3- La Meute Eclipse - Désir Écarlate

Chapitre 23.

Camille regarda les membres de la meute jouer et s'amuser, mais elle n'avait vraiment pas la tête à danser. Ça faisait trois jours qu'Enzo était devenu plus froid que la glace. Si c'était possible. Il ne lui avait presque pas adressé la parole, ne cherchait plus à la draguer, et il n'y avait plus de fleurs et de cadeaux qui apparaissait comme par magie sur son bureau.

— Tu es stupide, Camille, se dit-elle à elle-même, furieuse face à son comportement.

Elle était stupide, Enzo faisait exactement ce qu'elle lui avait demandé, c'était elle qui ne se comportait pas comme elle aurait dû. Comme là, par exemple, elle n'aurait pas dû être en train de fusiller du regard Laura, qui discutait avec le mâle. Camille avait beau savoir que jamais Laura ne prendrait le risque de se retrouver entre les griffes d'un dominant – elle les admirait, fantasmait parfois à voix haute, mais ce n'était que des paroles en l'air. La louve subordonnée préférait les gentils soumis, qui prendraient soin d'elle sans exigence et sans l'étouffer.

Pourtant Camille était... jalouse. Et merde ! Elle était jalouse de Laura – son amie – parce qu'Enzo lui portait son attention.

— Tu vois, c'est exactement pour ça que tu ne dois pas sortir avec Enzo.

Sa jalousie maladive le ferait fuir aussi sûrement que si elle lui avait annoncé vouloir s'accrocher à sa jambe comme un boulet. Et elle préférait ne même pas réfléchir à ce que ça signifiait sur sa soi-disant absence d'amour.

— Je suis sûr que les raisons dans ta tête doivent être hyper convaincantes, déclara une voix à côté d'elle.

Camille bondit de stupeur et découvrit Leo, nonchalamment adossé au mur, qui lui souriait. Sauf que son regard ne se posa pas sur son visage, mais juste au-dessus de sa tête.

La louve rousse jura en posant ses mains sur son crâne pour aplatir ses oreilles de louve, qui était visiblement de sortie.

— Je crois que je n'avais jamais rien vu d'aussi adorable, assura Leo en souriant comme un con.

Camille renifla, consciente que sa mauvaise humeur l'empêchait de faire rentrer ses oreilles.

— Je ne trouve pas ça drôle.

Leo plissa les yeux, curieux.

— Je n'ai jamais vu les oreilles de Kyara, déclara-t-il songeur, les tiennes on l'aire toute douce.

Il fit mine de tendre la main pour se saisir d'une de ses oreilles, mais rendu furieuse par son manque de contrôle, elle balaya l'air de ses griffes pour le tenir à distance.

— Pas touche, chaton ! c'est à moi.

Leo éclata de rire avant de l'attirer contre lui pour l'étreindre. Camille lui enfonça les griffes dans les côtes, mais il se pencha à son oreille.

— Je crois que Enzo nous regarde, tu veux danser ?

Camille secoua la tête.

— C'est puéril, râla-t-elle en se rendant compte qu'elle était tentée d'essayer de rendre Enzo jaloux. Je ne ferais pas ça, c'est indigne de moi !

Leo la lâcha, mais il lui tendit une main.

— Danse avec moi, Camille, en dehors du fait qu'Enzo nous regarde, je suis venu pour te demander de danser. Ne sois pas triste, viens t'amuser.

Camille songea que Leo était dangereux, et que ses yeux bleus voyaient tout. Ses oreilles disparurent. Elle accepta sa main, et il l'entraîna sur la piste de danse dans un semblant de valse endiablé qui la laissa hilare et essoufflée.