☀︎︎ CHAPITRE 7 ☀︎︎

3.9K 492 15
                                    

Aboubak n'en croyait pas ses yeux. Pourtant, il devait s'y attendre.

Lorsqu'il avait vu Lyah, allongée face contre terre dans le désert, il n'avait pas douté un seul instant qu'elle serait d'une grande beauté. Toutefois, pas autant. Pas comme ça. Pas à ce point.

Il s'attendait à ce qu'elle soit belle, mais pas à lui couper le souffle de cette manière. Non.

Jamais de sa vie il n'avait rencontré une femme noire dotée d'une telle beauté. Vêtue d'un simple pantalon kaki et d'une chemise blanche aux manches longues, cette jeune femme en face de lui était une véritable beauté africaine. Représentation humaine du vocable. Sa couleur de peau était merveilleusement foncée, tout comme ses yeux. Elle avait un petit visage, un corps quelque peu mince, une taille normale. Il pensa directement à ces mannequins qu'on voit dans les magazines People.
Ses lèvres étaient tout simplement magnifiques. Elles étaient un peu rose, légèrement ternes.

Allah ! Cette fille était la pure tentation. Son esprit était incapable de s'en détacher.

Pourtant, lorsqu'il entendit les hommes présents dans la salle faire les éloges de sa future Sultanat, il péta un câble.

— Assez ! 

Il fit signe aux mâles de quitter la salle de réunion. Ces derniers, sans grogner, s'exécutèrent. On ne conteste pas les ordres du Sultan.

Il n'y avait plus personne dans cette pièce, excepté Lyah et Aboubak. Le silence pesait. Elle ne savait toujours pas pourquoi il l'avait faite venir, mais maintenant, elle se retrouvait seule avec celui qui détenait sûrement sa vie entre ses mains. Pourquoi pensait-elle directement à la mort ? Il n'y avait rien d'autre qui aurait pu nécessiter sa présence au palais. Pour une raison qu'elle ignorait, elle allait se faire exécuter.

Mais, comme pour retarder son heure, elle garda le silence, se tordant les doigts dans tous les sens et évitant le regard insistant du Sultan. Avec un peu de chance, il aurait pitié d'elle et la laisserait partir.

Tous ses espoirs volèrent néanmoins en éclat lorsqu'il prit la parole. Immédiatement, elle retint son souffle.

— Veuillez vous asseoir, je vous prie, dit-il en lui désignant, d'un coup de tête, les nombreux sièges installés en face de lui et sa table en bois massif.

Sa voix ! Elle se crut fondre. Il avait une voix grave mais très calme. Exactement celle qu'elle lui imaginait. Seigneur.

— J'ai demandé à mon chauffeur d'aller vous chercher afin de discuter avec vous.

Jusque là, elle ne dit rien. Elle exécuta juste ce qu'il dit en s'installant sur une chaise.

— J'ai assisté à votre combat dans le désert.

Voilà qui lui confirmait ses peurs : elle allait se faire exécuter pour combat clandestin. Son sang ne fit qu'un tour dans ses veines avant que sa bouche ne commence à déblatérer :

— Avant que vous ne vouliez me tuer, laissez-moi vous expliquer ce qui s'est réellement passé. 

— Je n-..

— Lima m'a lancé un défi, celui de se battre l'une contre l'autre dans le désert. Elle m'a dit que, si je gagnais cet affrontement débile, elle me laisserait tranquille. Mais que, si je perdais, je devrais quitter ce pays parce que je ne suis pas la bienvenue à cause de ma couleur de peau. J'ai donc fait ce qu'il y avait de mieux pour moi avant tout, c'est à dire protéger ma vie, ma place dans ce pays et surtout m'assurer un futur sans toutes ses remarques racistes. S'il vous plaît, ne me tuez pas, j'ignorais que me battre avec une personne d'ici était considéré comme un crime. Je vous promets que je le referai pas, mais pour l'amour de Dieu, épargnez ma vie.

Ses yeux étaient pleins à craquer de larmes. Moins un et elle éclaterait en sanglots devant lui, le Sultan.

Aboubak était choqué par ce qu'il venait d'entendre. Il s'attendait à d'autre raisons que ça. La jeune femme en face de lui le supliait de ne pas la tuer.

Déjà, pourquoi voudrait-il la tuer ?

— Qui vous a dit que j'allais vous tuer ?

— Je ne suis pas chez moi. En plus, j'ai battu des femmes de ce pays.

— Et vous trouvez que c'est une raison pour vouloir vous tuer ?

— Je l'ignore.

Il soupira en secouant la tête.

— Si j'ai demandé à ce que vous veniez, ce n'est pas pour vous tuer.

Elle aurait dû être soulagée par cette nouvelle, mais ça ne fut pas le cas. Quelque chose lui disait au fond d'elle qu'il y avait autre chose. Si ce n'était pas pour ça, alors pourquoi le sultan avait-il demandé à la voir ?

— Alors… pourquoi ? mumura t-elle.

— C'est pour vous dire que vous avez été élue, vous serez la sultanat d'Oran.

L'élue Du Sultan : La Passion D'Aboubak Al ZohraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant