Royal Wedding

XII

J- 665...

Ma tasse de chocolat chaud encore toute fumante, je me réchauffe les mains tandis que je contemple le spectacle qui s'offre à moi depuis la fenêtre. Des flocons tombent silencieusement. Ils recouvrent peu à peu le sol d'une fine couche blanche. C'est calme et paisible à regarder. Le jardin est blanc à perte de vue me rendant nostalgique.

C'était le temps préféré de notre très chère Colette. Elle adorait sortir sous la neige et sentir les flocons se poser sur son visage. Elle restait longtemps à se promener sous la neige en pleine réflexion. Elle aimait dire que la neige l'apaisée. Je crois qu'elle s'isolait pour pleurer. Parfois, papa venait la rejoindre, et ensemble, ils discutaient des heures sous le froid. Je ne sais pas vraiment ce qu'ils pouvaient bien se dire. Peut-être parlaient-ils des responsabilités qui pesaient sur ses épaules ?

Il arrivait que ma petite sur et moi venions les interrompre en les attaquant avec des boules de neige. Colette avait souvent les yeux rougis, mais Margarette et moi n'osons dire quelque chose. Elle nous aurait incendiée si on lui avait fait la remarque. Colette était le genre de personne forte qui n'assume pas d'avoir des moments de faiblesse. Elle voulait toujours que tout le monde la voit comme quelqu'un d'imperturbable. Souvent les gens la trouvaient froide et insensible, cependant, ils faisaient fausse route. Colette, comme n'importe qui, n'était pas inébranlable. Elle était seulement assez intelligente pour montrer sa force et cacher ses faiblesses.

L'après-midi se terminait alors en grande bataille de boule de neige. Nous rions, nous étions heureux. Colette l'était aussi. Notre plus grande force a toujours été notre famille. Dans les moments compliqués, il n'y a qu'elle pour vous faire aller de l'avant et pour vous tirer vers le haut.

Toutefois, les temps sont durs. Notre famille est totalement fragilisée. Colette nous a quitté brutalement. La relation que j'entretiens avec mes parents est au plus bas. Il n'y a que ma petite Maggie sur qui je peux compter, mais mes mensonges - comme des vautours - tournent au-dessus de nos têtes dangereusement, nous éloignons de plus en plus. Pour dire vrai, je me sens seule. Je suis nostalgique de l'époque où je vivais en tout insouciance quand tout allait bien. Maintenant je comprends ce qui vivait Colette, et à mes yeux, elle n'en était que plus courageuse.

- Hari ! Me surprend ma sur en m'enlaçant par derrière.

- Qu'est-ce qu'il y a p'tite tête ?

- Je m'ennuie... se plaint Margarette.

- Mais tu n'as pas 4 ans ! J'explose de rire.

- Tu ne voudrais pas aller en ville avec moi ? Me questionne-t-elle avec sa petite voix mignonne.

- Maggie, il neige !

- Justement on pourrait aller à la patinoire.

J'hésite quelques instants. Je n'ai pas trop envie de sortir avec ce froid, mais passer un moment avec ma petite sur me ferrait le plus grand bien. Depuis, la fameuse soirée du Bal masqué, je ne suis plus vraiment sortie. Louis et moi, nous nous sommes fait remonter les bretelles au palais.

Premièrement car nous sommes sortis sans gardes du corps, ce qui est totalement inconscient – je dois bien l'avouer – cela aurait pu tellement mal finir pour Louis. Sur le coup, je suivais le prince sans vraiment réfléchir. Je crois qu'il avait envie un instant d'être autre chose qu'un prince avec tout un protocole autour de lui, je crois qu'il avait juste envie de s'amuser un peu, d'être normal. Et moi, loin de l'arrêter, je l'ai suivi dans sa folie.

Deuxièmement, nous n'avons pas fait attention aux photographes. Ce qui est une fois de plus stupide de notre part. Je n'ai pas imaginé une seconde que nous pouvions être pris en photographie. Or, j'aurais dû me douter que sortir au côté d'un prince n'était pas sans inconvénient. J'ai fait l'ignorante alors que je savais très bien comment cela se passe avec Louis. Ma sur était sous le feu des projecteurs dès qu'ils ont officialisé leur relation. Les paparazzis sont toujours à l'affut du moindre scoop, et je crois que nous leur en avons donné un très bon.