XXVI

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J-384...

Assise sur un canapé à côté de Louis, nous attendons que le journaliste entre pour venir nous poser des questions. C'est un jour important pour nous car nous devons préparer l'annonce de nos fiançailles. La journée débute avec une entrevue filmée puis se termine par une séance de photographies. La pression est assez forte car l'ensemble des français vont me voir et pour certains me découvrir officiellement comme la fiancée du dauphin après cette journée. J'avoue que je suis docilement ce que me dit de faire Louis. Toute la procédure, les entrevues avec les journalistes, les déclarations officielles de Versailles, il connait par coeur. Il y baigne dedans depuis la naissance. Il est comme un poisson dans l'eau alors que me moi je nage dans l'inconnu. Je cligne plusieurs fois des yeux pour habituer mes yeux aux lumières de tournage qui m'éblouissent. Je lance des regards inquiets aux caméras placées derrière le fauteuil, dirigées droit vers nous. Le dauphin doit sans doute remarquer que je suis nerveuse car il prend ma main dans la sienne et la serre fort.

- Désolée, j'ai les mains moites, je m'excuse.

- Ne t'excuse pas, c'est normal. Reste naturelle et tout va bien se passer, d'accord ? M'encourage-t-il.

En attendant, je triture nerveusement la bague de fiançailles qui orne fraîchement mon doigt manucuré. Je la trouve tellement belle. Parfois, quand je regarde le bijou, je me dis que ce n'est pas possible qu'il ne peut pas être à moi. Je n'ai jamais eu un objet autant précieux de toute mon existence. Cela peut sembler assez dingue mais en toute honnête, j'ai presque peur de porter ma propre bague ! Je ne peux m'empêcher de sourire en me remémorant la façon peu romantique par laquelle Louis me l'a offert.

Un garde nous ouvre la porte, je suis Louis qui pénètre dans la pièce. Je manque de m'étouffer quand mes yeux se posent sur la quantité folle de biens précieux qui sont exposés dans des verrières. C'est impressionnant ! Je ne sais même pas où donner de la tête tant chaque objet est raffiné. Je me sens petite face à cet endroit chargé de siècles d'histoire de France. Je sens que le moment est solennel et je mesure amplement la chance que j'ai de pouvoir déambuler au milieu du trésor royal. Je suis Louis entre les allées, entre les couronnes et tiares, les colliers, bracelets, et boucles d'oreille. Nous nous dirigeons vers un présentoir duquel un serviteur ganté extrait sous mes yeux trois bagues d'une beauté à couper le souffle.

- J'ai fait une présélection pour t'aider. Mais, je te laisse choisir celle que tu veux voir porter à ton doigt pour le reste de ta vie, m'explique mon prince.

Je les contemple un instant. Les trois sont en or, toutefois la taille et la pierre précieuse diffère. Une est composée en son centre d'un gros saphir et entouré de plus petits diamants. Elle me fait penser à une fleur. L'autre est composé d'une émeraude légèrement ovale, entre deux diamants de taille inférieure. La dernière bague est la moins colorée car elle est composée uniquement de plusieurs diamants un gros et des plus petits le long de l'anneau.

- Rah mais c'est trop dur elles sont toutes trop belles ... Je me plains.

- Hari, me gronde-t-il en soufflant, prends le temps de réfléchir c'est un choix important.

- Pourquoi tu me laisses choisir ? Je n'aime pas trancher... Je les veux toutes !

- Une enfant ! Louis rigole de moi en croisant le regard amusé du serviteur.

- Ce serait plus simple de faire un roulement, je tente en plaisantant.

- Une fois que tu auras acquis le statut d'épouse tu pourras les porter lors de représentation, mais il va de soit que tu ne peux avoir qu'une seule bague de fiançailles.

Je jette un nouveau coup d'oeil aux trois bijoux présentés devant moi. Je passe d'une bague à l'autre pour revenir encore sur la première. Je n'arrive pas à me décider, le choix est trop difficile à faire. Pour ne rien arranger, je sens le poids du regard de Louis derrière mon épaule. Je me retourne pour lui faire face.

Royal WeddingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant