~Chapitre 29~

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Les regards qu'ils échangeaient les trahissaient. Ils souriaient bêtement à chaque fois qu'ils se croisaient. Pourtant, trop accaparés par leurs affaires, les membres de la communauté n'avaient rien remarqué. Anya voyait bien les regards insistants d'Eowyn, mais elle ne lui dit rien. Legolas et elle avaient décidé de ne rien dire à personne d'ailleurs. Ils voulaient attendre que la guerre soit fini, qu'ils aient retrouvé tout le monde sains et saufs... Surtout Sam et Frodon. Anya avait très peur pour eux. Mais plus que tout, ils avaient peur du futur. Et s'ils perdaient ? Si le monde tombait aux mains du mal ? Qu'adviendrait-il d'eux ? Non, ils ne pouvaient définitivement pas se lancer dans une histoire dans cette situation. Ils devaient se concentrer sur leurs objectifs. Plus facile à dire qu'à faire...

Un matin, Gandalf convoqua la communauté et Eomer. Tous se placèrent en cercle dans la salle du trône, et Anya s'adossa, bras croisé contre un des piliers noirs de la salle, encore fatiguée de son entraînement. Sans rien dire, Legolas la rejoignit à pas feutrés. Gandalf commença alors, gravement :

- Frodon est passé au-delà de ma vision. Les ténèbres s'épaississent.

- Si Sauron avait l'Anneau, nous le saurions, lui répondit vivement Aragorn.

- Ce n'est qu'une question de temps... Il a subi une défaite, c'est vrai...Mais... derrière les murs du Mordor, notre ennemi se regroupe.

- Et bien qu'il y reste et qu'il y pourrisse ! Pourquoi s'en soucier ? S'écria Gimli, la pipe à la main, tout en laissant échappé la fumée de sa bouche.

- Parce que dix mille orques se tiennent entre Frodon et la Montagne du Destin. Je l'ai envoyé à la mort...

À la vue de la mine complètement abattue du magicien, Anya s'approcha de lui et pressa affectueusement l'épaule de son ami.

- Non... Il y a encore de l'espoir pour Frodon, dit-elle à mi-voix.

- Il a besoin de temps et d'un chemin sûr pour traverser les Plaines de Gorgoroth, renchérit Aragorn. Et cela nous pouvons le lui donner.

Face aux regards incrédules de ses amis, il continua :

- En attirant les armées de Sauron, mes amis ! En vidant ses terres. Rassemblons toutes nos forces et marchons sur la Porte Noire.

- Nous n'obtiendrons pas la victoire par la force des armes, répondit Eomer, septique.

- Pas pour nous... Mais nous pouvons donner à Frodon sa chance si l'Œil de Sauron reste braquer sur nous ! Rendons-le aveugle à tout autre chose en mouvement.

- Une diversion... Souffla Legolas.

Pour Anya, c'était une excellente idée, et à la vue de la lueur qui brillait dans les yeux de l'elfe, il n'en pensait pas moins.

- Une mort certaine ! Une faible chance de succès ! Mais qu'attendons-nous ? Cria Gimli, ivre de joie.

Il fut convenu que les troupes se rendraient en Mordor le lendemain. Une journée et une nuit. C'est ce qu'il restait à Legolas et Anya avant l'ultime bataille. Celle qui allait sceller leur destin.

Ils passèrent tout le jour ensemble, aidant aux préparatifs, ou laissant leurs regards s'échapper vers l'horizon...

Une fois le soir venu, Anya se hâta d'aller se coucher. Une rude journée l'attendait le lendemain. Pourtant, même avec toute la bonne volonté du monde, elle n'arrivait pas à trouver le sommeil. Elle était anxieuse. Très anxieuse. Et s'ils perdaient ? Si ses amis y laissaient la vie ? Si Legolas mourrait ? Sans prévenir, son angoisse se changea en peur profonde, viscérale. Elle était parcourue de sanglots incontrôlables. Elle ne pouvait lutter. Elle resta donc seule dans son lit, pleurant à chaudes larmes.

Tout à coup, on frappa à sa porte.

Sans un mot et comprenant la situation, Legolas s'assit à ses cotés. Elle se redressa et planta ses yeux dans les siens. Il l'attira contre lui. Elle continua de pleurer sur l'épaule de l'elfe, qui resserra son etreinte. Ces derniers mois avaient été éprouvants pour tous, et encore plus pour Anya. Elle avait vu tant de ses amis mourir, certains même dans ses bras, et fait tant de sacrifices. Pourtant, elle avait su garder la tête haute. Mais maintenant, alors que la fin approchait, elle ne pouvait plus en endurer davantage. Elle imaginait tous ceux auxquels elle tenait disparaître comme tant d'autres avant eux.

Elle releva la tête et se dégagea de Legolas. Elle s'approcha de la fenêtre :

- Et si demain tout s'effondre ? Si nous n'y arrivons pas ?

- Tout ira bien... Chuchota-t-il, se glissant derrière elle. Nous vaincrons, je te le promets.

Elle se retourna pour se retrouver en face de lui. Legolas lui leva doucement le menton et, tout en détaillant le visage de sa bien-aimée, lui sourit :

- Je t'aime.

Il lui embrassa le front, puis les joues, tout en répétant ces mêmes mots. Puis se détachant d'elle, il scruta le regard d'Anya. En guise de réponse, elle passa ses bras autour de son cou, et leurs lèvres se rapprochèrent. Leurs respirations devenaient haletantes, et la tension entre eux ,plus forte que jamais. Quand elles se touchèrent enfin, Anya sentit une bouffée de chaleur monter en elle. Ses mains glissèrent sur le torse de Legolas et s'agrippèrent à sa tunique. L'elfe quant à lui, passa ses doigts dans les longs cheveux argentés de la jeune femme, lui caressa la joue, puis descendit dans son dos jusqu'à ses hanches. Leurs corps se collèrent un peu plus, et Anya s'abandonna complètement à Legolas, oubliant tout le reste.

Les premiers rayons du soleil la réveillèrent. En se redressant, elle aperçut l'elfe, assit à la table au centre de la pièce, mangeant goulument une grappe de raisin. Elle lâcha un petit rire tout en se levant et s'assit en face de l'elfe. Il poussa la panière pleine de fruits vers elle :

- Prends des forces. Tu te sens prête ?

- Oui.

Il la dévisagea un instant, et elle le rassura :

- Vraiment !

- Bien. Je vais aller me préparer. Je serais aux écuries dans une heure.

Il se leva et lui lança une grand sourire avant de refermer la porte derrière lui.

Anya enfila ses vêtements et rassembla ses affaires, puis sortit pour s'aérer l'esprit. Alors qu'elle marchait tranquillement dans la cité, on l'appela. C'était Eowyn.

- Anya ! J'ai quelque chose qui pourrait vous intéresser. Suivez-moi.

Anya suivit donc son amie jusqu'aux écuries les plus en contrebas de la cité blanche. Eowyn, tout en intimant à la demi-elfe de l'attendre à l'extérieur, entra dans les écuries, et en ressortit après quelques instants avec un magnifique cheval gris pommelé.

- Elle s'appelle Celebrian. C'était la jument préférée de mon père. Je sais qu'il aurait voulu que vous l'ayez. Vous savez, il vous appréciez beaucoup...

Quelques larmes perlèrent des yeux de la jeune femme, et Anya l'enlaça chaudement :

- Merci Eowyn, merci, infiniment, chuchota t'elle. 

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Hey ! Encore désolée pour le retard de ce chapitre ! J'espère quand même qu'il vous a plu ! 

A bientôt ;)

Une Biche blanche dans la Forêt NoireWhere stories live. Discover now