~Chapitre 13~

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- Minas Tirith est la route la plus sûre, déclara Boromir. Vous le savez. De là nous pouvons nous regrouper, pour nous préparer à combattre le Mordor en force.

- Il n'y a plus de forces en Gondor qui puisse nous être utile, lui répondit Aragorn.

- Vous avez été prompt à faire confiance aux Elfes, repliqua le gondorien, recoltant au passage un regard noir de Legolas. Avez-vous si peu foi en votre peuple ? Oui il y a de la faiblesse, il y a de la fragilité, mais il y a aussi le courage et le sens de l'honneur chez les Hommes. Mais vous ne le voyez pas. Vous avez peur. Toute votre vie vous vous êtes caché dans l'ombre, effrayé par ce que vous êtes, qui vous êtes !

- Je ne conduirais pas l'Anneau à moins de cent lieues de votre cité !

Le calme retomba sur la communauté, jusqu'à ce que les barques arrivent devant deux immenses statues de pierre représentant des guerriers en armures. Les édifices devaient faire plus de cinquante mètres de haut.

- L'Argonat, expliqua Aragorn. Depuis longtemps je souhaite contempler les rois de jadis. Mes ancêtres.

La communauté s'arrêta sur la rive. Rhavan les rejoignit et Legolas regarda tout autour de l'étalon, mais il ne vit aucune trace de la fabuleuse créature blanche.

- Nous traverserons le lac à la tombée de la nuit, déclara Aragorn. Nous cacherons les bateaux et continuerons à pieds. Nous atteindrons le Mordor par le Nord.

- Alors il nous suffira simplement de trouver notre chemin à travers Emyn Muil, un labyrinthe infranchissable fait de rochers coupants comme des rasoirs. Et après cela ce sera encore mieux. Une région de marécages gluants et puants à perte de vue, plaisanta Gimli.

- Oui c'est notre route. Je vous suggère de prendre repos afin de recouvrer vos forces Maître Nain.

- Recouvrer mes ... Ah !

Soudain, Legolas sentit quelque chose :

- Nous devrions partir maintenant.

- Non. Les Orques patrouillent sur la rive Est, il vaut mieux attendre que l'obscurité nous cache, dit Aragorn.

- Ce n'est pas la rive Est qui m'inquiète, renchérit l'elfe. Une ombre et une menace grandissent dans mon esprit. Quelque chose approche, je le sens.

- Je suis de l'avis de l'elfe ! On n'a pas besoin de recouvrer nos forces nous les Nains, nous pouvons partir.

C'est alors que Rhavan, que Legolas avait attaché à un arbre, commença à s'agiter. Il faisait taper ses sabots contre la terre, et ses oreilles étaient plaquées vers l'arrière, signe que quelque chose n'allait pas. Legolas tenta de le calmer, mais le cheval devenait comme fou. Il rua, se cabra, et Legolas fut obligé de le détacher. Il partit alors au galop dans la Forêt. "Rhavan !". Legolas avait beau l'appeler, le cheval ne revenait pas. C'est alors que Merry demanda :

- Où est Frodon ?

Un peu plus loin, se trouvaient un gondorien et un hobbit :

- Aucun de nous ne doit se promener seul, dit Boromir. Vous moins que les autres. Tant de choses dépendent de vous. Frodon ? Je sais pourquoi vous recherchez la solitude. Vous souffrez, je le vois jour après jour. Etes-vous sûr de ne pas souffrir inutilement ? Laissez-moi vous aider. Il y a d'autres moyens Frodon. D'autres chemins à emprunter.

- Je sais ce que vous allez dire. Et vous parlerez sagement mais mon cœur me met en garde, lui répondit sèchement Frodon.

- En garde ? Contre quoi ? Nous avons tous peur. Mais laisser cette peur nous guider, détruirait l'espoir qu'il nous reste. Ne voyez vous pas que c'est de la folie ?

Une Biche blanche dans la Forêt NoireWhere stories live. Discover now