3- La Meute Eclipse - Désir Écarlate

Chapitre 35.

Pour la centième fois au moins, depuis qu'il avait quitté sa chambre, Enzo se passa la main dans les cheveux et lissa son t-shirt blanc. Il était terriblement stressé, et c'était ridicule. Il se donnait l'impression d'un adolescent s'apprêtant à inviter la fille de ses rêves au bal de promos. La seule différence, c'était que la fille était en réalité une femme, qu'il n'était plus adolescent et qu'il ne voulait pas l'inviter à un bal de promo, mais à un dîner.

Bon sang, il y pensait depuis trois jours déjà. La blessure de Camille s'était soignée sans problème et elle ne souffrait plus du tout, il était donc temps pour lui de remettre en marche sa mission séduction.

S'il était tout à fait honnête avec lui, il souhaitait inviter Camille dans l'espoir de l'attirer jusqu'à sa chambre après. Mais il voulait surtout bien faire les choses, Camille méritait d'être courtisé dans les règles de l'art.

Pressant le pas dans le couloir qui menait au bureau de la jeune louve, il croisa un loup visiblement pressé de s'éloigner.

— Salut, Matthias, tu sais si Camille est dans son bureau ?

Le loup blond écarquilla les yeux.

— N'y va pas ! Elle est folle, je veux rien avoir à faire avec elle aujourd'hui ! s'exclama-t-il en s'éloignant encore plus vite.

Curieux, Enzo oublia son stress et poursuivit sa route. Enfin, il atteignit le bureau de Camille, mais la porte s'ouvrit brutalement et en surgit Jul sous les hurlements de la louve rousse.

— Fuis, pauvre fou ! Elle est cinglée cette nana !

Sans demander son reste, il partit le plus vite possible. Étonné, Enzo suivit des yeux le dominant avant de regarder la porte avec suspicions. Mais son envie de voir la louve était plus fort que les avertissements qu'il avait reçus et il ouvrit donc la porte.

— Je suis pas d'humeur ! rugit Camille en le fusillant du regard. Dégage avant que je ne te dépèce pour faire de ta peau un tapis !

OK... elle avait l'air très en colère. Mais heureusement, l'odorat d'Enzo lui avait tout de suite donné la raison de cette mauvaise humeur. Son loup, terrifié, cachait mentalement son museau sous ses pattes, suppliant l'homme de fuir le plus loin possible et de ne pas se rapprocher de cette femelle enragée pendant plusieurs jours, le temps que ça se calme.

Mais Enzo n'avait jamais été lâche, et Camille avait besoin de lui.

Alors au lieu de tourner les talons face au regard furieux qu'elle lui lançait, il s'approcha d'elle.

— Camilla, chérie... commença-t-il pour tenter de la calmer.

— Cesse de m'appeler Camilla ! rugit-elle. Et je ne suis pas ta chérie !

En quelques pas elle fut face à lui.

— Camilla... protesta-t-il.

Ni une ni deux, elle lui envoya sa main vers le visage, toutes griffes dehors, mais fort de son expérience, il se saisit de son poignet avant qu'elle ne le blesse. La louve rousse gronda, mais il ne la lâcha pas. Au lieu de ça, il passa un bras autour de sa taille pour l'attirer contre lui.

— Chuuuut, ça va aller, ma belle...

Il lui embrassa le haut du crâne avec douceur, ouvrant sa main contre ses reins comme pour la toucher au maximum.

— C'est vraiment douloureux, n'est-ce pas ? demanda-t-il avec attention.

La jeune femme se mit à trembler contre lui avant de se détendre totalement, s'appuyant contre son torse comme si elle ne pouvait plus tenir debout sans son aide.