☀︎︎ CHAPITRE 9 ☀︎︎

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Après le départ du Sultan, Lyah était restée encore des minutes assises dans le bureau, immobile, les yeux dans le vide. À vrai dire, elle n'en revenait toujours pas. Elle qui pensait venir au palais pour se faire exécuter, voilà qu'on lui annonçait un futur mariage avec l'homme le plus puissant de la contrée. Bon sang.

Bien qu'Aboubak lui ait fait comprendre qu'elle n'avait réellement aucun mot à dire là-dessus, elle n'en voulait pas, de ce mariage. Jamais.

Certes, le sultan était beau. Mais Lyah ne l'aimait pas. Et, dans un mariage, il fallait un sentiment autre que la peur. Plus fort que la crainte. L'amour. Et, ce sentiment-là, elle ne l'avait pas. Pas pour lui. Ni pour personne d'autre, d'ailleurs.

Malheureusement, comme le disait si bien cet homme, son avis important peu. Et on ne conteste pas les ordres du Sultan.

C'est donc à contrecœur que Lyah quitta le palais en direction de chez elle. Le mariage n'avait même pas encore été célébré qu'on lui demandait de venir s'installer au Palais. Génial.

De retour dans son mini appartement, elle monta dans sa chambre et entreprit de bourrer une petite valise de vêtements. Juste des affaires de première nécessité. En réalité, elle espérait que le Sultan change d'avis et la renvoie chez elle.

Pendant qu'elle rangeait ses affaires, elle repensait aux moments passés ici avec son amie. C'était même Nouria qui lui avait trouvé cet appartement, son ancienne maison étant beaucoup trop comparable à un trou à rat. Littéralement.

Voilà que désormais, elle devrait partager sa vie avec un inconnu. Un homme au regard de lucifer. Un homme qu'elle n'aimait même pas, avec un regard sans compassion. Par peur de mourir, elle allait devoir l'épouser. Lui, le Sultan. Et, le pire, c'est qu'elle n'avait même pas Nouria à ses côtés pour lui en parler. Et si son amie décidait de venir la voir alors qu'elle déménageait au palais ? Bon sang.

Mais elle n'arrivait pas à ma joindre. Alors, elle laissa tomber. Peut-être que son futur époux accepterait de l'aider à contacter sa plus proche amie. Après tout, il s'était bien permis de faire des recherches sur elle, n'est-ce pas ?

Si, cinq ans auparavant, on lui avait dit qu'elle serait bientôt l'épouse du sultan, elle aurait rit. Pleuré de rire, même. Sauf que là, elle était dans l'obligation de s'unir à lui. Quelle vie.

C'était soit ça, soit elle finirait sa vie dans une prison au milieu du désert, ou elle quitterait le pays pour que son oncle la retrouve et achève ce qu'il avait commencé.

Elle avait donc decidé de prendre la première obtion. Épouser le sultan.

Elle ne croyait pas en l'amour. Pour elle, l'amour était un sentiment douloureux. Si cela ne tenait qu'à elle, elle finirait sa vie toute seule, accompagnée de trente-six chats s'il le fallait. Mais là, elle n'avait plus le choix. Elle devait accepter cette proposition qui changerait sa vie à jamais. Mais elle savait aux tréfonds d'elle que ce mariage n'aboutirait à rien.  Elle ne croyait peut-être pas en l'amour, mais elle savait que dans les mariages il y avait un minimum de sentiment.

Et elle savait aussi qu'elle ne pourrait pas avoir le moindre sentiment pour cet homme. Autre la crainte, et la haine.
Elle le détestait malgré elle. Parce qu'il la forçait à l'épouser. Quel connard !

— Mademoiselle ? cria une voix derrière la porte.

Elle reprit immédiatement ses esprits.

— Oui ?

— Voulez-vous de l'aide ?

— Non merci, j'ai terminé.

Elle se leva et regarda une dernière fois la maison dans laquelle elle avait passé les cinq dernières années de sa vie. Cinq années de joie, principalement de peine, mais avec quand-même un soupçon de bonne humeur et de brise fraîche.
Elle souffla un grand coup d'air avant de sortir.

L'élue Du Sultan : La Passion D'Aboubak Al ZohraWhere stories live. Discover now