Royal Wedding

XXI

J-490...

Je remets en place mon casque rose poudré posé sur ma demi-queue qui glisse légèrement de ma tête. Je ne suis tellement pas à mon aise dans la tenue que je porte à l'occasion du pique-nique annuel au Château de Versailles Il faut dire que la robe fourreau du même coloris que mon casque, n'est pas une tenue que je porte habituellement. J'ai suivi les précieux conseils de ma styliste qui m'a fortement recommandé de porter ce petit chapeau agrémenté d'une sorte de fleur en tissu.

Je reste à proximité de mes parents qui discutent avec une de leur connaissance sans prendre part à la conversation. Ma soeur qui garde une certaine distance avec nous - surement de moi - se trouve non loin de notre petit groupe. Je reste captivée un instant sur le Bassin de Latone qui se trouve derrière nous. Le bruit des jets d'eau est apaisant et ramène un peu de fraîcheur dans cette journée de fin de mois de juillet. Au-dessus de nos têtes, le soleil brille fort et se reflète dans les deux bassins qui se font face. Nous attendons patiemment que nos monarques fassent leur apparition afin de lancer le début des mondanités. En arrière-plan se dresse le Château de Versailles, impressionnant et majestueux, il ne peut que faire de l'ombre aux invités. Nous ne pouvons nous empêcher de lever les yeux vers lui et de le contempler un instant. Chef d'uvre de notre grande monarchie qui a traversé les années et qui fièrement, s'élève vers le ciel pour nous rappeler la grandeur du règne de cette famille royale.

- Sa majesté le Roi Louis XIX !

Le silence fait place à la suite de l'annonce de la présence de notre souverain. Nous effectuons tous une révérence alors que l'homme continue d'énoncer les titres royaux des membres de la puissante famille.

- Son altesse royale, le dauphin Louis de France.

Je ne peux m'empêcher de relever un instant la tête pour voir l'arrivée de Louis. Il marche d'une allure confiante presque arrogante. Son costume le sied à merveille. Louis a de l'allure et une telle prestance qu'instinctivement, je baisse les yeux. Je suis convaincue qu'il sera un grand roi, ferme quand cela sera nécessaire mais toujours juste. J'ai du mal à réaliser que je serai à ses côtés. Aujourd'hui, je suis en bas des marches au milieu de la foule à faire une révérence à celui qui sera mon futur époux. Alors que dans un futur bien trop proche, on criera mon titre pour annoncer mon arrivée et, je marcherai au côté de Louis pendant que les sujets feront – me feront - une révérence. Je ne peux empêcher un léger rire de sortir de ma bouche. Cela me semble à des années lumières de ma réalité...

Le Roi nous invite à nous relever, nous obéissons tous et nous nous redressons. D'une voix qui porte, le Roi s'adresse à la foule pour nous souhaiter la bienvenue. Je n'écoute que d'une oreille distraite, mon regard se portant une nouvelle fois sur Louis. Je ne sais pas pourquoi, mais comme aimantée, je ne peux m'empêcher de l'étudier discrètement. Je le vois froncer les sourcils pour se protéger des rayons du soleil. Je déglutis difficilement, louis est terriblement séduisant...

La fin du discours marque le début des festivités et ainsi, du pique-nique. La foule s'écarte pour laisser passer le Roi et sa famille. Au pas, nous les suivons pour nous guider vers des tentes montées dans le parterre d'herbe fraichement tondu. La décoration est somptueuse ! De nombreuses tables rondes recouvertes de napes blanches ont été disposées harmonieusement de façon à pouvoir circuler autour. Dans le fond, de grands buffets ont été dressés agrémentés de fleurs fraiches. Les mets me font saliver d'ici ! Il y a une multitude d'amuse-bouche, c'est à en faire tourner la tête. Les serveurs s'affairent déjà pour servir les rafraichissements aux invités. J'accepte volontiers une coupe de champagne que l'on me tend poliment.

Mes parents parlent depuis une éternité avec le PDG de Total. Je reste à côté telle une potiche. La discussion m'ennuie au plus haut point, mais je tâche de donner bonne figure en souriant poliment de temps à temps au regard que me lance ce dernier. Le champagne dans ma coupe descend à une vitesse folle au vu de l'allure à laquelle je sirote le breuvage. J'ai envie de prendre mon téléphone et d'aller jeter un oeil sur Instagram ou n'importe quel autre réseau plus divertissant que cette conversation. J'aurais pu prendre part aux échanges, mais je dois dire que je n'ai pas du tout d'atome crochu avec ce personnage, c'est pourquoi je préfère m'en tenir au strict minimum. Je profite d'arriver à la fin de ma coupe, pour m'excuser et m'éloigner.