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Point de vue de Hannah :

J'étale les photos prise dans les sous-sols de l'asile ainsi que les notes du témoignage de Laurena, sans parler de l'autorisation de Jimenez pour la sortie de Laurena. Évidemment je ne me suis pas gênée de dire que Laurena était déjà chez moi et qu'elle y resterait jusqu'à nouvel ordre.

L'assistante sociale examine tout cela et semble un peu perturbée à la vue de la chaise à électro choc sans parler de ces marques violacées sur les poignets de Laurena à la suite d'un aller sur la chaise.

Les parents de Laurena sont également là, son père me toise avec mépris et sa mère avec indifférence. Des peigne cul.

Je ne m'attarde pas sur eux mais sur l'assistante sociale qui se lève et s'absente quelques minutes afin de conduire sa supérieur à notre salle.

Je défie Ernest du regard, il plisse ses yeux clairs, je le vois ruminer entre ses dents alors que Béatrice semble vouloir me déstabiliser avec ses yeux perçant. Laurena est le portrait craché de sa mère qui ressemble presque comme deux gouttes d'eau à Beatriz.

Le regard froid et sévère du père de Laurena me sonde avec mépris.

- Vous voulez nous enlever notre fille.

- Vous l'avez condamné à deux ans de maltraitance et de souffrance. Je n'ai fais que la sortir de là.

Ma voix est cinglante et sèche, Béatrice me regarde de haut comme si j'étais un monstre qui veut lui retirer son enfant adoré.

- Laurena est folle, dit Ernest.

- Non elle n'est pas folle et vous le savez...

L'homme aux cheveux grisonnant pâlit, réaction que je voulais provoquer chez lui.

- Je sais ce que vous avez fait. Tout les deux. Laura est réelle, vous le savez autant que Jimenez vu que vous avez accepté cette expérience pour de l'argent.

Béatrice se met à trembler en lançant des éclairs avec ses yeux. Ernest quant à lui, reste de marbre face à moi qui soutient son regard jusqu'au bout. Il ne me lâchera pas je le sais.

- Vous tenez vraiment à porter ce fardeau, mademoiselle Castellanos?

- Ernest... marmonne sa femme.

- Si c'est pour empêcher Laurena de subir ces choses dans cet asile et bien oui je prends ce risque.

Mon regard est plus déterminé que jamais.

- Vous êtes bien brave.  Et bien je vous laisse le privilège de porter ce fardeau à notre place.

Béatrice le regarde, des reproches plein les yeux mais je ne pense pas qu'elle ai grand chose à dire. Ces gens ont l'air fort vieux jeu.
La pauvre doit abandonner sa fille car son mari en a décidé ainsi. Je sais qu'une mère ne pourra jamais détester sa fille même si celle-ci a une morte dans le crâne. L'amour ďune mère est une chose infinie.
Je suis cependant scandalisée du comportement de cette, excusez moi du terme, raclure qui sert de père à Laurena.

Je lui lance un regard méprisant et assassin.

- Vous avez participé à la descente aux enfers de votre propre fille... Et maintenant vous êtes prêt à me la confier en la qualifiant de fardeau... Vous êtes pathétique, je me demande comment vous faire pour vous regarder dans une glace, monsieur Beckett.

Il se lève brusquement de sa chaise et se rapproche dangereusement de moi. Je me lève aussi, prête à me défendre s'il le faut.

Nous sommes maintenant face à face, nos visages sont rapprochés l'un de l'autre et nos regards ne se quittent plus. Un petit sourire narquois étire mes lèvres.

- La vérité fait mal, n'est ce pas, monsieur?

Il ne me répond pas alors que je me dresse de toute ma hauteur en soutenant toujours le regard clair et glacial de cet homme qui semble dénué de toute émotion.

- Votre grand coeur vous perdra, Hannah.

- Dans ce cas je mourrais avec dignité.

L'assistante sociale revient avec son supérieur. Ernest et moi échangeons un dernier regard avant de reprendre nos place respectives.

Le supérieur étudie le dossier et est même surprit de l'accord donné par Ernest Beckett.

J'ai la garde exclusive de Laurena maintenant c'est moi qui ai son entière responsabilité. Et je promet de tout faire pour la protéger. En aucun cas je ne ferais comme son père. Je ne compte pas l'abandonner.

Cependant j'ai tout de même de la peine pour Laurena... Quand elle va savoir ce qu'il s'est passé ici elle ne va pas se sentir au top de sa forme.

J'ai presque envie de pleurer.

Les Beckett sortent de la pièce tandis que l'assistante sociale évoque le sujet Leslie avec moi.

- Je crains de devoir vous dire qu'il vous sera impossible de prendre Leslie en charge.

Mes yeux deviennent ronds comme des boules de pétanque.

- Ah?

- Oui, en effet, Leslie est déjà à charge de quelqu'un et cette personne refuse catégoriquement toute sorte de demande d'adoption.

Putain de crotte. Je vais devoir agir autrement pour Leslie. S'il reste là bas il va se faire encore plus malmener maintenant que Laurena est partie.

Je remercie l'assistante sociale et je repars à ma voiture, croisant au passage, à nouveau, le regard froid d'Ernest Beckett.

Je dois garder mon calme, j'ai promis à Laurena qu'il arriverait rien de mal à ses parents alors je reste en place. Je ne parle pas, je ne bouscule pas.

Pourquoi tu ne les poignarde pas?

Je deviens rouge de honte et je grimpe illico dans ma voiture, tremblante et en sueur. Pourquoi est-ce qu'elle se manifeste de la sorte?

Des flashs lumineux m'aveuglent et un niveau flot d'image passe devant mes yeux. Une douleur forte me traverser la tête que je manque de m'évanouir.

C'est si fort que j'ai envie de me frapper la tête contre le pare brise. Je tiens ma tête entre mes mains alors que des bourdonnements assaillent ma tête et intensifient la douleur.

Il était temps que tu te rappelle un peu.

Je gémis de douleur en tapant légèrement mon front contre le volant de ma voiture.

Tu as récupéré Laura. Bien joué.

- Putain de merde mais c'est quoi ce bordel?

Une nouvelle douleur traverse mon crâne mais cette fois elle est plus aiguë, plus forte. Comme si c'était pour me punir d'avoir été grossière.

Un nouveau souvenir traverse mon esprit en vitesse mais je peux parfaitement le décrypter... Que je le veuille ou non... J'arrive en pleine retrouvaille de ma mémoire.

Et ça risque d'être long et douloureux.

Je démarre la voiture en essayant de me calmer un peu. Dès que je rentre je prends un médoc. Ces bourdonnements ont démoli mon cerveau.

Sunflowers Sisters Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt