3- La Meute Eclipse - Désir Écarlate

Chapitre 42.

— Camilla... Camilla réveille-toi ! chuchota une voix grave près de son oreille.

Des doigts délicats comme des papillons vinrent effleurer sa joue. Avec un grognement de contrariété, Camille détourna le visage dans l'espoir de faire partir l'intrus.

— Debout Camilla vient jouer avec moi, insista Enzo.

Son odeur lui était parvenue distinctement, et elle savait que jamais elle ne le confondrait avec qui que ce soit d'autre. Elle était sûre qu'elle saurait toujours quand c'était lui qui venait près d'elle.

— Laisse-moi dormir, râla-t-elle en se retournant dans son lit lorsqu'il recommença à lui caresser la joue.

— Allons bon, tu es une femme ou un ours ? se moqua-t-il en tirant doucement sur la couverture.

— Un ours, j'hiberne en hiver, rétorqua-t-elle en remontant son drap par-dessus sa tête.

C'était son jour de repos, il pouvait bien la laisser faire la grâce matinée ! En plus il faisait si froid en dehors de sa couverture, comme s'il avait neigé toute la nuit. En tout cas, la température avait drastiquement chuté.

Elle sentit qu'on lui retirait sa couverture, puis des lèvres chaudes se posèrent contre sa joue et descendirent jusqu'à son cou, lui provoquant un frisson qui dévala son échine.

— Viens jouer, Camilla ! insista Enzo, avant de mordre.

Fort.

— Aïe ! Non, mais ça ne va pas ! Gronda-t-elle en se redressant d'un coup en se frottant la base de la gorge.

— Tiens, tu es réveillée ? s'amusa-t-il en souriant d'un air innocent.

Avec un soupir agacé, elle lui jeta son oreiller à la tête et il éclata de rire.

— Tu as intérêt à avoir une excellente raison de m'avoir réveillé si tôt ! Le soleil n'est même pas levé ! râla-t-elle en s'apercevant qu'il faisait encore nuit.

— Le soleil se lève toujours tard en hiver, Mademoiselle l'ourse !

Elle lui tira la langue pour le provoquer, et joueur, il se jeta sur elle pour la renverser dans le lit et l'embrassa. Prise par surprise, Camille le laissa faire avant de venir approfondir leur baiser en entrouvrant les lèvres.

— Si tu reviens te coucher avec moi, on pourra jouer dans le lit, proposa-t-elle en venant lui caresser les épaules.

Elle aimait sentir ses muscles rouler sous ses doigts, même lorsqu'il portait des vêtements épais.

— Proposition très tentante, fit-il mine de réfléchir, mais je veux d'abord t'emmener quelque part.

Il s'éloigna pour se remettre debout et un courant d'air froid remplaça sa présence.

— Où est-ce que tu veux m'emmener ? demanda la louve rousse en s'asseyant sur son lit.

Il sourit avec cet air de voyou trop craquant.

— C'est une surprise !

Oh ! Comme Camille aurait aimé ne pas être aussi curieuse ! Avisant la tenue chaude qu'il avait mise, elle supposa qu'il voulait sortir, alors elle se leva.

— Très bien, laisse-moi une demi-heure pour m'habiller, et je te préviens, ne compte pas sur moi pour prendre une douche, déclara-t-elle très sérieusement.

Avec ce froid polaire, elle risquait de voir son eau chaude geler sur place ! Enzo prit un air déçu.

— Zut, et moi qui pensait pouvoir profiter du spectacle de toi, t'enduisant de savon !