IX

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J-682...

- Que vous êtes belle Hari ! Me complimente Eléonore.

- Une vraie princesse, s'émerveille Joséphine, sa petite sur.

Elles m'ont presque suppliée à genoux pour assister aux essayages de ma robe cousue expressément pour le Bal des masqués qui a lieu dans une semaine. Je dois dire qu'elles sont plutôt très bonnes à ce jeu-là, je n'ai pas su résister devant de telles bouilles d'amour, ce qui explique leur présence à mes côtés. Cela ne me dérange pas, j'aime passer du temps avec elles. Elles m'acceptent sans aucuns jugements, et me considèrent comme une d'entre elles sans distinction. Les enfants sont parfois plus intelligents et plus accueillants que certains adultes.

Elles sont un peu mes seules « amies » en France. Je n'ai pas vraiment eu le temps de me faire des amis depuis mon retour. Je passe mes journées à Versailles afin d'apprendre tout ce que je suis censée savoir sur le bout des doigts, puis le soir, je passe du temps avec ma famille. Je n'ai pas vraiment le temps de faire autre chose, de sortir, de voir du monde, et puis, quel monde ? Ma vie était en Argentine, mes amis aussi. Ici, je suis seule.

Je le suis d'autant plus que niveau famille ce n'est pas le top. Je suis encore en froid avec mes parents depuis que je sais toutes leurs manigances - disons que la pilule n'est pas encore passée – je ne peux véritablement parler à ma petite sur car elle n'est pas dans la confidence et ne pouvant lui mentir ouvertement je commence petit à petit à m'éloigner d'elle. Quant aux adultes membres de la famille royale, les relations ne sont pas vraiment au beau fixe. Je ne croise que très peu le Roi et la Reine et c'est mieux ainsi, je suis beaucoup trop mal à l'aise devant eux. La grande sur de Louis me voue une haine que je ne préfère attiser. Et s'agissant de Louis, il est parti en mission politique en Guyane depuis quelques jours, je ne pense pas le revoir avant le Bal. De toute façon ce n'est pas avec lui que j'allais faire ami-ami. Résultat des comptes, je me retrouve à copiner avec des enfants. Ma vie est vraiment en train de prendre une tournure plus qu'inattendue...

- Est-il possible de vous voir virevolter avec ? M'interroge Eléonore, me tirant de mes pensées.

- Il vaudrait mieux attendre encore un peu, petite princesse, il y a encore des épingles dans la robe, lui répond Fernando, le couturier créateur de cette fabuleuse robe.

- Quel dommage ! J'aurais tant aimé...

- Tu me verras au Bal, ne t'inquiète pas, je la rassure.

Je me fixe quelques instants dans la glace. Que cela me fait drôle de me voir ainsi, je me sens un peu mal à l'aise. La robe est magnifique, somptueuse, grandiose. Je n'en ai jamais eu de telle. Les matériaux qui la composent sont exceptionnels. Il y a tellement de détails que je ne sais plus où donner de la tête, le travail effectué est tellement impressionnant, j'en reste bouche bée.

Elle se compose d'un col rond qui laisse mes épaules dénudées, la dentelle de ma chemise s'en échappe et suit la même forme. Le corset accentue ma poitrine en me comprimant l'estomac. Je crois n'avoir jamais vu mes seins aussi gros. Les manches trois quarts se finissent avec plus d'ampleur desquelles dépassent la chemise en dentelle que je porte dessous. Le corps de ma jupe recouvre un corps baleiné rigide qui donne de la structure et du volume à la jupe. La jupe du dessous est en taffetas couleur crème, elle est recouverte par un manteau en étoffes brodés de ramage et d'une multitude de fleurs colorés. A mes pieds des petits souliers ornés d'un petit nud que l'on peut apercevoir seulement si je soulève ma jupe.

- Il faut vous imaginer avec la coiffure qui va avec, m'explique Fernando en surélevant rapidement mes cheveux pour me faire une idée, quelques bijoux surement des boucles d'oreille ou un collier.

Royal WeddingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant