange :

- Legolas, nous devons reprendre la route.

La communauté commençait déjà à s'éloigner. Legolas regarda une dernière fois le magnifique cheval dans les yeux, et s'éloigna en lui tournant le dos. Le vent faisait flotter la longue crinière de l'étalon et il se retrouvait seul au milieu de la plaine. Pourtant, il savait qu'il devait rester auprès de lui. Il ne savait pas pourquoi, mais c'était comme si une force l'attirait vers l'elfe. Il se mit donc en route, et finit par rattraper l'elfe. Il continua de marcher à ses côtés. De temps en temps, Legolas lui caressait le front. Ce cheval était la dernière chose qui lui restait d'Anya, et il voulait protéger ce dernier souvenir autant qu'il le pouvait. Il s'était juré de prendre soin de l'étalon, car c'est ce qu'Anya aurait voulu. Il l'accompagnera, comme elle l'aurait fait, quand son peuple le rappellera. Pour l'instant, l'animal traînait les pattes, la tête baissée. Il était d'un ordinaire joueur, mais son cœur n'était pas à l'amusement.

Une Biche blanche dans la Forêt NoireDär berättelser lever. Upptäck nu