3- La Meute Eclipse - Désir Écarlate

Chapitre 36.

À peine eut-elle disparu dans le coin du couloir que Camille se mit à courir. Sa façade calme et sûre d'elle se fissura alors que son cœur battait à toute allure dans sa cage thoracique. Sans hésitation, elle se dirigea dans les longs corridors jusqu'à une salle commune où elle savait trouver la personne qu'elle cherchait.

— Laura ! s'écria Camille en apercevant la soumise aux cheveux bleus au centre d'un groupe d'amies.

Celle-ci, alerter par le ton de la louve rousse, se leva et vint à sa rencontre.

— Je sais que c'est ton jour de pause, Laura, mais j'ai absolument besoin de ton aide ! haleta-t-elle.

Les yeux de la jeune femme s'écarquillèrent.

— Ça y est ! Tu veux une épilation ?

Camille s'arrêta net.

— Quoi ? Non ! c'est... Hum, viens avec moi, ordonna-t-elle en s'apercevant que tous les loups présents écoutaient la conversation avec intérêt.

Prenant la soumise par la main, Camille l'entraîna jusqu'à sa chambre après avoir soigneusement vérifié si Enzo était bien parti. Puis elle la poussa à s'asseoir sur le lit et se mit à faire les cent pas en lui expliquant tout ce qui venait de lui arriver.

— Mais c'est formidable ! s'écria Laura en serrant un oreiller contre sa poitrine.

— Non ! Pas du tout ! C'est une catastrophe ! déplora Camille en cachant son visage entre ses mains.

Laura se leva, abandonnant l'oreiller pour venir la prendre dans ses bras.

— Pourquoi ?

— Je n'ai rien à me mettre !

La soumise lui lança un regard l'air de dire « non, mais t'es sérieuse ? » et Camille rougit.

— Tu as une demi-tonne de robes, Cam's, ne vient pas me dire que tu n'as rien à enfiler !

Se dirigeant d'un pas déterminer vers son armoire, Laura l'ouvrit en grand pour fouiller dedans. Après plusieurs minutes d'exclamation surprise en redécouvrant tel ou tel vêtement, elle finit par jeter une dizaine de robes sur le lit. Camille posa une main sur sa bouche avec un petit air coupable.

— Voilà des robes que tu n'as jamais mises ! Il va bien y en avoir une qui te plaira !

Avec autorité, Laura lui fourra les robes entre les bras et la poussa vers la salle de bain.

— Allez, essaye-les, on avisera après.

Et c'est ce que Camille fit. La première, qu'elle se souvenait avoir achetée le jour de son dix-huitième anniversaire, était beaucoup trop petite... du moins au niveau de la poitrine. La seconde était horriblement courte. La troisième avait une forme démodée depuis quatre ans, au moins. La quatrième comportait un décolleté vulgaire. Camille les essaya toutes, mais aucune n'allait. Soit elle n'était pas assez chic, soit elle l'était un peu trop, la couleur n'allait pas, la forme ou alors elles étaient inconfortables.

Laura en choisit donc d'autres. Et encore d'autre... et beaucoup d'autres... mais aucune ne convenait.

— Non, mais je rêve, comment peut-on avoir une telle garde-robe et ne pas être capable d'en trouver une pour un dîner romantique ! râla la louve bleue en tirant une autre robe. Celle-ci ?

— Tu plaisantes ? Je l'ai porté pour mon premier rendez-vous avec Monsieur-tête-de-glands.
Laura jeta la robe en écarquillant les yeux, choquée.

— Comment as-tu pu garder une robe pareille ! s'écria-t-elle en se frottant vivement les mains.

Camille gloussa.