☀︎︎ CHAPITRE 4 ☀︎︎

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Le sang bouillant de colère, Aboubak assistait à une scène horrible. La veine de son front était visible et les traits de son visage serrés.

La seule chose qu'il voulait, c'était sortir et mettre fin à ce combat stupide. C'était ridicule. Il n'en comprenait pas l'utilité.

Néanmoins, lorsqu'il y jeta une dernière fois un coup d'œil à l'aide de ses jumelles, il se ravisa. Son visage se détendit.

La jeune femme qui, quelques minutes plus tôt, était victime d'une combine, se battait désormais comme une veritable guerrière. Jamais de sa vie il n'avait vu une demoiselle se battre ainsi. C'en était presque à se demander s'il s'agissait vraiment de la même femme qu'il regardait souffrir il y avait quelques instants.

Il avait assisté à toute la scène.

Quand Jafar, son bras droit, était venu lui annoncer qu'il était temps pour lui d'élire la nouvelle sultanat de son peuple, il était rentré dans une colère noire. Le mariage ne signifiait rien pour lui. Il en avait une sainte horreur.

Si cela ne tenait qu'à lui, jamais il ne se lierait à une femme. C'était sans importance.

Certes, il croyait en l'amour. Mais il doutait de le trouver, surtout que les femmes n'en voulaient qu'à son argent. Ou sa popularité. En tant que Sultan, Aboubak était, non seulement l'homme le plus influent de la contrée, mais aussi le plus riche. Il était plein aux as. Et tout au long de sa vie, il n'avait croisé la route que de femmes intéressées. Il s'était alors raillé l'idée du mariage dans son esprit. Aucune n'aurait pu lui donner l'amour qu'il pouvait offrir.

Mais il se devait de respecter la tradition de ses ancêtre. Et pour cela, il devait élire la sultanat du peuple lors d'un combat. Un duel entre deux femmes dont la gagnante serait celle sur qui il jeterait son dévolu.

Mais Aboubak n'était pas de cet avis. Pour lui, la femme était l'être le plus fragile au monde. Elle ne méritait pas d'être soumise à ce genre d'épreuves. Et puis, n'était-il pas un homme adulte ? N'était-il pas assez grand pour choisir lui-même la femme qui partagerait sa vie ? Tout cela l'insupportait.

Mais sa surprise fut grande lorsqu'il vit cette femme se battre. Il avait été captivé par sa force et son courage. Elle se battait comme un chef. Et il admirait sa hargne.

Lorsque la fin du combat fut annoncée et que Lyah s'écroula lourdement au sol, Aboubak se précipita d'aller les rejoindre. Ses pas était grands et rapides, il courrait presque.

Une fois à leur niveau, il constatat sans grande surprise que ces femmes étaient couvertes de sang. Des épées ornaient les lieux. La scène était un véritable carnage.
Des yeux, il chercha la brave femme et la retrouva, allongée sur le ventre. Il ne pouvait apercevoir son visage.

— Votre altesse, dois-je la ramener au palais ou chez elle ?  lui demanda le vieil homme qui avait accompagné Lyah sur ces lieux.

La fixant longuement, il se demandait à quoi pouvait ressembler son visage. Ses cheveux châtains dégoulinant de sueurs étaient écrasés sur le sable chaud.

Il inspira longuement et se retourna pour faire face à Karim.

— Ramène-la chez elle. Demain, nous lui rendrons une petite visite.

Sur ces mots, il pivota sur ses talons et parti sans un regard pour ces corps étalés au sol. Elles n'étaient pas mortes, juste inconscientes. Mais cela n'était pas son problème. Désormais, il n'y avait qu'une personne qui occupait ses pensées : la mystérieuse demoiselle.

L'élue Du Sultan : La Passion D'Aboubak Al ZohraWhere stories live. Discover now