XXIII

84 7 4
                                    


Je vous invite sincèrement à lire - ou relire - les deux derniers chapitres pour vous remettre dans le bain, faute de quoi vous allez vous spoiler un passage important de l'histoire qui marque même l'un des gros tournants du récit.

Bonne lecture,

Louise.

______________________________

J-468...

Je remue les braises qui chauffent dans le barbecue. Derrière moi, assises sur un fauteuil du salon d'extérieur, Mathilde, Maëva et Léa discutent ensemble. Je n'écoute pas vraiment la conversation. En fond, le clapotis de l'eau de la piscine m'hypnose. Le soleil rougeâtre me réchauffe encore un peu avant de bientôt disparaitre. C'est une belle fin de journée d'été qui s'achève par un petit apéritif entre amis sur ma terrasse. J'ai pris le temps d'inviter mes amis de l'Université car je ne les ai pas vu depuis un petit bout de temps et ils me manquaient. Il faut dire qu'avant d'être diplômés nous étions habitués à nous voir tous les jours en cours. Je suis contente de pouvoir passer du temps avec eux. Je sais que nous allons bien nous amuser et, refaire - une fois encore - le monde comme on aime tant le faire.

Je m'approche de la table basse en bois pour piquer deux ou trois chips dans le petit ramequin. Je n'ai même pas le temps de poser mes fesses sur un fauteuil que déjà j'entends la sonnette qui retentit à l'intérieur. Je file rapidement jusqu'à la porte d'entrée pour ouvrir.

Devant moi, Paul me fait face. Il a bien bronzé depuis la dernière fois que l'on s'est vu. Ses cheveux sont encore plus blond qu'habituellement, des mèches dorées ressortent, surement dû au soleil. Paul est un mec en or. Au sens figuré comme au sens propre. Je souris face à cette vision. Il est terriblement craquant avec son sourire en coin, mi timide, mi canaille.

Depuis que nous nous sommes embrassés à mon anniversaire, nous avons longuement discuté. Je l'apprécie beaucoup trop pour ne plus l'avoir dans ma vie. C'est peut être égoïste de ma part mais nous nous sommes mis d'accord pour rester amis. Il n'y a plus d'ambiguïté entre nous car, lui comme moi, savons que nous ne pouvons pas approfondir notre attachement. Ce n'est pas le bon moment dans notre vie – surtout la mienne – pour laisser parler notre attirance. Peut-être dans une autre vie nous aurions pu finir ensemble. Peut-être...

Seul le destin peut nous le dire. Cependant, moi je n'y crois pas trop. Si les choses se passent de cette manière c'est qu'il devait en être ainsi. Je ne sais même pas si une aventure entre nous aurait pu aboutir. J'adore Paul, il me fait beaucoup rire mais au fond de moi je le vois plus comme un ami que comme l'homme de ma vie.

- Bonsoir Potter, me salue-t-il.

Je le prends dans mes bras et l'invite à entrer. Bien évidemment, il n'est pas venu les mains vide et je le gronde d'avoir amené une bouteille de vin. Il lève simplement les épaules pour justifier son comportement. Je guide Paul le long du couloir afin de le conduire jusqu'au jardin. Sur notre passage, une odeur de fleurs se propage et nous suit comme une ombre voulant nous coller à la peau.

- C'est plus fleuri qu'un cimetière ici ! S'esclame-t-il en jetant un oeil de droite à gauche.

Paul ne se fait pas prier pour dire les choses. Il dit tout ce qui lui passe par la tête parfois sans aucune pincette. Habituellement, cela ne me dérange pas mais, cette fois je lui lance un regard noir qui est lourd de sens. Il lève les bras en l'air comme pour se dédouaner.

- Ok. Relax. Je ne suis pas venu pour souffrir ce soir.

D'un coup d'oeil circulaire, je ne peux que constater la quantité folle de bouquets de fleurs entreposés dans chaque coin disponible. La plupart du temps, j'évite de m'y attarder dessus car cela me fait me remémorer la soirée passée avec Louis et me rend tout honteuse. Depuis ce fameux jour, Louis m'envoie des fleurs presque quotidiennement. A chaque fois, un petit mot rédigé de sa main s'y trouve. Généralement, il s'excuse de son geste ou me demande de lui pardonner son comportement ; d'autre fois, il reprend une citation ou m'écrit simplement qu'il pense à moi. Je crois qu'il n'a rien trouvé de mieux pour rentrer en contact avec moi depuis que j'ai délibérément bloqué son numéro et demander à mes parents de ne répondre à aucune de ses sollicitations. Au moins en me faisant livrer des fleurs chez moi, il est sûr de la réception de son message.

Royal WeddingWhere stories live. Discover now