☀︎︎ CHAPITRE 5 ☀︎︎

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Quelques heures après son dément combat, Lyah ouvrit enfin les yeux. Il lui fit un moment pour immerger et constater qu'elle était encore vêtue des mêmes vêtements.

Sa mémoire lui jouait des tours.

Elle se souvenait vaguement d'avoir affronté plusieurs personnes à la fois, gagné le combat contre Lima et s'être effondrée sur le sable chaud du désert. En revanche, ce qu'elle ignorait, c'était comment elle s'était retrouvée dans sa chambre.

Étrange. Mais elle ne s'y attarda pas et laissa s'échouer sa tête sur l'oreiller, encore une fois.

Enfin elle était libre. Elle avait reussi à battre Lima, et désormais, elle n'aurait plus à subir ses calomnies.

Elle aurait dû être heureuse et même sauter de joie, de sorte à atteindre les étoiles. Mais elle n'en fit rien. Elle resta juste allongée sur le dos, le regard vissé au plafond. Une part d'elle avait beau fondre de joie, quelque chose lui triturait l'esprit.

Et, ce quelque chose, c'était l'attitude étrange de sa meilleure amie. Et, surtout, pourquoi Lima lui avait lancé ce défi.

Il y avait d'autres moyens. Comme, par exemple, négocier. Lima aurait pu lui demander n'importe quoi : de l'argent, des services, tout. Sauf qu'elle avait opté pour un combat armé. Et, le pire, c'est qu'elle avait essayé de la tuer avec l'aide de ces cinq femmes qu'elle ne connaissait ni d'Adam ni d'Ève.

Elle se doutait bien que Lima la détestait, mais jamais elle n'aurait pu imaginer que cette haine puisse être aussi grande au point de vouloir la tuer. Et, subitement, elle ressenti une immense reconnaissance envers Dieu d'avoir épargné sa vie.

— Seigneur, ta grâce ! souffla-t-elle en se retournant sur le côté gauche.

Les heures passèrent et Lyah jugea bon de prendre une douche. Elle troqua ses vêtements sales et imbibés de sang contre de nouveaux, propre et parfumés. Puis, après quoi, elle se retrouva dans le salon afin d'avaler quelque chose.

Sa maison était horriblement silencieuse. Elle se sentait seule. Son amie n'était pas là, comme toujours. Elle aurait au moins souhaité que Nouria passe du temps avec elle, ne serait-ce que pour célébrer cette victoire pour laquelle elle l'avait autant encouragée, mais non. Rien. Zéro. Personne. Pas même une mouche.

Un soupir lui échappa. En silence, elle s'installa à table et pris quelques bouchées de sa nourriture. Assez pour que son estomac ne crie pas famine jusqu'au soir. C'était suffisant.

D'un coup d'œil, elle balaya sa maison. Nouveau soupir. Il lui arrivait même de se demander si cette maison était habitée, parfois. C'est vrai, quoi, elle n'y faisait jamais aucun bruit. Même si elle faisait dix ans sans sortir, aucun de ses voisins ne le remarquerait. Sa présence égalait son absence, dans ce quartier.

Son habitacle manquait de vie, elle le savait. C'était déplorable. Mais que pouvait-elle y faire ?

Elle abandonna son repas, lassée de l'atmosphère glauque de son chez-elle, et décida d'aller se coucher. Encore.

Néanmoins, des toquements à sa porte la stoppèrent dans son élan. Son regard dévia sur l'horloge ornant le mur en face et la question qui lui vint en tête fut : qui est-ce que ça peut bien être ?

D'une voix hésitante, elle demanda :

— Oui ?

— Mademoiselle, ouvrez-moi, j'ai un message pour vous, lui répondit son interlocuteur d'une voix incroyablement posée.

— De qui ?

— Ouvrez et je vous dirai.

Lyah avait regardé assez de films d'horreur pour savoir que c'était LA réplique même des criminels. Maintenant, elle comprenait ce que les protagonistes pouvaient ressentir devant une telle situation.

L'élue Du Sultan : La Passion D'Aboubak Al ZohraWhere stories live. Discover now