~Chapitre 18~

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Halvan grimpa sur l'épaule d'Anya et s'accrocha à sa tunique. Legolas et elle décidèrent d'un commun accord de retourner au Gouffre, où le départ pour retourner à Edoras allait bientôt être sonné. Anya avait peur de la réaction de ses compagnons. Si Legolas était assez compréhensif au sujet d'Halvan, qu'allait être la réaction des autres ?

Lorsqu'elle arriva, le départ était imminent. À peine eut, elle passée les portes que les hommes la dévisagée déjà. Certains reculèrent à la vue de l'animal écailleux. Anya vint se planter devant Gimli et Aragorn. Ce dernier la regarda, incrédule, puis explosa :

- Un dragon ?! Avez-vous perdu l'esprit ?!

- Aragorn ! Je vous en prie ! Je l'ai trouvé ici même, dans une salle cachée qui a maintenant disparue, et je n'allais pas le laisser. Il aurait peut-être disparu, en même temps que la pièce.

- Il aurait mieux fait de disparaître !

- Je ne vous permets pas ! Vous n'avez aucunement le droit de décider de la vie d'une créature ou non. Vous êtes roi des hommes, mais certainement pas de toutes les créatures vivantes en Terre du Milieu.

- S'il est bien dressé, ce petit dragon ne devrait pas représenter un danger, dit le magicien blanc. Il prend Anya pour sa mère, étant donné que c'est la première personne qu'il a vu en naissant. Un lien spécial les unit à présent. De plus, c'est un très bon allié. Un dragon, ce n'est pas rien.

- Et si cette chose s'en prend à des innocents ?! Je pense d'abord à la sécurité de mon peuple !

- Arrêtez de le designer comme une chose ! Il a autant le droit de vivre que vous et moi. De toute façon, la discussion est close ! Halvan restera à mes cotés !

La jeune fille partit, furieuse, son dragon sur l'épaule droite.

- Halvan ? Demanda le rôdeur.

- En hommage à Haldir et Rhavan... Lui répondit Legolas.

- Je vois ...

Aragorn enfourcha rapidement son cheval et rejoint le Roi Théoden et Eomer, leur expliquant la situation. Ni les rohirrims ni le rôdeur ne semblaient convaincus par le nouvel arrivant. D'ailleurs, aucun soldat ne semblait l'être. Tous regardaient le bébé dragon avec méfiance et animosité. Mais quoi de plus normal ? Les dragons étaient extrêmement puissants et, après Smaug et l'horreur qu'il avait laissé derrière lui, ils étaient devenus un peuple éteint mais n'en restait pas moi considèrés comme dangereux. Halvan allait devoir se faire une place dans ce monde. Anya le caressa du regard. Il semblait tellement paisible et gentil. Ses grands yeux bleus ne traduisaient aucune animosité. Elle savait qu'il saurait différencier ses ennemis de ses amis. Mais pour l'heure, il fallait rentrer à Edoras. Elle monta alors sur son cheval, déjà sellé, et suivit Gandalf, qui se dirigeait déjà vers les troupes d'elfes et d'hommes. Gandalf l'avait déjà aidé par le passé, et malgré toute sa bonne volonté, Anya n'arriva pas à se confronter au magicien, pour lui parler de ce qu' il lui était arrivé. Elle lui en parlerait le moment voulu, ce moment où elle accepterait enfin ce qu'elle est. Le départ fut donné, et les hommes se mirent en marche. Anya plaça son cheval à côté de ceux de Gimli et de Legolas. Ses amis lui avaient terriblement manqué. Ils discutèrent un long moment, jusqu'à ce que la nuit tombe et que les rohirrims décident de s'arrêter pour passer la nuit. À peine eut, elle réveillé son dragon, qui s'était endormi, bercé par les mouvements réguliers du cheval, que le petit commença à couiner. Au début, Anya ne comprenait pas où était le problème, mais elle se rendit compte qu'un dragon, même petit, a besoin de nourriture. Elle confia donc Halvan à Gimli et Legolas, et partit chasser. Elle revint avec un petit mulot, qu'elle déposa devant le dragon. Ce dernier s'attela à l'avaler, arrachant bout de chair par bout de chair. Les hommes prirent aussi leurs repas, et Gimli et Halvan tombèrent tous deux de fatigue, laissant Legolas et Anya seuls, près du feu.

- Comment allez-vous ? Lui demanda l'elfe.

- Aussi bien que possible ! Lui répondit elle, avec un sourire qui se voulait rassurant. D'ailleurs, j'aimerais vous demander quelque chose. Pensez-vous que nous sommes assez proches pour nous tutoyer ? Je sais que cette question peut paraître idiote, mais je préfère le "tu" au "vous"...

- Je n'y vois pas d'inconvénients !

Les flammes se reflétaient sur la chevelure argentée de la jeune fille, redonnant à ses cheveux leur couleur rousse d'autrefois. La jeune fille prit alors la parole.

- Rhavan et Haldir sont là haut à présent, avec les Valars et les Mearas. Ils ont retrouvé leurs peuples Ils nous regardent peut-être.

Un silence presque religieux s'installa entre eux. Mais au bout d'un petit moment, Legolas décida de le briser.

- Après que vous... Que tu sois tombée, dit il en fixant ses mains, j'ai regardé le ciel tous les soirs. Je pensais que tu y étais, et que tu veillais sur notre communauté de là haut. J'ai cru ne plus jamais te revoir, et ça a était terrible.

Anya fut d'abord surprise par la déclaration de son ami, puis elle se rendit compte que toute la souffrance qu'elle avait dû infliger à ses compagnons. Si elle avait été à leur place, elle serait certainement devenue folle de chagrin. Elle n'osait même pas s'imaginer ce qu'elle aurait ressenti si Legolas était tombé à sa place. Cette pensée la déchira. Legolas était très important pour elle, mais pour une raison qui lui échappait, il prenait une place bien plus importante que ses autres compagnons dans son cœur.

- Excuses moi... Dit elle en posant une main sur les mains jointent de l'elfe.

- Le passé est passé, s'exclama Legolas en se levant, et ce qui compte, c'est que tu sois là aujourd'hui. Et je ne voudrais pas te perdre une seconde fois.

Il regarda Anya de bas en haut et continua :

- Il va falloir commencer par te trouver une armure, parce que ce n'est pas avec cette vieille tunique que ton corps sera protégé.

Anya fut d'abord surprise de l'élan d'énergie de son ami, mais se prit vite au jeu et lui offrit son plus beau sourire. Legolas lui proposa de se faire forger une armure elfique, et Anya s'amusa à lui décrire plusieurs armures, toutes plus étranges les unes que les autres. Ils rirent de bon cœur, le feu leur apportant une chaleureuse lumière. Pour la première fois depuis des mois, les deux jeunes gens se sentaient bien. Vraiment bien. Lors d'une énième blague, Anya s'arrêta sur le sourire de Legolas. Elle ne l'avait jamais remarqué, mais il avait une petite fossette à la joie droite, ce qui lui donnait un petit charme. Son regard dévia alors sur les yeux de l'elfe. Ils l'avaient toujours obnubilée. Elle aussi avait les yeux bleus, mais elle les avaient bleus clair, presque gris, Tandis que ceux de Legolas étaient d'un bleu profond, comme un océan dans lequel Anya se noyait à chaque fois. Lorsque ses paupières commencèrent à se fermer d'elles même, Anya décida qu'il était temps pour elle de dormir. Elle s'installa près du feu, blottie dans ses couvertures avec son dragon. Elle finit par s'endormir, fatiguée par la journée éprouvante qu'elle venait de vivre. Elle se réveilla plusieurs fois en sursaut, hantée par les images de Rhavan sortant de la fumée et d'Haldir qui de faisait tuer par un des orcs. Mais malgré ces multiples cauchemars, la fatigue dominait tout, et Anya retombait toujours dans mes bras de Morphée. À chaque fois qu'elle se réveillait, elle voyait Legolas, qui somnolait auprès du feu, et elle se rendormait avec un petit sourire.

Une Biche blanche dans la Forêt NoireWhere stories live. Discover now