~Chapitre 16~

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Gimli arriva en grande pompe et prit Anya dans ses bras. Quand il s'écarta d'elle, Anya sentit le regard de ses compagnons sur elle. Pourtant elle ne pouvait pas leur répondre, leur expliquer. Peut être prendraient-ils peur, ou pire, la considéreraient comme un monstre. Non, elle leur dévoilerait la vérité en temps voulu, quand elle en saurait plus.

- Je suis désolée, mais je ne peux vous expliquer pourquoi et comment je suis encore en vie. Je vous promets de vous répondre un jour, mais pour le moment, j'en suis incapable. Veuillez m'excuser.

Elle se sentit soudain lourde. Sa tête tournait. Elle s'appuia sur le mur de pierre de l'écurie. Legolas passa le bras de la jeune fille autour de son cou et posa sa main sur taille pour l'aider à marcher.

- Je vais vous emmener quelque part où vous pourrez vous reposer.

Il la laissa alors aux quelques guérisseuses qui s'affairaient à soigner les blessés de la bataille contre les wargs. Il lui apprit que Gandalf était parti. Une fois qu'elle fut reposée, elle se leva et rejoignit Legolas qui tentait de seller un cheval.

- Il est à vous ?

- On vient de me le donner, mais il me donne un certain mal.

- Vous avez pourtant réussit à monter Rhavan, cela ne devrait pas être plus dur.

En entendant son nom, l'étalon rejoignit sa maîtresse au pas de course. La jeune fille retint un bâillement et décida d'aller se coucher. Demain, une grande bataille s'annonçait. Sa nuit fut entrecoupée de rêves plus étranges les uns que les autres. Mais un attira plus particulièrement son attention. Elle se trouvait ici, au Gouffre de Helm, dans ce qui semblait être la pièce principale de l'édifice. Une biche blanche se trouvait devant elle. Elle se dirigeait alors vers une porte qui donnait sur les caves. Anya y descendit et prononçait alors ces mots devant un pan de mur : " Uruloki, montrez-vous...". Elle avait prononcé ces mots machinalment. La biche s'évapora dans les airs, comme si elle était faite de poussière. Puis tout devint blanc. Elle se réveilla en sursaut. Le soleil était déjà levé. Son rêve lui paraissait tellement réel. Elle se rappelait de tous les détails. Il fallait qu'elle se rende jusqu'à cette pièce, elle le sentait. Elle se leva alors, laissant Rhavan encore profondément endormi. Elle croisa Gimli, près du chaudron remplit de bouillon, qui se fit une joie de l'accompagner à la salle de son rêve. C'était en effet la même salle qu'elle avait vu. Les images de son rêve défilées devant ses yeux. Anya savait exactement quoi faire. Elle se rendit donc, toujours accompagnée du nain, dans les caves. Elle récita alors la même incantation que la veille, mais rien ne se produisit. Elle commençait à remonter les marches, déçue de savoir que ce rêve sortait simplement de son imagination, mais un craquement se fit entendre. Une porte, semblable à celle de la Moria mais en plus petite, apparue devant eux et s'ouvrit lentement. Ils pénetrerent dans cette nouvelles pièce. Elle était très sombre, mais quelque chose brillait faiblement en son centre. L'objet reposait sur un socle, qui semblait n'être entouré que de quelques étagères, où de vieux grimoires étaient exposés. La jeune femme s'avança vers la lueur.

- Attention Dame Anya, nous ne savons pas ce que c'est que cette chose.

N'écoutant pas le nain, Anya posa son regard sur l'objet posé sur le piédestal au beau milieu de la pièce. Il avait une forme ovale, et il semblait être en pierre. Pourtant, au contact de ses mains, l'objet s'illumina peu à peu. Elle se rendit alors compte que l'objet se mettait à chauffer, et que la pierre se changeait en une multitude d'écailles. La chose passait du gris de la roche au blanc immaculé de la biche blanche.

- Madame ! Les portes ! Venez, dépêchons !

En effet, les portes commençaient à se refermer. Anya attrapa l'objet et le serra de toutes ses forces contre elle. Cet objet lui était de toute évidence destiné. Elle courut et passa les portes juste à temps. Celles-ci se refermèrent, ne laissant plus aucune trace de la pièce. Anya récita à nouveau l'incantation, mais les portes n'apparurent plus. La magie avait disparu, la pièce aussi. Cette porte l'avait emmené bien loin du Gouffre de Helm, et elle ne retrouverait plus jamais cette pièce.
Elle regarda alors l'objet qu'elle tenait fermement dans ses bras. Elle ne pouvait y croire. Elle était en possession d'un...

- Un oeuf de dragon, souffla Gimli.

Dans la tête d'Anya, tout était flou. Pourquoi la biche l'avait-elle emmené jusqu'à cet oeuf. Qu'allait elle en faire ? Elle ne savait même pas si le petit dragon présent était encore en vie à l'heure qu'il était. Comme si Gimli avait lu dans ses pensées, il dit :

- Vous savez, si on veut savoir si le petit est en vie, il n'y a qu'une solution.

Il demanda a Anya de tendre les bras, pour placer l'oeuf devant elle. Il mit sa torche en dessous de l'oeuf. C'est alors qu'ils virent une ombre noire à l'intérieur. Elle prenait quasiment toute la place. Mais mieux encore, elle bougeait. Le petit dragon était en vie, et semblait sur le point de sortir de sa coquille. L'avoir changé en statue de pierre n'avait fait qu'arrêter sa croissance. Gimli baissa alors sa flamme, et s'adressa à la jeune femme.

- Madame, ce n'est pas une bonne idée de conserver un dragon. Ils ont fait bien des dégâts dans le passé. Ils sont très puissants.

- Ils sont puissants, oui. Mais contrôlables. Ce dragon là est mon dragon. Je l'élèverai, et il ne représentera aucun danger. Croyez en moi, Gimli.

Le nain se tut, Anya étant bien trop têtue pour être raisonnée. Elle rangea alors le gros oeuf, qui devait faire au moins dix fois la taille d'un oeuf de poule, dans un grand sac qui se trouvait à côté d'eux. Lorsqu'ils sortirent des caves, ils tombèrent nez à nez avec Legolas. Et Aragorn.

- Nous vous cherchions. Qu'y a t'il dans ce grand sac ?

- Des rouleaux de bandages, pour les blessés, répondit rapidement Anya. Contente de voir que vous vous êtes remis, mon seigneur. Elle jeta un regard à Gimli qui avait compris qu'elle comptait garder son dragon secret.

- C'est en grande partie grâce à vous. Legolas m'a dit que vous ne souhaitiez pas nous en parler pour l'instant, et nous respectons votre choix. Mais je vous en prie, Anya, ne nous refaites plus jamais une peur pareille.

- Je tâcherai d'y penser, plaisanta-t-elle.

Eowyn arriva alors et se présenta à la nouvelle arrivante. Elle lui apprit qu'une armure l'attendait près de la tente où elle s'était installée. Elle s'y rendit, accompagnée d'Eowyn qui tenait à l'aider à mettre sa nouvelle tenue. L'armure était en cuir, un cuir très souple. C'était la tenue parfaite pour le maniement de l'arc. Elle était souple et elle n'empêcherait pas ses mouvements.

- Voulez-vous que je vous tienne votre sac ?

- Non, je vais aller le poser moi-même.

Elle serra le sac contre elle, pour que personne ne puisse percevoir ne serait-ce qu'un reflet qui viendrait de l'oeuf. Elle le cacha dans sa tente, en dessous de la selle de Rhavan.

Une fois l'armure mise, Anya sella Rhavan, cachant son oeuf dans la grande bourse rembourée présente sur la selle, qui protégerait l'oeuf des chocs. Elle s'arma de son arc et de ses flèches et rejoignit ses amis sur les remparts de la cité. Les préparatifs commençaient. On chargeait les catapultes, on constituait des réserves de flèches. A la fin de la journée, alors que la bataille semblait sur le point de commencer, une troupe d'elfe arriva au Gouffre, commandée par Haldir.

En le voyant, Anya le rejoignit aussitôt, heureuse de revoir son ami. Celui ci parut d'abord surpris en la voyant, bel et bien vivante, puis la prit dans ses bras. Ils se dirigèrent alors vers les remparts, où les archers attendaient les orcs de pied ferme. Il fut décidé que Rhavan, ainsi que d'autres chevaux, assureraient le réapprovisionnement de flèches. Gimli, Legolas, Aragorn, Anya et Haldir se joignirent alors aux autres, se préparant à la bataille.

Une Biche blanche dans la Forêt NoireWhere stories live. Discover now