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Point de vue de Hannah :

Face à moi, une grande bâtisse sombre et terne. Aucune émotion positive ne s'échappe de cette façade. Tout ce que je sens quand je m'approche de Beacon c'est de la peur, de la négativité et la mort.

Je déteste cet endroit mais je suis obligé de m'y rendre toutes les semaines pour m'entretenir avec le docteur Jimenez, mon psychiatre.

Je ne suis pas folle. Enfin, je ne sais pas si on peut qualifier une amnésie de folie.

Je m'appelle Hannah, je viens d'avoir dix-neuf ans et je suis inspecteur de police! Oui pour mon âge c'est très précoce mais il y a des raisons spéciales à cela, des raisons que moi-même je ne sais pas expliquer.
Pour faire court j'ai certaines aptitudes mentale digne de quelqu'un qui a passé sa vie à étudier le comportement et j'ai des aptitudes physique digne de quelqu'un qui a passé sa vie dans un camp militaire.

Enfin bref, le pire dans tout ça. C'est que je ne sais même pas où j'ai appris tout ça. Je me suis réveillée sans mémoire dans une ruelle sombre de Krimson City. Je devais finir interné à Beacon mais par chance, une inspectrice a empêché que cela ne se produise.

Malheureusement, la seule condition pour que je puisse entrer dans une famille d'accueil était que je vienne une fois par semaine voir le docteur Jimenez afin de l'avertir de mes avancées qui sont... au point mort pour l'instant. Je n'arrive pas à me souvenir de quoi que ce soit...
Je ne sais pas si j'ai des parents qui m'attendent, je ne sais pas si j'avais des amis, si je suis orpheline ou non, ou si je me suis échappé d'un endroit où j'étais séquestré par un violeur.

Tout est flou... Et j'ai l'impression que le docteur Jimenez n'arrange rien en fait il se contente de hocher la tête quand je lui dis que je pense me souvenir de quelque chose. Il ne m'encourage pas vraiment à faire des efforts.
Et à chaque fois que je crois me rappeler de quoi que ce soit, une sorte de barrière se forme à l'intérieur de ma tête et m'empêche d'aller plus loin dans les tréfonds de ma mémoire.

Tout ce que j'ai comme repère c'est un tournesol tatoué sur l'intérieur de mon avant bras droit. Mais hormis cela je n'ai rien.

Myra, l'inspectrice qui m'a accueillie chez elle m'aide énormément, avec son mari, Sebastian, elle a sondé les archives du poste de police à la recherche d'éventuels avis de recherche me concernant mais ils n'ont rien trouvé.

Pour l'instant, avec mon boulot, je ne m'attarde pas trop sur mon passé. Comme dirait un ami à moi : "Si tu oublié c'est que ce n'est pas quelque chose d'important."

Je soupire et je m'avance vers l'entrée de l'asile pour y entrer. Une fois à l'intérieur, je regarde autour de moi, quelques patients sont là, ils sont assit. Il y a Tatiana à l'accueil comme d'habitude et quelques infirmière qui accompagnent les patients. Et les blouses vertes... Ces sales enfoirés d'aide soignant qui ont l'art de se moquer des patients.

J'espère ne jamais en prendre un la main dans le sac parce que je risque bien de le coffrer.

Pour l'instant je n'ai eu qu'un témoignage ďune infirmière... Et ce n'est pas crédible. Une parole contre tous et ce ne sont pas les patients qui parleront. Les pauvres sont sûrement apeurés.

Je les prends pour des êtres sans défense mais je ne sais jamais s'il y en a qui savent se défendre ou non...

Ma foi, ce n'est pas une cuillère en plastique qui blesserait quelqu'un.

Je me demande s'il y a des gens sain d'esprit parmi ces "fous". Parce que si moi j'ai eu la chance d'avoir quelqu'un qui empêche mon internement, je pense que d'autres n'ont pas eu cette même chance.

J'avance vers la porte qui mène au couloir dans lequel je peux me rendre au bureau du docteur Jimenez. En passant je salue Tatiana qui est habitué à me voir.

- Salut Tatiana.

- Bonjour Hannah. Comment est ce que tu vas aujourd'hui?

- La routine.

Je passe la porte en soupirant et je me rends dans le bureau du docteur. Et c'est parti pour une longue heure non utile à ma vie. Une heure partie en fumé. Une heure où j'aurais pu faire autre chose de ma vie.

Point de vue de Laurena :

Je erre dans les couloirs froids et lugubres de Beacon depuis très tôt ce matin. Parfois, lorsque je passe devant l'une de ses fenêtres condamnées par des barreaux d'aciers, je me demande "est ce que quelqu'un pense à nous ?". Beacon n'est pas un endroit idyllique de carte postale. Il s'agit de ce qu'on appelle communément un asile. Moi je préfère dire que c'est un mouroir, où l'agonie est lente et douloureuse ; la mienne dure depuis presque deux ans.

Je m'appelle Laurena Beckett, rien d'extraordinaire jusque là. Ma particularité se trouve dans ma tête, là où personne ne peut voir ce qu'il se passe. Ma schizophrénie m'a été diagnostiquée par mon incompétent de médecin lorsque j'avais plus de quinze ans. De ce jugement a suivi un internement forcé à Beacon, souhaitait par mes parents pour mon bien d'apres leurs dires. C'est comme ça que je me retrouve à vivre tel un zombie depuis toutes ces années, après tout, c'est pour mon bien.

J'envie les gens qui vivent dehors, ceux qui se plaignent car ils ont oubliés le digicode de leur résidence huppé ou encore ceux qui maudissent le monde pour trois gouttes de pluie. Ces personnes là n'imagine pas la chance qu'ils ont d'être à l'extérieur. Ici on meurt, c'est lent mais on y arrivera tous. Aux yeux des autres Beacon est un établissement qui se respecte, utile sans rien n'a cacher. Pourtant tous le monde se trompe. Ces maudites blouses vertes, là pour nous aider, prennent un malin plaisir à traumatisé les malades, et surtout mon adorable ami Leslie. Je ne parle même pas de la chaise à électrochocs qu'on visite lorsque nous ne sommes pas de parfaits petits zombies. Sans parler de tous ces décès dont personne ne parle car c'est interdit.

J'ai tellement envie de tout oublier. Devenir amnésique d'un coup en me réveillant un matin pour ne plus me souvenir de tous ça. C'est tellement difficile de vivre avec ce que j'ai pu voir dans le passé, que je voudrais pouvoir toute effacer.

Je me dirige sans but vers le réfectoire. Avec ma chambre, c'est l'endroit que je fréquente le plus depuis mon internement forcé. J'aime bien préciser que l'on m'a forcé à être ici. Je ne veux pas que les gens pensent que je suis là par plaisir d'être enfermé. Comme ça, si un jour je rencontre quelqu'un qui n'est pas d'ici, je pourrais lui parler de ma vie à Beacon sans qu'il ne me prend pour une folle. Après tout, il n'y a que les fous pour venir ici de leur plein gré.

Je ne suis pas folle, et je compte bien le prouver à ceux qui pensent le contraire, en commençant par mon incompétent docteur, celui qui m'a fait venir ici. Jimenez n'a pas réussi à me soigner en presque deux ans, il se contente de donner des traitements au hasard pour voir si ça fonctionne ou non, et sur moi ça n'a aucun effet. En effet, j'entends toujours cette voix dans ma tête. Je me tue à lui dire que je suis tout à fait saine d'esprit, mais allez expliquer ça a quelqu'un qui s'est déjà fait une opinion sur vous. Jimenez est sûr de lui, je ne pourrai jamais le convaincre.

Un jour je tomberai sur quelqu'un qui ne saura rien de moi, et à ce moment-là je raconterait que Beacon est une mascarade et que je suis bien moins folle que ceux qui travaillent ici.

Plus qu'à attendre qu'une personne soit assez dingue pour venir à l'asile, ce qui n'est pas près d'arriver à mon humble avis.

Sunflowers Sisters Where stories live. Discover now