XVI

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J-567...

C'est avec une immense fierté que je vois mon amie Mathilde monter sur scène récupérer son diplôme. Un tonnerre d'applaudissement s'en suit. Aujourd'hui est un grand jour pour notre bande d'amis mais aussi pour toute notre promotion car c'est aujourd'hui que l'on nous remet officiellement notre diplôme.

Tous vêtus d'une longue toge en soie noire et munis d'une toque, nous ressemblons à une petite armée universitaire. Nous attendons sagement sans bouger que le président de l'Université nous appelle tel un signal pour rompre les rangs. Nous savons le prestige et l'importance de cette cérémonie, par conséquent aucun son ne sort de nos bouches. Ce moment est solennel pour nous, il marque à la fois la fin de nos années d'étudiants et le début de notre vie d'adultes. La pièce est chargée d'émotions car ce sont nos derniers moments tous ensemble. Après cette remise chacun va voguer vers de nouveaux horizons : des métiers différents, des villes différentes, des vies différentes...

Je jette un regard circulaire sur l'ensemble de la scène qui se déroule devant mes yeux. La salle est immense pour accueillir les nombreux étudiants qui ont validé leur master mais aussi les nombreux professeurs et maîtres des conférences. S'ajoute à tout ce beau monde, nos proches qui assistent à la cérémonie. Je tente de repérer ma famille parmi la masse de personnes assises, disons que c'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin, compliqué...

Je finis par les apercevoir sur le côté gauche de la pièce. Mon père est présent. Il a sorti son plus beau costume pour l'occasion. Ma mère, assise à ses cotés n'en est pas des moindres, elle est vêtue d'un couteux tailleur. Ma petite soeur a déjà les yeux qui brillent d'émotions alors que je ne suis même pas monter sur scène. La connaissant, je m'attends à un déluge de larmes. Mes grands parents maternels ainsi que mon oncle ont même fait le déplacement pour être présents aujourd'hui. J'ai un pincement au coeur en ne voyant pas ma grande soeur. Je sais qu'elle aurait été fière de moi, alors mentalement je l'imagine être avec nous, assise dans la salle au près de sa famille.

Mon attention se porte dans le fond de la salle, la porte vient de s'ouvrir et je m'en étonne. Ma curiosité piquée au vif, je tente d'apercevoir le retardataire. Toutefois, il ne s'agit pas d'une personne mais de plusieurs personnes. Je manque de m'étouffer avec ma salive quand je constate que l'un des trois hommes n'est autre que Louis. Rapidement, ce dernier accompagné de Léon et d'un autre agent de sécurité que je ne connais pas, prennent place sur une rangée de siège libre. De voir Louis relégué au fin fond de la salle, me fait sourire. Je ne pense pas que cela doit lui arriver souvent de ne pas être au premier rang accueilli en grande pompe.

Après réflexion, je me sens idiote. Il est évident que cela n'arrive pas souvent au prince de rentrer par derrière en catimini et de s'installer tout au fond. Si Louis a fait en sorte d'arriver après le début de la cérémonie ce n'est certainement pas parce qu'il était en retard mais bien parce qu'il l'a souhaité. Louis n'est pas bête, bien au contraire, il a minutieusement calculé son entrée afin qu'on le remarque le moins possible. Et, il a presque réussi son coup ! C'était sans côté sur moi et moi manque de concentration pour les évènements officiels. Cependant, mis à par moi, je crois que le tour est rudement bien joué, je crois être bien la seule à l'avoir vu entrer.

Je sors de ma réflexion lorsque j'entends mon nom être appelé au travers des hauts parleurs. C'est maintenant, c'est mon tour, c'est mon moment !

En passant devant Paul, ce dernier de son sourire éclatant, me chuchote :

- Ne te ramasse pas.

Cet idiot me connait trop bien. Il sait que parfois je m'éparpille trop et manque d'attention. Disons pour être poétique que j'ai l'âme d'une rêveuse. Seulement, il m'arrive quelques désagréments : des verres cassés, des pieds emmêlés, des bleus etc. J'arrive à monter sur l'estrade sans aucune chute de ma part et je ne peux m'empêcher de sourire. J'ai le coeur qui me tambourine la poitrine. L'espace d'un instant, j'ai même l'impression qu'il veut sortir de mon corps tellement les battements sont forts. Le diplôme donné, le président de l'Université me tend sa main que je m'empresse de serrer. Les applaudissements fusent dans la salle. Sans aucune surprise, je vois ma soeur, le visage ruisselant de larmes. Ma mère lui tend rapidement un mouchoir. Mon père me sourit les deux pouces en l'air, et je souris face à ce geste.

Royal WeddingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant