L'élue Du Sultan : La Passion D'Aboubak Al Zohra

☀︎︎ CHAPITRE 3 ☀︎︎

Le combat avait debuté depuis quinze minutes sous un soleil brulant. L'air était sec, l'astre doré semblait vouloir brûler tout sur son passage. La chaleur était à son paroxysme.

Lima savait se battre. Comme une vraie guerrière. Mais Lyah ne voulait pas laisser tomber aussi facilement même si la moindre de ses attaques était contrée par son adversaire. Elle était epuisée, lassée, mais voulait continuer de se battre. Elle était beaucoup trop déterminée pour abandonner maintenant.

Il n'y avait personne dans ce désert, excepté elle, Lima ainsi que le même homme qui l'avait emmenée là. Il lui semblait qu'il serait aussi chargé de la reconduire chez elle s'il s'avérait qu'elle gagnait ce combat.

D'un coup, Lyah se retrouva à terre. Sa nuque cogna violemment le sol, amortie par le casque qu'elle portait. L'espace de quelques instants, elle perdit complètement tous ses repères. Sa vision se flouta un moment avant qu'elle ne reprenne ses esprits. Derrière son masque, elle pu apercevoir cinq autres personnes, en plus de Lima, qui avaient chacune une épée en main.
Elles avancèrent comme si elles allaient la tuer.

Lyah se leva abruptement pour ne pas les laisser l'atteindre. Elle plaça les mains devant elle, de sorte à être parée à toute attaque. Même si la situation n'était pas tout à fait claire pour elle, ça n'avait pas été bien difficile de déduire ce qui se produisait.

Désormais, elle ne se battait pas contre une personne, mais bien contre six.

Les bruits des lames aiguisées se frottant les unes contre les autres était le seul que l'on pouvait entendre dans cet espace si vaste, en plus de la respiration saccadée de chacun. Plus Lyah se battait contre ces personnes, plus elle était épuisée et le soleil n'arrangeait rien à sa situation. Elle avait l'impression que même la nature était contre elle. Sa gorge devenait de plus en plus sèche et la fatigue l'emportait peu à peu. La sueur gisait sur son visage à grosse gouttes, si bien que cela lui brouillait même la vue de temps à autres.

Alors qu'elle se battait avec hargne, elle fuse prise de court lorsque ses gestes se virent brusquement stoppés. Un de ses adversaires venait de surgir de derrière elle et lui avait bloqué l'épaule. Elle était désormais à leur merci.

Prisonnière, elle ne pouvait plus se battre. Elle était à bout de soufle. Ses muscles battaient sous son épiderme.

Elle pouvait la sentir. La mort.

Elle savait que cela arriverait bientôt et que plus jamais elle ne verrait sa famille au pays, ni Nouria. Ni d'ailleurs toutes ces personnes qui l'avaient soutenues. C'était peine perdue.

Mais Lyah se souvint des mots de sa meilleure amie, de ses sourires et de tout l'espoir que, elle le savait, Nouria plaçait en elle. Alors elle se reprit.

Non, il ne fallait pas qu'elle abandonne maintenant. Elle devait se battre pour ceux qu'elle aimait. Et pour ceux qui l'aimaient.

D'un coup sec, elle jeta donc son épée dans le sable chaud et décida de se battre avec la main. Quitte à ne plus vouloir manier son arme, elle pouvait au moins user de ses poings.

De toutes ses forces, elle balança son talon dans le ventre de celui qui la tenait et réussit à se défaire de l'emprise de son adversaire. Ce dernier vacilla en arrière en hurlant toute sa douleur.

Lyah savait mieux se battre avec la main. Les armes, elle n'en usait que parce que cela lui avait été indiqué.
Une colère monstre l'habitait et elle la retranscrivait dans les coups qu'elle envoyait à chacune de ces femmes. Elle voyait noir. Plus rien ne tournait rond dans sa tête, elle avait juste envie de voir ces personnes tomber au sol comme des moustiques aspergés d'insecticide.

Grâce à cette rage, elle réussit à en battre cinq. Il ne manquait plus que Lima.

Elle la cherchait des yeux. Ses iris colériques détaillaient minutieusement les alentours. Jusqu'à l'apercevoir.

Le corps filiforme de Lima se situait à moins de cinq mètres devant elle. Les deux adversaires se lancèrent dans une guerre de regards. Laquelle baisserait les yeux la première ? Aucune d'elles n'y était prête. Abandonner cette guerre de regards reviendrait à donner l'opportunité à l'autre de frapper la première. Et chacune en avait envie.

Et puis, soudainement, un reflet argenté attira l'attention de Lyah. Elle baissa les yeux vers les mains de son adversaire pour y constater une lame.

Une lame de couteau. Lima tenait un couteau.

À cette vue, la colère de Lyah monta d'un cran. Alors, comme ça, Lima avait l'intention de la poignarder ? Elle ne pouvait s'empêcher de trouver cela lâche.

Et Lyah détestait les lâches.

Emportée par sa rage, elle bondit sur sa proie telle une lionne en la ruant de coups. Lima qui avait été prise au dépourvu n'eut le temps de réagir. Sans même qu'elle ne l'ait remarqué, son couteau se retrouvait à une dizaine de mètres d'elle. Aucune occasion de l'utiliser pour se défendre. Désormais, elle était à la merci de Lyah qui, elle, ne mâchait pas ses coups.

L'homme âgé, qui juste que là était invisible, finit par intervenir. C'était fini. Lyah avait gagné le combat.

Extenuée, elle se laissa tomber sur le sable brulant, sa peau exposée au soleil, et s'empressa de remercier le ciel pour avoir gardé sa vie sauve et lui avoir donné la force de combattre ainsi.